Assise sur un des rangs du gradin de terrain de football seule, je mange en attendant patiemment la sonnerie. Je lis mon livre dans un calme apaisant et rassurant que j'aimerais garder à vie. Mais alors que j'approchais de la fin de mon livre, la sonnerie retentit, alors je le range avec mon repas et puis descends des gradins. Tête baissée, je m'avance dans la cour où plusieurs élèves se bousculent, parlent fort ou rigolent. Je tente de paraître invisible et comme toujours, j'y arrive plutôt bien quand ça n'est pas eux qui me remarquent.
Arrivée à mon casier, je relève la tête et regarde le métal. Il n'aurait pas osé faire ça... J'aurais dû m'en douter qu'il les aurait entraînés dans quelque chose aujourd'hui. Il ne me laisse jamais un moment de répit comme ce matin. J'arrache les photos qu'il a collées et puis ouvre rapidement mon casier pour les cacher à l'intérieur. Je le claque tellement fort que le bruit résonne dans le grand couloir. Je réprime mes larmes, mais à vrai dire, je n'ai plus la force de le faire, alors je me laisse glisser contre les casiers en pleurant à la vue de tout le monde.
Je n'aurais jamais pu tomber aussi bas...
Alors que ma vision devient de moins en moins nette à cause de mes larmes, je remarque quatre personnes devant moi. Bien évidemment que ce sont eux. Sans m'y attendre, Trevor m'attrape par le bras et me lève du sol avant de me plaquer contre les casiers. Mes larmes redoublent alors que je les supplie d'arrêter. Eux, ils rient, tandis que je me débats pour pouvoir m'échapper, comme toujours. Alors que je commence à vraiment bouger, la blonde me tire les cheveux en arrière. Je pleure encore et encore en les suppliant de me laisser et lui, il se contente de regarder, impassible face à ma détresse.
Je couine comme un chien battu et un surveillant arrive dans le couloir et nous demande d'aller en classe. Les quatre s'approchent de moi et Trevor passe son bras autour de mes épaules pour faire comme si de rien. Une fois que le surveillant est parti, Trevor me repousse contre le casier et je me cogne contre un cadenas, ça me sonne, mais ils s'en vont. Je n'ai pas la force d'aller en cours. Je n'ai pas la force de continuer...
Je suis décidée, déterminée, alors je cours jusqu'aux toilettes et m'approche du miroir. Je vérifie qu'il n'y a plus personne et sors une petite boîte noire de la poche de mon sac. Je l'ouvre et prends l'objet métallique avant de passer mon pouce sur sa gravure.
"Noie ta peine avec le sang qui coule dans tes veines."
Je me regarde dans le miroir et cesse de pleurer. Ça ne sert plus à rien. J'ai tout perdu et ils me le montrent chaque jour. Alors dans un élan de courage, je prends cette lame qui a été ma seule véritable amie durant cette année et regarde mon poignet. Je viens tracer un trait sur toute la longueur de mon avant-bras sans grimacer, je suis bien trop habituée à cette sensation. Le sang de mon corps s'écroule dans le lavabo et bientôt, c'est moi qui m'écroule contre le carrelage lorsque j'en fais un autre sur mon deuxième bras.
Mes bras deviennent insensibles et puis mes épaules, l'une de mes jambes puis l'autre. Je ne sens plus rien jusqu'à ce que mes yeux se ferment sans aucune douleur. C'est si paisible.
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𝐋𝐚𝐬𝐭 𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐠𝐞 𝐟𝐨𝐫 𝐋𝐚𝐬𝐭 𝐂𝐡𝐚𝐧𝐜𝐞
Teen FictionAprès un an de soin intensif pour savoir si elle n'était pas folle ou juste dépressive, Heaven Fricks veut sa vengeance. Durant son année de convalescence, Heaven a monté un plan infaillible pour tous les faire tomber un à un de leur piédestal. Du p...