cinquante sept

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CHAPITRE 57

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Atteignant enfin la porte d'entrée du bâtiment principal, Baekhyun fonça contre l'objet en bois massif. Heureusement pour lui, elle n'était pas fermée à clef et il pénétra directement dans une sorte de salon immense, facilement comparable à la salle de bal louée pour son anniversaire.

Un peu sonné par le choc car il avait foncé la tête la première, il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver Yongsun. La femme rousse était assise devant lui dans un sofa tel une mannequin renommée. Elle portait une robe de soirée rouge sang, assortie à son rouge à lèvres et ses cheveux de feu.

"Byun Baekhyun, bienvenue chez moi." Sa voix de sirène aurait pu séduire n'importe quel homme mais le garçon n'était pas le genre à tomber pour les yeux doux d'une femme. De son point de vue elle ressemblait plus au diable en personne qu'à un ange tombé du ciel. "J'imagine que tu n'es pas venu jusqu'ici pour prendre le thé."

Il s'avança, levant le menton en l'air pour essayer de compenser le manque de charisme dont il souffrait tant. "Tu comprends vite, je viens t'arrêter et non prendre le goûter."

Se moquant de sa naïveté, Yongsun se leva de son majestueux canapé avec une main couvrant son sourire. "Ne joues pas au justicier, tu es juste un enfant. Tu ne saisis pas encore l'importance de notre famille et de son rôle, et c'est totalement compréhensible."

"Mon père non plus ne l'a pas saisi, et je ne doute pas de sa capacité de raisonnement une seule seconde." Malgré son aura bien plus dominante que la sienne, il tenait tête face à cette vampire qui avait le double de son âge.

Elle tenta de toucher son corps mais il parvint à repousser sa main à temps, ne souhaitant aucun contact. "Ton père changera d'avis dans très peu de temps. Plus il se sentira acculé, plus il comprendra son erreur de jeunesse."

Baekhyun se rendait peu à peu compte que négocier avec les Zhao était totalement perdu d'avance. Leurs principes avaient toujours été les mêmes depuis des décennies, seul un miracle pourrait l'aider à se faire écouter. "Tu dois mettre fin à cette guerre qui n'a pas de sens, ton simple ego surdimensionné ne devrait pas nous condamner tous à la mort."

"Tu ne sais pas de quoi tu parles jeune vampire." La femme avait une patience moindre, elle aurait voulu avoir le fils de son plus grand obstacle de son côté mais sa proximité avec les humains avait corrompu son âme.

"Tu te trompes, je suis celui qui comprend mieux que quiconque la futilité de cette rivalité sans queue ni tête entre notre race et celle des humains." Il frissonna quelque peu en voyant que le regard de la rousse avait changé pour laisser place à des pupilles rouges menaçantes. "Vous ne valez pas mieux que ces humains qui tuent nos proches, qui ont tué ma mère. Nous n'avons pas besoin de devenir plus forts qu'eux, d'être des oppresseurs à notre tour mais de simplement chercher à trouver un certain terrain d'entente."

Sa voix se métamorphosa, passant de celle semblable à celle d'une sirène au grognement d'un prédateur affamé. Il sentit les postillons de la femme effleurer sa joue lorsqu'elle reprit la parole, à deux doigts de lui cracher littéralement sa haine au visage. "Baekhyun, tu aurais seulement dû agir comme un gentil petit garçon. Ton impertinence te perdra."

Le premier coup parti, Baekhyun essaya de s'éloigner le plus possible de l'autre vampire. Elle l'avait touché au visage, griffant sa joue assez profondément pour le faire saigner en abondance. Il attrapa près de la cheminée une barre métallique qui servait à attiser le feu et attaqua à son tour. Au lieu de toucher son adversaire, il ne réussit qu'à éventrer un canapé qui valait sans doute autant que le prix de sa vie.

"Tu es bien plus agressif que ton père mon chaton!" Souriant jusqu'aux oreilles, la femme sortit de son sac à main un pistolet et le braqua sur Baekhyun qui sauta à terre pour se cacher derrière une table en bois. "Je suis désolée, mais tu ne peux plus vivre. Toutefois, ne t'en fais pas, nous ferons passer tout cela pour un accident pour atténuer la peine de ton père. Peut-être que de cette manière, il sera plus enclin à écouter nos arguments et nous aider à se débarrasser une bonne fois pour toute de l'humanité."

Il ne répondit pas à sa provocation, trop préoccupé par sa survie. Une balle ne pouvait pas le tuer, mais plusieurs oui. Il tenta de se relever, mais un coup parti, la balle s'incrustant dans le mur derrière lui.

La femme s'avança vers lui, l'arme à la main et totalement à découvert. Elle ne le craignait pas et semblait le clamer haut et fort avec son sourire si satisfait. "Montres toi mon petit, je te promet que cela ne sera pas très long, je ne te laisserai pas agoniser comme un pauvre animal."

𝐏𝐑𝐄𝐓𝐓𝐘 𝐅𝐀𝐍𝐆𝐒 | chanbaek.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant