CHAPITRE 3

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J'ai extrêmement de mal à émerger de mon lit. Je n'ai jamais été du matin, et c'est à chaque fois une torture de me séparer de ma couette et devoir sortir du cocon chaud de mes draps. Pourtant, je prends sur moi et me dirige vers la salle de bain où j'effectue un lavage sommaire du visage. Pas besoin de douche, je vais me dépenser dans une heure. J'enfile un legging, un t-shirt large où une énorme tête de chien trône au centre et glisse mes chaussures de sport dans un sac.

Isabelle voulait absolument que je l'accompagne à la séance de ce matin. Elle s'est inscrite récemment à un club de sport où elle va tous les dimanches depuis deux semaines faire du pilate. Passant de moins en moins de temps avec elle hors du bureau, j'ai décidé de faire un effort ce matin et bénéficier de l'essaie gratuit pour cette activité.

Je traverse mon salon jusqu'à la porte d'entrée où j'enfile une paire de bottines.

Pour le style, on repassera.

Mon appartement est loin d'être grand. J'ai une chambre bénéficiant d'une salle de bain adjacente avec le strict nécessaire. La cuisine ouverte donne sur la pièce à vivre où une bibliothèque couvre l'intégralité du mur qui sépare la chambre du salon. Un canapé rouge trône au milieu de la pièce, dont le tissu est tellement usé que j'ai dû mettre un plaide à carreaux verts et bleus. La table basse en bois s'accorde parfaitement avec le meuble télé, ainsi que mon bureau qui est à l'extrémité de la pièce, à côté d'une grande fenêtre donnant sur rue.

C'est un logement assez lumineux en après-midi et calme en tout temps de la journée, je suis contente de l'avoir déniché à la fin de mes études. Même si le loyer, pour l'emplacement et la taille, est bien plus élevé que ce que j'aurais aimé.

Mes bottines aux pieds, je dévale les escaliers et sors de l'immeuble. Un vent doux vient caresser mon visage lorsque je pose les pieds sur le trottoir. La météo est clémente ce matin, je décide donc de marcher jusqu'au métro plutôt que de prendre le bus au coin de la rue. Je suis une adepte des transports en commun. Même si j'ai passé mon permis de conduire dès que j'en ai eu l'âge, comme la plupart de mes amis à l'époque, je n'ai jamais eu envie d'une voiture. Bien trop encombrante avec si peu de parking ici.

Je déambule dans les rues de Chicago, levant de temps en temps la tête pour admirer les building qui m'entourent et l'architecture typiquement américaine. J'adore cette ville, l'ambiance qui y règne, l'animation, le dynamisme. Je ne me suis jamais vue ailleurs qu'ici.

J'inspire une dernière bouffée d'air frais avant de m'engouffrer dans les tunnels du métro.


***


— T'aurais vraiment dû venir vendredi, on a passé une bonne soirée !

Essoufflée, je suis Isabelle jusqu'au banc où nous avons déposé nos sacs au début de la séance.

— Estime toi heureuse, je suis là ce matin, réponds-je d'un ton taquin.

J'attrape la bouteille d'eau dans mon sac de sport et avale un bon tiers du liquide. Je suis en sueur et j'ai des gouttes qui perlent dans mon cou. Ça se voit que je n'ai pas fait d'activité sportive depuis longtemps, je ne sens déjà plus mes muscles alors que ce n'est que le début du cours. Pourtant, je ne m'imaginais pas que le pilate était si physique. Moi qui pensais venir pour me détendre... Je vais être lessivée.

— Essaie de te libérer plus la prochaine fois.

— Promis, mais il fallait vraiment que je termine une présentation pour demain.

BOSS : beau, odieux, sexy, snob [aux Éditions Addictives]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant