BON RETOUR EN ENFER

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Enfin ce jour dont j'ai rêvé depuis si longtemps. Ce jour où je vais pouvoir revoir chacun de leurs visages et ce jour où je vais pouvoir les détruire un à un. Habillée convenablement d'un jean simplement noir et d'un grand t-shirt blanc, je rejoins mes parents dans la cuisine. Mon père embrasse mon front et ma mère, ma joue, tout en préparant mes pancakes.

- Tu t'es levée tôt pour une première journée de classe, me dit mon père.

- Oui, je vous avoue que j'ai hâte devoir leurs visages lorsqu'ils me verront.

- Tu dois faire attention Heaven, Madame Stones a dit que tu étais encore fragile, intervient ma mère.

Madame Stones est ma dernière psychologue. Cette femme a plus de soixante ans, son cerveau est à moitié brûlé par la vieillesse alors, j'allais la voir seulement parce qu'elle me laissait passer les trois quarts de l'heure sur mon nouveau téléphone.

- Je ne suis pas fragile maman, je suis partie un an et ce n'est pas pour me retrouver... fragile, crache-je en levant les yeux au ciel, je vais bien, je vous assure.

- Bon, mange mon ange, conclut ma mère en me tendant mon assiette.

Je mange tranquillement mes grosses crêpes avec du sirop d'érable et bois mon verre de jus de fruit avant de récupérer mon sac à dos noir et ma veste en jean.

- Je peux avoir mes clés ?, demande-je à mon père en lui tendant ma main.

Il lève les yeux au ciel et puis me donne les clés de la voiture qu'ils m'ont offert pour mon retour parmi nous. Il faut dire que mes parents ont eu vraiment peur. Ils ont déjà perdu une fille, je suppose que la deuxième les aurait achevés. Néanmoins, je ne regrette pas ce que j'ai fait, mais plutôt pour qui. J'ai été pathétique de vouloir m'enlever la vie pour ces personnes. Je monte dans ma voiture sous le soleil brûlant qui annonce une bonne journée et puis m'engage sur la route. Dire que pendant un an, une année entière, j'ai tout organisé. J'ai prévu toute ma vengeance et elle est simplement parfaite. Cette année, va être la pire de leurs vies et je crois bien qu'ils vont découvrir bien vite que Heaven Fricks n'est plus là même qu'il y a un an. La route jusqu'au lycée, je la connais par cœur alors, j'y suis rapidement. Les élèves sont déjà agglutinés contre les tableaux d'affichage pour les classes alors que moi, je reste dans la voiture pour voir où sont ces quatre personnes.

Sur mon téléphone, j'entends subitement un gros ronronnement de voiture qui m'interpelle. Non pas que ce bruit me rappelle quelque chose, mais le bruit est vraiment sympa. Je relève les yeux et vois une sublime Challenger jaune qui se gare sur l'une des places qui était l'une des leurs, il y a deux ans. Lorsque le conducteur pose un pied sur le sol, je souris sadiquement. Brandon. Une Jeep fait son apparition, et comme il y a deux ans, Trevor et Elena descendent de cette voiture main dans la main. Et pour finir, notre reine des garces préférée, j'ai nommé Melione Campbell, qui arrive dans sa petite décapotable. Perchée sur ses talons hauts, elle rejoint Brandon pour lui laver la bouche – étrangement certaine chose n'ont pas changé. Dire qu'ils me croient tous loin d'ici dans un hôpital psychiatrique – où je suis allée. Ça va leur faire tout drôle quand ils vont me voir.

Je souris malicieusement et puis ouvre la portière de ma voiture. Je pose un pied sur le sol et tel un film, plusieurs regards se braquent sur moi. Ils doivent tous penser que je suis une petite nouvelle, et en quelque sorte, c'est vrai. Mais non, c'est bien moi, Heaven Fricks.

Une fois que je suis complètement hors de ma voiture et que je claque ma portière. Je tiens la bretelle de mon sac à dos et puis souris malicieusement. Un silence règne dans l'enceinte du lycée parce qu'il semblerait qu'ils m'aient finalement tous reconnu. Je marche la tête haute en traversant le parking et puis une fois un pied sur le trottoir, je tourne mon visage vers le groupe. Leurs bouches frôlent le sol et, je laisse un simple sourire fier, trôner sur mes lèvres avant de lever la main vers eux et d'agiter mes doigts. Je dévie mon regard vers les autres élèves et puis reprends ma marche jusqu'au bureau du directeur. Contrairement à quand j'étais là en seconde, les élèves me laissent un chemin distinct pour passer entre eux. Je frappe contre la porte en bois avec le petit écriteau "Monsieur Sterling" qui me fait sourire. Alors c'est toujours ce principal.

La porte s'ouvre et le principal me sourit gentiment avant de me montrer un fauteuil dans lequel m'assoir.

- Mademoiselle Fricks, nous sommes heureux de vous revoir parmi nous, commence-t-il en récupérant des papiers.

- Si vous le dites... souffle-je déjà agacée de cette future discussion.

- Nous sommes vraiment désolés pour ce qu'il s'est passé. Nous voulions extrêmement vous aider, mais nous ne savons toujours pas qui vous a poussé à faire une telle chose, ment-il.

Comme s'il ne le savait pas... Il n'y a pas beaucoup de personnes qui auraient pu me faire ça.

- Qui sont-ils ? m'interroge-t-il.

- Peu importe. Maintenant que je suis revenue, il est trop tard pour m'aider.

Sur ces derniers mots d'un ton glacial, je récupère les papiers qui sont devant moi et puis sors du bureau en claquant la porte. Par la suite, je marche jusqu'à mon casier devant lequel je ris doucement en voyant ce genre de mémorial pour moi. Aucun d'entre eux n'était là quand j'en avais besoin et ils croient que c'est en collant de stupides mots que tout va s'évaporer ? Pathétique. Je les arrache et puis ouvre mon casier qui est vide, mes parents étaient venus enlever toutes mes affaires. Je glisse mes nouveaux livres ainsi qu'une photo de ma sœur et moi dedans puis referme le casier.

- Tu es vraiment revenue ? surgit une voix féminine.

Je me retourne avec un sourire narquois en croisant les bras sur ma poitrine. J'arpente du regard chacune de leurs paires d'yeux et comme si je ne m'y attendais pas, ceux de Trevor et Melione sont encore mauvais, ceux d'Elena sont comme peinés et ceux de Brandon impassibles.

- Vous ne pensiez pas ne jamais me revoir, dites ?, clame-je comme si c'était une bonne blague.

- Heaven, on-on est réellement désolé pour ce qu'il s'est passé... déclare Elena.

Un mauvais rire m'échappe alors, je baisse la tête brièvement pour regarder mes baskets noires. Je relève les yeux vers eux et puis m'avance au centre de mes quatre démons

- Dites « bonjour » parce qu'à présent, vous pouvez oublier Heaven et vous adresser à Hell, déclare-je à quelques centimètres de chacun de leurs visages.

Je les bouscule puis je m'en vais pour mon premier cours.

𝐋𝐚𝐬𝐭 𝐑𝐞𝐯𝐞𝐧𝐠𝐞 𝐟𝐨𝐫 𝐋𝐚𝐬𝐭 𝐂𝐡𝐚𝐧𝐜𝐞Où les histoires vivent. Découvrez maintenant