Chapitre 1

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7h15, mon réveil sonne et comme d'habitude j'ai l'art et la manière de l'exposer au sol tellement que cette sonnerie me tape sur les nerfs. 3 ème jour de la rentrée, la seconde. La seconde, mon dieu, j'espère que tout se passera bien, j'ai pas la force physique de me battre contre quelque chose ou quelqu'un cette année. Pour le moment tout ce passe bien, comme les années précédentes : au début tout va bien et après on me trouve toujours des excuses pour que mon année se finisse avec des bleus plein le corps et le cœur.

Je me plante devant le miroir, me regarde et un frisson me parcours le corps. Je suis disproportionné, y'a rien qui va. "mais bon, aller va t'habiller Jordan tu pues là" me dis-je a moi même

J'enfile un caleçon, des chaussettes, un pantalon gris et un pull noir simple avec des vans. Je recoiffe vite fait mes cheveux blond avec ma main. J'aime bien cette couleur, j'ai eu raison de la faire, j'aime beaucoup. Je me regarde une nouvelle fois dans la glace, un petit sourire ce forme sur mon visage. Il est faux mais j'essaie juste de me dire que tout va bien se passer, que tout va aller et qu'il ne va rien m'arriver. Je prend mon sac, passe les bretelles de celui ci sur mes deux épaules. Je claque la porte et me retrouve dehors.

Le vent frais du matin et le ciel un peu nuageux m'apaise. Je marche laissant traîner mes pieds et levant la tête de temps en temps pour regarder si il se met à pleuvoir. Mais rien, pourtant j'adore la pluie. C'est le genre de temps qui me réchauffe le cœur, et qui me redonne vie.

J'arrive au lycée, le devant de cet enfer est déjà bondé de monde à
7h50 du matin. Des gens qui parlent fort, des fumeurs et des filles qui se recoiffent dans tous les coins. Ça paraît cliché mais faut croire que nous sommes tous des clichés. La sonnerie retenti à 8h pile, mais pourtant aucun lycéens ne se précipitent vers l'entrée. Les surveillants hurlent de pénétrer dans l'établissement et d'aller en cours mais rien n'y fait, seulement quelques groupes décident de lancer le mouvement. Comme tout solitaire qui se respecte, je marche en direction des salles avec la douce mélodie du chahut que font les élèves en marchant. Je me suis toujours demander pourquoi les gens pensent que quand ils parlent fort les gens autour vont s'intéresser à eux et à ce qu'ils disent ? Et pourquoi ces gens là parlent sur le dos des profs pour dire qu'ils enseignent mal et au final en cours ils sont tout gentils avec eux ?

Un garçon coupe la discussion forte que s'échange les jeunes à côté en me bousculant dans les escaliers. J'ai le réflexe de me rattraper sur le mur mais j'ai pas eu le temps de le voir. Il monte les marches deux par deux et quand il est arrivé au coin de l'escalier il s'arrête et parle avec ses amis en criant :

-"Eh alors mon pote ça va ?"

Ma tête va exploser tellement que ce mec m'a énervé. Je monte les escaliers et voit qu'il bloque tout le monde en racontant sa vie. Arrivé au tournant de l'escalier je prends la parole avec le peu de courage que j'ai :

-"Déjà que tu as failli me faire tomber en passant, tu peux dégager le passage s'il te plaît ? Tu gènes tout le monde."

Je souffle et lèves les yeux au ciel pour lui montrer mon agacement. Je comme à monter les marches quand j'entends une voix qui m'appelle, je m'arrête et me retourner :

-" Oh le blond, j'aurais sûrement du te faire tomber en fait. Me parle pas comme ça, si je veux gêner tout le monde je le fais."

Il sourit, content de lui. Les larmes me montent aux yeux, je sers mes poings pour pas m'énerver. Je suis colérique en ce moment, je prends tout mal, mais la il cherche vraiment. Je prends une seconde fois la parole :

-"Arrête de faire le malin s'il te plaît, je te dis juste de t'écarter d'ici parce que les gens peuvent pas passer"

Je les entends siffler et rigoler en me disant "T'es mort" je ressers mes poings me retourne et monte les escaliers le plus rapidement possible sans trop faire le mec qui a peur alors qu'au fond je suis terrifié.

Je m'assois à ma place désormais habituelle au deuxième rang tout à droite juste à côté de la fenêtre et me laisse porter par la beauté du ciel. Celui-ci s'est dégagé et à laissé place au beau temps. Je n'entends que le bruit sourd du prof de français, et prof principal, qui nous parle de dissertation et du fait que l'année prochaine sera une année compliquée et riche en devoirs. Sérieux ? Sans blague ? Merci pour l'info. C'est que le 3ème jour et on nous parle déjà de l'année prochaine c'est incroyable comment ils ont toutes les cartes en mains pour nous faire stresser.

Une phrase dite par le prof me coupa dans mes pensées :

-" En tant que professeur principal, si vous vous faites harceler ou si vous avez tout simplement des problèmes, je suis là pour vous épauler tout à long de l'année."

Mon passé me rattrape quand on parle de ça. Deux années en arrière je me revois devant ces garçons, il me frappait pas mais ils m'insultait à longueur de journée.

Je regarde toujours le prof et voit du coin de l'œil un garçon qui me regarde. Je tourne la tête, je vois que c'est le même garçon que tout à l'heure. Je n'avais même pas remarqué qu'il était dans ma classe depuis 3 jours. A vrai dire j'avais même pas non plus regardé les autres personnes. Il me suffit de le regarder pour comprendre que c'était pas quelqu'un de bien. Une montée d'angoisse prend possession de mon corps tandis que le sonnerie du lycée annonce la pause qu'il y a entre la vie de classe et le cours d'histoire.

Tout le monde se dépêche de sortir comme d'habitude en n'attendent même pas la fin de la phrase du prof. Je sors à mon tour et me dirige aux toilettes des garçons. Je rentre et voit le fameux mec qui bloquait tout le passage dans les escaliers. Mon angoisse n'était pas partie et n'a fait qu'empirer quand j'ai vu ses yeux noirs et son gros gabarit. Il prend la parole et s'avance vers moi:

-"Ah le blond, enfin Jordan Rondelli c'est ça ? Tu vas me parler autrement la prochaine fois"

Sa voix est horrible, il me fait vraiment peur je sais pas ce qu'il va faire mais je le sens pas du tout.

-" Parce que sinon, il me montre son poing, je te le fou dans ta jolie figure de petit blond d'accord ?"

Instinctivement j'oche la tête de bas en haut. Il sort des toilettes en me bousculant avec son épaule et claque la porte derrière lui. Je me retrouve seul dans les toilettes, je suis près à pleurer mais je me retiens. Je souffle fort pour essayer de me calmer mais rien n'y fait. J'ai qu'une peur c'est de recommencer une année comme celle d'y a deux ans, de tomber aussi bas et de pas pouvoir me relever cette fois.

Je retourne en cours, la boule au ventre et l'esprit brouillé.

Alone With You | JoyxemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant