Chapitre 4: La guerre éclate

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    En la voyant, Tolmac se précipita vers elle.
    << Ils attaquent ! Sergio et le Roi Dranük attaquent à nouveau !
   -Calme toi Tolmac ! Explique moi la situation ! >>
    Tolmac inspira profondément et réussit à se reprendre.
   <<Sergio et Dranük ont consolidés leur alliance et relancé les hostilités... Leurs armées sont déjà en train de poser le pied sur notre territoire, à la frontière sud-ouest !
  -Très bien, rassemble toutes nos troupes. Je vais voir Herio.
  -Bien votre Majesté ! >>
   Tolmac repartit en courant dans la direction opposée et Akane s'en alla de nouveau vers la chambre d'Herio. Celui-ci en sortait justement, accompagné d'Ilenir, et l'Impératrice comprit à leur expression qu'ils étaient au courant de la mauvaise nouvelle. Qu'ils le sachent aussi tôt l'etonna, mais elle n'avait pas le temps de s'en inquiéter pour l'instant. Un regard suffit entre les deux souverains pour se comprendre et ils se précipitèrent dans la grande cour pour rejoindre leur armée en train de se rassembler. Aoi rejoignit sa sœur, inquiète, mais cette dernière la rassura et la fit retourner à l'intérieur en lui demandant de s'occuper de tout en son absence. Tolmac l'aida à se préparer au départ, puis se fit lui même aider par Ilenir, avant que ce dernier l'aide à son tour. Akane les regarda faire, légèrement étonnée de les voir si proches. Une fois tous les hommes prêts, en armure et armés jusqu'aux dents, ils se mirent en route.

    Durant le voyage, la jeune Impératrice réalisa encore une fois que son bras-droit était visiblement devenus très proche d'Ilenir et elle s'étonna de ne pas s'en être rendu compte avant. Cependant, alors qu'ils avaient déjà fait la moitié du chemin, de nombreux soldats furent prirent de fièvre. Après deux jours, la plupart était assez mal en point. Akane allait voir Tolmac pour en discuter avec lui quand elle s'aperçut qu'il avait l'air très inquiet, et qu'Ilenir, qui était avec lui, était particulièrement pâle, et avait l'air mal en point. Elle s'inquiéta et s'approcha d'eux.
    <<Ilenir, que se passe-t-il ?
   -Rien... Tout va bien...
   -Arrête de dire n'importe quoi Il ! le sermonna Tolmac. Akane, Ilenir est brûlant et peine à tenir debout, il a eu les symptômes avec les autres soldats mais n'a voulu le dire à personne !
  -Ça n'aurait servi à rien... d'embêter les autres...
  -Ilenir, tu n'aurais embêté personne. Tu aurais du nous en parler avant ! De toute façon on ne peut plus continuer comme ça, trop de soldats sont déjà touchés, leur nombre augmente même à chaque heure, et ça ne ressemble en rien à d'autres maladies que je connais... Il nous faut trouver un médecin et nous arrêter pour soigner tous nos malades !
   -Oui, ça me semble être une nécessité maintenant. Il y a une ville pas loin, nous allons pouvoir monter le camp à côté et aller chercher des médecins. >>
Akane repartit rapidement voir Herio pour lui expliquer la situation et rapidement les soldats durent se remettre en marche pour arriver au plus vite à destination.

