Chapitre 3: ""Renaitre""

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Les quatre compagnons avaient atteint ce qu'il restait du camp des orques en une après-midi. Au loin, ils voyaient déjà la fumée s'élever dans le ciel, et l'odeur des corps brulés les accueillirent sur place. Les carcasses formaient une pyramide putride. Ils arpentèrent les alentours, jusqu'à trouver quelque chose qui ne devrait pas être là.

-C'est une de leurs ceintures. déplora Gimli.

-Hiro îth ab 'wanath... [Puissent-ils trouver la paix après la mort] dit Legolas.

-On les a abandonnés. dit le nain tandis qu'Aragorn tirait rageusement dans la tête coupée d'un orque.

-Non, dit sèchement Améïss. Je les ai abandonnés, vous n'étiez pas là, moi si. Je n'ai pas vu, je n'ai rien fait, mais comment cela a t-il pu arriver? dit-elle en tombant à genoux.

Legolas posa sa main sur son épaule, qu'elle repoussa. Elle ne s'en sentait pas digne. Elle se sentait faible et coupable. Lui ne comprenait pas qu'elle puisse s'en vouloir, il n'y avait aucun doute que même blessée, elle avait tout fait pour les retrouver. Aragorn, lui, se sentait aussi coupable que sa sœur. Mais soudainement, quelque chose attira son regard sur le sol.

-Un Hobbit était allongé ici, l'autre là. Ils ont rampé. Leurs mains étaient ligotées. Leurs liens ont été coupés. Ils ont couru par ici. Ils étaient suivis. Les traces s'éloignent du combat... et vont vers la Forêt de Fangorn.

-Fangorn. Quelle folie les a conduit là ? demanda Gimli.

-L'espoir Maitre Nain, l'espoir... dit Améïss, revigorée.

Ils pénétrèrent alors le bois, prudemment. La Foret avait un aspect sinistre, les arbres étaient vieux, et si resserrés que peu de lumière filtrait entre eux. Gimli semblait très mal à l'aise dans cette espace, il est vrai que les nains ne sont pas vraiment en osmose avec la nature.

-Je sens que l'air est lourd ici, déclara t-il.

-Cette forêt est vieille. Très vieille. Pleine de souvenirs... et de colère. Les arbres se parlent entre eux, expliqua Legolas.

Le nain, toujours avertit, leva son arme à hauteur du visage.

-Gimli ! Abaissez votre hache, ordonna Aragorn.

-Ils ont des sentiments mon ami. Et cela grâce aux Elfes. Ils ont réveillé les arbres et leurs ont appris à parler, reprit l'elfe.

-Des arbres qui parlent ! Et les arbres, de quoi est-ce-que ça parle ? A part de la consistance des crottes d'écureuil.

-Je suis persuadée qu'ils auraient beaucoup de chose à nous apprendre, Gimli.

La jeune femme se sépara du groupe, cherchant les traces de ses amis plus loin. Lorsqu'elle se retourna, elle ne vit plus ses compagnons, ce qui l'inquiéta. Elle s'apprêtait à rebrousser chemin, mais elle entendit une voix, une voix qu'elle connaissait, Saroumane.

"L'unique n'a pas fait ta faiblesse, mais un autre le fera, tu ne combattras pas aux cotés de Gandalf le moment venu."

Elle ne comprenait pas. De quoi parlait le magicien blanc? Pourquoi diable a t-il énoncer Gandalf? Elle conclut qu'il essayait seulement de la déstabiliser, et bien que troublée, elle mit cet épisode dans un coin de sa tête et essaya de retrouver ses amis. Elle tenta difficilement des les rejoindre, lorsqu'elle les entendit. Seulement ils n'étaient pas seuls. Non. Une autre personne était là, en face d'elle, alors que ses compagnons la regardait eux aussi, sur sa gauche. Un unique jet de lumière l'empêchait de distinguer son identité. Elle banda son arc, sur ses gardes, et resta dans l'ombre.

-Je suis Saroumane. dit la voix. Ou plutôt Saroumane tel qu'il aurait dû être.

Cette personne lui était vraiment familière, c'était Gandalf, il avait survécut. Un poids tomba dans sa poitrine. Elle était heureuse qu'il soit en vie, mais avait peur de ce que cela signifierai vis-à-vis des paroles de Saroumane.

-Vous êtes tombé, dit Aragorn.

-A travers le feu et l'eau. Du plus profond cachot au plus haut sommet, je combattit le Balrog de Morgoth. Jusqu'à ce qu'enfin je puisse jeter à bas mon ennemi qui alla se briser sur le flanc de la montagne. Les ténèbres m'entourèrent. Et je m'égarais hors de la pensée du temps. Les étoiles tournaient au-dessus de moi et chaque jour était aussi long qu'une existence sur la terre. Mais ce n'était pas la fin. Je sentis la vie revenir en moi. Je fus renvoyer jusqu'à ce que ma tâche soit accomplie.

-Gandalf ! s'écria Aragorn.

-Gandalf ? C'est ainsi que l'on m'appelait. Gandalf Le Gris. C'était mon nom.

-Gandalf ! s'écria à son tour Améïss, qui jusqu'ici était restée cacher.

-Je suis Gandalf Le Blanc. Et je reviens vers vous en ce moment décisif. Une étape de votre voyage est terminée, une autre commence. Nous devons aller à Edoras à grande allure.

-Edoras ? C'est pas tout à coté ! Dit Gimli.

-Nous savons qu'il y a la guerre au Rohan, et que le Roi va mal.

-Et il ne sera pas aisé de le guérir, dit Gandalf.

Améïss se dit, qu'après tout, elle reverrait probablement Eomer bien plus tôt que prévu, et que leur venue marquerait la fin de son exil, à lui et ses cavaliers. Elle était également soulagée que Merry et Pippin soient en sécurité.

Ils sortirent donc de la foret, discutant avec Gandalf, qui semblait n'avoir pas changer. La jeune femme était dans ses pensées, Saroumane avait réussit à l'inquiéter. Le silence de la demi-elfe alerta ses amis, qui la connaissait plus encline à être positive.

-Quelque chose vous préoccupe, ma jeune amie, lui dit Gandalf.

Pour la première fois elle ne sut pas quoi dire, chose rare. Elle ne savait pas si elle devait leur en parler. Dans le doute, elle préféra ne pas le faire.

-Tout va bien, je vous l'assure, dit-elle, peu convaincante.

Au même moment, Un magnifique cheval blanc galopa droit sur eux. Il dégageait une magnificence incroyablement forte. Ils surent tout de suite que l'animal était lié au magicien.

-C'est un des Mearas, à moins que mes yeux soient abusés par quelque sorcellerie, fit Legolas.

-Gripoil. C'est le Seigneur de tous les chevaux et ce fut mon ami lors de maints dangers, présenta Gandalf.

Ils se mirent alors en selle, Gimli contraint de monter derrière Legolas, tandis que les trois autres faisaient cavaliers seuls. Ils prirent aussitôt la route d'Edoras, Gandalf en tête.

Dans cette forêt, ils avaient prit connaissance de la renaissance de Gandalf le gris, en Gandalf le blanc; mais également de la renaissance de leurs espoirs.


Chroniques d'une Humaine au Sang d'Elfe ~ TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant