D'abord L'Asie, Enfin Le Monde.

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À ce moment là, je ne savais pas encore que l’Homme allait se liguer contre moi, créer une arme… Alors dès que le jour fût levé, je m’étais précipité vers la sortie, espérant que quelqu'un me fasse un signe…  Mais non. Personne ne prêtait attention à moi, et malgré ce que l’homme dans la télévision avait recommandé, seuls peu de gens portaient un masque. Moi, j’ai décidé de voyager de ville en ville, marchant, courant… je suis même monté en voiture avec certaines personnes. Honnêtement, j’étais perdu. je n’avais nulle part où aller, personne ne me voyait. Pourquoi ne pas voyager, découvrir ce monde qui m’était encore inconnu ? Dès lors, ce fut mon principal objectif : poser le pied dans chaque frontière, et accessoirement, me faire remarquer.

C’est ainsi que mes longues journées de marches ont débuté, dormant à la belle étoile. Je n’ai jamais vraiment eu faim, ni soif… mais parfois, j’ai froid, ou trop chaud. L’eau me fait souffrir, mais j’y résiste. Les jours de pluie représentent donc une sacrée épreuve pour moi… tout comme les déserts, ou les grandes étendues d’eau. Lorsque je parlais, je n’étais même pas sûr de ce que je disais… je me basais sur les mots qu’employaient les humains, ainsi, je pouvais enrichir mon vocabulaire un peu plus chaque jour. En parlant d’humains, je tentais toujours de communiquer, de montrer un signe de vie… mais rien n’y faisait : j’étais comme invisible. Cependant, plus le temps passait et plus j’entendais parler de moi-même ; que ça soit à la radio, à la télévision ou même dans la rue, le mot “coronavirus” monopolisait les lèvres du monde…

J’ai été au japon, en Corée du Sud, en Inde… en fait, j’ai fais le tour de l’Asie. J’ai découvert le bateau, le train et même l’avion ! Je ne savais pas que tant de moyens de transports étaient à ma disposition ! Plus je m'aventurerais ailleurs, plus j’entendais parler de “l’argent”. Apparemment, je causais beaucoup de soucis “économiques”... j’ai fais chuter beaucoup de… “bourses”? Enfin… tout cela était très compliqué à comprendre. On parlait de fermeture de frontières… mais je refusais de me retrouver enfermé en Asie, aussi belle soit-elle ! C’est alors que le nom de “l’Europe” parvint à mes oreilles. L’Europe… était-ce comme l’Asie ? De grandes étendues de terre peuplées d’humains ?

Eh bien j’allais bientôt le découvrir. J’ai alors décidé de prendre le dernier avion vers l’Europe avec un petit groupe de personnes. Je ne me suis pas gêné pour suivre un couple chez eux et y passer la nuit, impatient de visiter l’Europe ! Le mois de février touchait à sa fin, pour laisser place au mois de mars… La nature était si belle ! elle semblait revenir à la vie… un peu comme moi. En revanche, beaucoup d’humains mouraient ici, en Italie.

Je n’ai pas perdu de temps pour me déplacer : j’ai fais l’Italie, l'Espagne, la France, la Belgique… Mais c’est là que les choses se sont corsées : le confinement. Tous les humains étaient confinés chez eux, plus personne ne sortait ! J’étais à présent appelé “Covid-19”... Mon nom était carrément composé d’un chiffre, j’ai cru rêver ! Comme si je n’étais qu’un être parmi 18 autres… Je n’ai pas apprécié du tout ce changement… l’Homme se moquait de moi, il essayait de venir à bout de moi, de me tuer, de m’éloigner… alors que je n’ai rien fait ! Je n’ai jamais rien fait ! Tout était flou dans ma tête… d’abord, on m’enferme, on me torture, puis lorsque je suis enfin libre, que je ne fais rien à personne, on veut me tuer ? S’en était de trop.

Et si le Covid-19 était une personne ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant