Ève
On ne peut pas non plus aimer quelqu'un qui n'en a plus la capacité et qui n'en a plus envie.
_ Écoute, tu te fais des idées pour rien, je ne l'aime pas Cassidy. On s'ennuie et puis, on était petits...
_ Je sais bien, mais...
Je l'arrête dans son élan, sachant déjà son argument.
_ S'il-te-plaît, Cass. Je ne l'aime pas et si je l'aime, je viendrai chez toi en courant avec de la glace pour déprimer.
_ Déprimer ?
_ Mais oui, être amoureuse d'un iceberg ça ne va pas le faire. Je ne suis pas Elsa, OK ?
J'ai gagné un rire de sa part !
***
Quelques heures de préparation plus tard, Cassidy descend avec son sac, je la suis en fermant bien ma porte. Avec ma meilleure amie, on a décidé de jouer un tour à Derek. Il va sûrement péter les plombs et vouloir nous taper, mais tant pis ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour gagner une guerre ? Après tout, tous les coups sont permis, c'est lui-même qui me l'a dit un soir.
Cassidy sort les oréos d'un placard que je lui indique, pendant que je prends une assiette et ouvre le tube de dentifrice. Un classique.
Cassidy rase la partie comestible et je m'occupe de mettre du dentifrice à la place. Une fois cette étape finie, nous commençons à assembler tout en guettant les escaliers. Un sentiment d'excitation et d'euphorie nous envahit.
Après m'avoir aidé à installer mon portable près du canapé, qui donne une vue directe sur l'îlot de la cuisine, Cass m'embrasse et s'en va. En parallèle, je vois l'hippopotamedescendre et je prends un des oréos normaux.
_ Tu en veux ?
Il n'y voit que du feux et Dieu sait combien c'est dur de me retenir de rire. Il prend alors le paquet que j'ai laissé sur la table. Je jette un coup d'œil discret à mon téléphone pour qu'il filme bien sa tête. Il prend un oréo et le croque. Aussitôt il le recrache par terre.
Beurk !
Il prend une bouteille d'eau et descend au moins un demi-litre. Quant à moi, j'explose de rire et je cours vers mon téléphone pour regarder la vidéo. J'agite la vidéo sous son nez et colle un L sur ma tête.
_ Looser !
Il pose la bouteille et ouvre grand sa bouche. Soit il aère sa bouche, soit il est abasourdi par mon coup, qui est un classique pourtant. Je commence à me diriger en reculant vers le devant du canapé. Ayant peur du grand méchant loup et du sort qu'il me réserve.
_ Neven, t'es foutue ma vieille !
Il hurle à travers la pièce, fonce sur moi et me jette violemment sur le canapé en cuir. Je sens que je vais avoir des courbatures après ce combat. Il commence à me chatouiller de partout, le ventre, le cou, partout. Il sait que je suis chatouilleuse et que je deviens folle à cause de ça. On se prend des fous rires incontrôlables, mais je continue aussi à crier d'arrêter cette torture. Puis d'un coup, Derek plaque mes mains au-dessus de ma tête. Je suis totalement décoiffée, alors je souffle un coup pour faire bouger mes mèches qui dérangent ma vue. Je baisse mon regard vers nos jambes et je sens la chaleur montée en moi et dans un endroit précis. Un de ces genoux est placé pile entre mes jambes. Il s'en rend compte en même temps que moi et j'aperçois rapidement ses joues rouges de chaleur. Peut-être de honte aussi.
_ Je te laisse la vie sauve Ève, mais n'y compte pas la prochaine fois !
_ Que j'ai peur, bouuh !