Courage, Fly

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Courage. Ne suffit-il pas que je ne fasse que danser ?
Bouger et montrer que je suis en vie ? Je vais le faire, comme toujours. Je le dois bien.

Je suis en coulisse, je regarde la scène. Il me reste encore dix minutes avant d'entrer dans la danse. Dix petites minutes pour me convaincre que je suis heureux. Encore dix minutes pour dévoiler mon sourire, encore dix minutes pour refouler jusqu'à la dernière perle de larmes.

Je commande à mon cerveau de bouger, de sautiller sur place, de détendre mes mains, de bouger mes chevilles, mais je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à faire le moindre mouvement. Je suis figé face à cette immense salle. Je pourrai en pleurer.

Cette salle représente mes efforts, ma vie, le bout de ma réussite.
Quand je vois toutes ces personnes aux regards brillants je suis heureux. Heureux que le garçon qui rêvait de grandes foules ai réalisé son vœux mais la tristesse et la honte prennent aussi horriblement place dans mon cœur. Parce que ce garçon ne peux pas voir ce spectacle. Parce qu'il n'est plus là.

Je sens une main attraper mon épaule, assez forte pour me réveiller et assez brûlantes pour me rappeler mes devoirs. J'ai l'impression d'être un enfant prit à rêvasser en plein exercices. D'être fautif de mes songes.

Je croise le regard de l'homme, il est grand et habillé en noir, ses cheveux châtains lui arrivent aux épaules et ses yeux son foncés. Il a une oreillette se prolongeant en micro ornant le côté gauche de son visage. Quand j'étais petit je rêvais que cet homme apparaisse et me dise « c'est à toi dans cinq minutes » pourtant, là, entendre ces mots maintenant... je ne sais pas comment réagir.
Cet homme se fiche bien de savoir comment je me sens, il ne m'admire pas et dans sa tête la seule chose à laquelle il doit sûrement penser c'est j'ai intérêt à être bien payé pour un aussi gros boulot/ je rentre dès que j'ai finis/ ma fille me manque. Je sais bien que je ne suis qu'une source de revenu en plus pour chaque personne que je rencontre, chaque papier que je signe, chaque endroit que je frôle.

Je suis une offre d'or pour chaque foutu personne que je rencontre. Et je déteste ça, je déteste avoir pu me laisser prendre dans une tel mélodie. Je suis hideux d'avoir trahis tous ceux qui ont cru en moi.

Les applaudissements détruisent le sol, les cris fuse et fond trembler mon corps. Je veux pleurer, maintenant. Pourquoi je n'y arrive pas ? Pourquoi même ce caprice ne m'est pas accordé ? Laissez-moi pleurer, laissez-moi tomber à genoux, laissez moi hurler.

Je ne veux pas. Je veux que tout le monde voit les faibles humeurs qui me détruisent chaque jours.

La main de cette homme, qui me pousse à avancer vers le devant de la scène, me brûle. Aujourd'hui il n'y a pas d'arrivé du sol, il n'y a pas d'arriver en fumé.
Parce que j'ai décidé de ne pas le faire. Pourtant la plateforme présente pour m'envoyer au dessus de la scène m'attend. Mais j'ai peur que si je la prend je ne devienne encore plus cette star acclamé.

Je ne comprend pas ce qui se passe, c'est peut être le representation de trop dans un nombre incalculable d'entre elles.
Je veux arriver sur cette scène comme je suis arrivé sur ma première scène. Sans artifices. Si ce n'est le beau sourire camouflant mon trac. Et même si ce sourire n'est pas présent aujourd'hui, le trac et les regards, eux, sont toujours aussi présents.

Mes pas continues d'avancer. Je me retrouve bientôt les pieds sur le rebord du devant de la scène. Je regarde la foule, sans expression. Les flashs détruisent mon regard mais je continue de regarder toute la masse de personne agglutiné pour, ne serait-ce que, m'apercevoir nettement.

Et je me sens si faux, combien de fois est ce que j'ai danser sans regarder la moindre personne. Sans n'adresser aucun regard alors même que mes yeux demeuraient ouverts ?
Alors qu'autrefois je m'étais promis de croiser chaque regard. De sourire à chaque mains tendus, de toutes les toucher.

the truth untoldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant