Monarque - Recueil Bungou Stray Dogs

Waking up next to you

Troisième jour et fluff ! Voici mon premier texte LucyxMark de ma vie (cette semaine est expérimentale de mon côté !) 

Enjoy !

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Il y a des rêves dont on aimerait ne jamais se réveiller. Il y a des cauchemars qu'on fuirait à n'importe quel prix. Il y a aussi ces nuits qui semblent vaines car n'aboutissent à rien. Celles suivies par les matins où on se réveille sans souvenirs des songes qu'on a pu faire. On cherche vainement des bribes de mémoire souvent parties pour toujours. Mais quand la nuit est calme, qu'elle ne cache pas une envie de fuir un malaise ou la dure réalité, c'est là qu'elle est la plus agréable. La nuit ne doit pas être une échappatoire.

Lucy ne dort pas dans la chambre qui lui est assignée sur le Moby Dick. Comment le pourrait-elle, avec les riches avides composant la Guilde ricanant dans la pièce adjacente ? Ces gloussements la terrifient. Elle ne se sent pas en sécurité. Depuis qu'ils l'ont prise avec eux pour son pouvoir, la jeune fille a l'impression de ne pas avoir quitté la cage de son orphelinat. Elle reste une prisonnière dont on abuse. On peut se dire que rien n'a changé. Et pourtant si. En entrant dans l'organisation américaine, elle est passée d'enfant à charge d'un établissement spécialisé à chair à canon. Sa vie ne vaut rien. Ils ne seront pas menacés s'il lui arrive malheur. Ces horribles voix qui résonnent sont peut-être en train de planifier son propre décès, un sacrifice pour une cause plus grande que sa cervelle d'enfant pauvre ne peut se figurer.

Des rires maintenant. Lucy ne peut plus le supporter. Se levant en vitesse, elle enfile ses bottines et s'éloigne sans faire de bruit de sa chambre. Elle porte une chemise de nuit longue et blanche en dentelle qui flotte légèrement à chaque pas. Ses tresses tressaillent dans son dos. Quand elle est assez loin, elle commence à courir. Des bruits étouffés s'échappent de sa bouche. On peut croire apercevoir un petit fantôme qui hante le navire. Dans la nuit, elle devient un spectre. Elle parcourt le dédale de métal et de matériaux polis, transparents. Elle peut voir le ciel depuis certaines ouvertures. Elle ne s'attarde pas trop. L'adolescente arrive face à la sortie de secours avec son escalier étroit dont elle gravit les marches pour se rendre à l'endroit où l'on peut le mieux voir les étoiles. Une terrasse confortable près des postes de tir. Le vent y est fort et il peut faire froid, mais elle l'y retrouve quand elle ne peut pas dormir. Il y est toujours le soir.

En arrivant sur la terrasse où ils ont rendez-vous, elle ne peut s'empêcher de frissonner, comme toujours. Que dira Mark quand il l'a verra haletante et débraillée, courant pour trouver du réconfort dans ses bras ? Il rira, arborera un sourire éblouissant. Tom Sawyer et Huckleberry Finn les couveront d'un regard tendre et moqueur. Dans ses bras, elle pourra enfin dormir. Mark est le seul qui l'accepte et se montre amical avec elle à bord. Quand l'ambiance se fait trop pesante, il la prend par la main pour l'emmener sur le balcon sous le ciel. Ils courent tous deux dans les couloirs, sans que Fitzgerald ou qui que ce soit ne le remarque. Ils peuvent abîmer les tapis coûteux en les foulant de leurs souliers sales. Des gloussements résonnent dan les couloirs. Ils ressemblent alors à deux voleurs dansant et chahutant dans un palais. Ils brisent les codes de conduite qui leur sont imposés. Dans cet univers morne, peuplé d'individus égoïstes et hautains, ils sont deux petits révolutionnaires. Herman, le seul qui connaisse la vérité, les laisse faire. Lui-même se sent devenir un rebelle en leur permettant de continuer à agir de la sorte.

Lucy entend qu'on l'appelle dans la nuit claire. D'un saut agile, Mark rejoint la terrasse, quittant son promontoir sur le nez de la baleine. Il s'approche d'elle pour l'enlacer et commence à chantonner gaiement. Lucy lui rend son étreinte. Elle se sent si bien à ses côtés. Il lui offre un contact, un réconfort qu'Anne ne peut lui apporter. Il l'écoute et se soucie réellement d'elle. De toute cette organisation, malgré le fait que certains membres aient plus de mérite que d'autres, elle le voit comme un sauveur. Il la libère de sa cage pour lui accorder de précieux instants de liberté. Lucy n'a pas peur d'être attrapée avec lui. Ils pourront toujours courir. Et rire. C'est ce que Mark lui a répété quand ils ont commencé à se fréquenter d'une manière plus intime. Personne ne saura. Et sinon, ce n'est pas grave.

Dans la nuit, quand les adultes sont occupés, les deux jeunes s'enlacent et respirent une liberté dont leur statut les prive. La Guilde a confiance en Mark, il peut agir sans supervision. Mais on se méfie de Lucy, et de son étrange pouvoir surnaturel qu'on qualifie même de glauque. Mais Mark n'a jamais trouvé Anne dérangeante, lui. Elle est une part de sa propriétaire. Elle est la marque du dur passé de Lucy. Et lui aime Lucy. Alors il accepte Anne.

Sur le balcon, sous la lune, ils dansent et rient. Un petit fantôme et un pirate des airs qui valsent avec le vent. Qui s'accordent un moment digne des plus beaux rêves qu'a fait Lucy à l'orphelinat. Le rouquin la fait tournoyer et elle rit aux éclats, dévoilant ses dents aux bagues brillantes. Elle ressemble enfin à une personne heureuse. Mark la fait voyager au coeur de la nuit.

Lucy lui raconte ses cauchemars. Il lui souffle des paroles réconfortantes. La nuit se réchauffe. Et quand ils fatiguent, c'est dans sa chambre à lui qu'il l'emmène. Une petite pièce toute simple et très étroite près des postes de pilotage des canons. Une pièce à l'image de son propriétaire. Libre. Une chambre de pirate des airs. Avec une grande fenêtre, un parquet en bois sombre et un lit simple aux draps de coton défraîchis. Un bureau sur lequel papiers et accessoires s'amoncellent. Des lunettes d'aviateurs et une longue-vue venue d'un autre temps. Un hamac pendu au plafond. Pas de lampe, le ciel pour se repérer. Mais une chambre qu'aucun d'eux ne voudra changer. Et dans un coffret, du chocolat et des denrées rares qu'il entasse pour les garder pour lui et Lucy. Le tout forme un agréable antre de paix. Et dans les draps de ce cocon, loin des oreilles, yeux et bouches de ses supérieurs, Lucy dort d'un sommeil entier. Un sommeil doux. Mark rabat les draps sur eux, croisent ses bras sous sa tête et regarde les étoiles par sa fenêtre.

Il y a des nuits que Lucy n'est pas triste de quitter. Car elle sait qu'elles recommenceront. Que l'avenir leur réservera d'autres moments à partager comme celui-ci.

Quand le matin les surprend, que le soleil réchauffe la chambre, Lucy se moque des rêves dont elle ne se souvient pas, des cauchemars ou des paradis oniriques qu'elle a pu voir. Tout cela est bien fade face à la réalité du bonheur que lui procure un réveil aux côtés de Mark. Cette fin n'est rien de moins qu'un perpétuel renouveau pour elle.

Et les peurs et les cauchemars s'envolent avec le vent...

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Et c'est tout pour aujourd'hui ! N'hésitez pas à laisser un petit mot pour décrire votre ressenti ! A demain !

Cycla'