    Lorsqu'ils arrivèrent, le soleil commençait à disparaître au loin. Akane avait aidé à s'occuper des soldats malades durant le chemin et avait pu remarquer que nombre de ses soldats étaient atteints alors que ceux d'Herio semblaient étrangement immunisés. L'ancien exilé la rejoignait justement, le visage grave. Elle le laissa s'approcher en le regardant, ne pouvant s'empêcher de s'interroger sur la raison de cet étrange inégalité des soldats face à cette maladie inconnue. Perdue dans ses interrogations, elle n'avait pas vu qu'il était maintenant à ses côtés et sa voix grave la tira brutalement de ses pensées:
    <<J'ai fait appeler les médecins pour qu'ils viennent soigner les soldats. Mais je pense déjà savoir quel sera le pronostic...
   -Comment ça ? Tu veux dire que tu sais quelle maladie ils ont ?
   -Ce n'est pas une maladie. Je m'en suis rendu compte en en parlant avec Ilenir. C'est de la berganite, une plante qui pousse au Nord et qui était très utilisé dans notre royaume avant... Comme poison.
    - Et tu ne pouvais pas t'en rendre compte avant ?? L'interrogea Akane, mécontente.
   -Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tes soldats apprécient peu de discuter avec un ancien ennemi comme moi, ou avec mon armée... Ils n'accepte même pas que nous mangions la même chose je te rappelle !
   -Et comment leur en vouloir ? Ils t'ont combattu pendant 5 ans, tu as déjà oublié ? Et alors qu'ils se pensaient enfin débarrassés de toi, tu reviens en te faisant empereur ! Tu ne peux pas leur en vouloir de ne pas t'accueillir à bras ouverts alors qu'au départ aucun de nous ne voulait de potentiels traitres comme vous !
    - De potentiels traitres hein ? Tu peux développer ta pensée ? Parce que jusqu'à preuve du contraire, notre contrat c'est que je t'aide à protéger l'Empire, et je respecte toujours mes promesses, tu devrais le savoir !
   -Et tu vas me faire croire que tu ne trouve pas ça louche que seuls mes soldats soient empoisonnés à la berganite, qui ne pousse qu'au nord, ou que tu t'en rendes compte seulement maintenant alors que ça fait déjà deux jours, et que les médecins vont sûrement bientôt l'annoncer !?
   -... Tu es en train de me soupçonner d'avoir fait empoisonner tes soldats pour te faire perdre la guerre là ?
   -Oui !! >>
    Akane regretta immédiatement son cri. Elle vit une ombre passer dans le regard d'Herio. Le visage de ce dernier se ferma, prenant une expression sombre qui la fit frissonner malgré elle. Elle voulut dire quelque chose, n'importe quoi, tenter de se rattraper, de s'excuser, mais Herio la devança d'une voix grave, lointaine:
    << D'accord, je vois. Au moins c'est clair comme ça. Enfin, à part ça, je venais aussi t'informer que, si Votre Majesté n'y voit pas d'inconvénient, mes hommes et moi-même pouvons repartir dès demain avec les autres soldats qui le pourront, et le desireront. Tu as quelque chose à y redire ?
    -... Non...
    - Très bien. Au revoir alors. >>

    Herio s'en alla sans un mot de plus et Akane le regarda partir, désemparée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait aussi mal de l'avoir blessé, pourquoi voir son visage se fermer l'avait autant touché. D'ailleurs elle ne comprenait pas pourquoi il avait eu l'air blessé par ses accusations car il était l'un des principaux suspects logiques, et il était le mieux placé pour le savoir ! Elle sentit alors l'énervement la gagner et décida de retourner à la tente dans laquelle elle dormait pour se calmer. Tolmac l'y rejoignit quelques temps plus tard pour lui demander si elle acceptait qu'il parte avec Herio le lendemain. Akane hésita, mais son bras droit insista tant qu'elle finit par accepter. Après s'être assurée que les médecins s'occupaient bien des malades, elle alla se reposer et mit du temps à s'endormir, continuant de se repasser les événements de la journée et des jours d'avant en boucle dans sa tête. Elle se promis de s'excuser auprès d'Herio, plus pour apaiser sa conscience que parce qu'elle regrettait ses suspicions. A son réveil, en même temps que le soleil, Herio, Tolmac et les autres étaient déjà partis. Elle fut donc contrainte de remettre ses excuses à plus tard.

    Au bout d'une semaine, la plupart des soldats avaient été guéris et peu d'entre eux avaient succombés au poison. Akane se décida donc à repartir, tout en ayant pris soin d'engager quelques médecins de la ville pour partir avec eux, ayant réalisé avec cet incident que les médecins de son armée n'étaient pas assez compétents. Ils reprirent donc la route, et à chaque village où ils s'arrêtaient, ils entendaient des nouvelles sur l'avancée du conflit au front. Herio et son armée, malgré ce qu'elle avait craint au fond d'elle, semblaient soutenir les assauts de leurs adversaires et tenir bon sans montrer le moindre signe de faiblesse ou de trahison. Elle admira une fois de plus les capacités de commandement de son ancien ennemi. Sans aucun doute, la situation basculerait définitivement en leur faveur lorsqu'ils les rejoindrait.

    Cependant, alors qu'ils n'étaient plus qu'à une journée de route du champ de bataille, Akane sentit son sang se glacer en entendant un de ses soldats lui annoncer les nouvelles du front. Ilenir, à ses côtés, était devenus d'une pâleur extrême, bien pire que lorsqu'il été empoisonné. Elle fit signe d'arrêter son rapport, prit une grande inspiration pour se calmer, et regarda sa jeune recrue:
    <<Désolée, vous pouvez répéter s'il vous plaît ?
   -Ou... Oui Vôtre Majesté ! Selon nos sources, des explosions ont eu lieu à l'intérieur de nos lignes, causant de nombreux morts. Il semblerait également que ces explosions viennent de bombes artisanales et ont été causées par des traîtres dans notre armée. De plus, nous sommes sans nouvelle de l'Empereur et de Messire Tolmac. Leurs tentes faisaient partie des premières à exploser et... Selon les soldats qui ont réussi à fuir le chaos qui s'est ensuivi... Il y a peu de chances qu'ils y aient survécu... >>

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