Akane était assise à son bureau, l'air préoccupé. Elle soupira une énième fois, se leva en passant nerveusement sa main dans ses cheveux dans un geste machinal, et alla observer l'extérieur depuis sa fenêtre. Dans le palais, c'était l'effervescence. Les serviteurs s'agitaient dans tous les sens, et on pouvait lire une grande nervosité, mêlée d'inquiétude, sur les visages de ceux qui tentaient de rester calme. La jeune femme les observa d'un air triste, sachant bien quelle était la cause de leur agitation.
L'Empire venait de traverser une guerre terrible, qui avait certes permis sa création en unissant enfin les deux anciens royaumes, mais qui avait aussi fait de trop nombreuses victimes parmi le peuple. Et surtout parmi l'armée. L'Empire était jeune, bien trop jeune. Et déjà, il était en danger.
Quelqu'un toqua alors à la porte, ce qui la tira brutalement de ses pensées. Elle se rassit dans son fauteuil avant de donner l'ordre d'entrer. Son bras-droit pénétra alors dans le bureau, l'air grave. Cela inquiéta tout de suite Akane, qui fronça les sourcils, déjà mécontente de ce qu'elle avait peur de s'entendre dire.
<< Que se passe-t-il Tolmac ?
- Rien de bon, j'en ai bien peur, Votre Majesté. Nos négociations ont échouées. Le roi Dranük, du royaume du Nord, vient lui aussi de déclarer la guerre à l'Empire. Il s'est officiellement allié à la République.
- Bon sang... Il a préféré choisir un état plus stable, c'était à prévoir. Mais ça ne fait qu'aggraver notre situation malheureusement. Qu'en est-il de la situation au sud-ouest d'ailleurs ?
- Notre armée continue de tenir bon, Votre Majesté, mais elle peine de plus en plus à contenir les assauts. L'armée menée par Sergio est redoutable, et ce dernier n'a pas démérité sa réputation de grand stratège.
-... En somme, il y a peu de chances qu'on puisse contenir une invasion venue du nord... Même en oubliant que la quasi-totalité de nos troupes est mobilisée au sud, notre armée ne ferai pas long feu dans un combat contre Dranük à cause des conditions météorologiques, inhabituelles pour nous. Nous sommes dans une impasse... Nous laisser envahir détruirai l'Empire, mais nous ne pouvons rien pour résister aux troupes de Dranük lorsqu'il lancera véritablement son invasion...>>Tomac la regarda en silence quelques instants, semblant peser ses mots. Elle s'en aperçut et l'interrogea du regard. Il décida alors de proposer son idée, faisant bien attention aux mots qu'il employait:
<<En fait... Il y aurait peut-être une solution envisageable...
- Laquelle ? S'etonna la jeune impératrice.
- Il y a bien quelqu'un qui connaît mieux que personne les territoires du nord, et qui possède une armée capable de faire face à celle de Dranük. Du moins, avec un peu d'aide de votre part...
- Si tu pense à cet homme, c'est hors de question Tolmac ! S'écria Akane, le visage soudainement fermé. Il a été exilé de l'Empire avec ce qui restait de son armée je te rappelle.
- Oui, exilé par vous, Votre Majesté. Rien ne vous empêche de...
- Ça suffit ! Le coupa-t-elle sèchement. Je ne veux plus jamais avoir affaire à cet homme, c'est bien compris ?
- Oui Votre Majesté, répondit docilement Tolmac en s'inclinant. Je suis désolé de vous avoir ennuyé avec cela, je pensais seulement que cela aurait pu nous donner une chance, même mince... >>Il se redressa et eut la satisfaction de voir que ses paroles avaient eues l'effet escompté : l'impératrice semblait à présent réfléchir sérieusement à sa proposition, bien que cela ne semblait pas lui plaire. Il resta donc ainsi, sans bouger, attendant calmement que la jeune femme ait fini de peser le pour et le contre.
Au bout de longues minutes, Akane émergea enfin de ses pensées et regarda son bras-droit d'un air grave, et presque accusateur:
<<... Très bien, tu as gagné. Nous partons demain vers les Terres abandonnées. >>
VOUS LISEZ
Un simple contrat
RomanceElle, a gagné la guerre qui lui a permis de libérer son peuple, et est passée de princesse postiche d'un pays soumis à Impératrice adulée. Lui, a perdu cette même guerre et s'est vu passer de prince héritier d'un pays glorieux, aimé de tous, à...