Chapitre 4

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L'hôpital est quelque chose que je déteste plus que tout. J'ai envie de vomir dès que je vois le bâtiment de torture. Je sais que j'y suis parce que je ne suis pas dans mon lit habituel et que j'entends un bip. Ce bruit qui me dit que je ne suis pas encore morte. Je suis consciente mais je n'arrive pas à ouvrir mes yeux. Je me sens faible. J'ai une sorte de masque sur mon nez. Je suppose que c'est pour respirer. C'est horrible j'ai tellement envie de l'enlever mais je ne peux pas.

Petit à petit j'arrive à bouger mes doigts. La première chose que je fais c'est d'essayer de retirer ce masque. J'entends une voix grave qui me dit que tout va bien. Non ça va pas je veux partir parce que j'ai peur. Peur que ça recommence sans que je m'en rende compte. J'ouvre les yeux et je remarque que c'est la nuit. Une lampe de chevet éclaire la pièce sans que ça agresse la rétine. Une personne est assise sur une chaise. Anderson en chair et en os. Pourquoi est-il là ? Est-ce qu'il m'a vu tomber sur le sol? Ouais je suis bête il est dans la classe. Il me parle mais je suis ailleurs. Je lui demande si je peux rentrer chez moi.

- Heu je ne sais pas trop mais le médecin à dit qu'il fallait que tu repose et surtout que tu manges le plat qui est sur la table. dit-il en prenant ma main.

- Oui, je vais faire ça. Tu peux me le passer s'il te plaît ?

Il me tend le plat délicatement. Il me fait manger comme si j'étais encore un bébé. Je trouve ça drôle qu'il veuille prendre soin de moi alors que j'essaye de le faire fuir. Ma gouvernante arrive quand j'ai fini de manger. Elle demande à Vincent de sortir le temps qu'elle me parle.

- Amy, je croyais que tu avais arrêté. Tu avais promis que tu retombrais pas dans ça. Qu'est-ce qui se passe ? C'est ce garçon? affirme-t-elle angoissée.

- Non Hélène je n'avais pas vu le temps passer alors j'en ai pas eu assez pour manger. Mais je te promets que je ne suis pas retomber. Ce garçon n'est rien je ne sais même pas ce qu'il fait là.

- D'accord je suis juste un peu inquiète c'est tout. On peut rentrer dès que tu te sens prête.

Je me lève et je vois que j'ai une blouse blanche. Je demande à la gouvernante d'aller chercher mes habits. Vincent rentre dans la pièce tout en inspectant si je vais bien comme si j'étais faible. Mais c'est ce que je suis, je vais retomber dans l'anorexie. C'est comme si elle me détruisait de l'intérieur. C'est devenu une partie de moi un peu comme une âme. On ne la voit pas en revanche on la ressens. Elle représente une amie sur qui on peut faire confiance même si on s'en rend pas compte elle nous prend notre vie.

Quand j'étais plus jeune j'ai dû passer par ce stade avant que j'aille un peu mieux. Le problème c'est que ça ne veut pas partir. Le fait de tout abandonner, ne plus manger pour ne pas se sentir exploser de l'intérieur reste ancré comme l'ombre de soi-même.

Pendant que je pensais à cette période de la vie je n'avais pas remarqué que je pleurais. Je me sens faible parce que je ne devrais pas me sentir coupable de ce qu'il m'a fait. Vincent me prend dans ses bras pour me réconforter. Curieusement je ne le repousse pas parce que j'en ai besoin. Besoin de me retrouver, me sentir aimer dans cet horrible monde. Je me concentre sur sa chaleur, le battement de son cœur. Je me connecte avec lui, j'ai l'impression de lui donner ma souffrance et qu'il me comprend.
Je ne veux pas m'attacher à lui. Je ne sais pas combien de temps je reste collée à lui. J'entends des pas, il veut se dégager de moi mais je ne veux pas.
Ma gouvernante arrive avec mes habits et me les pose sur le bout du lit. Quelques minutes plus tard je suis habillée et je peux enfin sortir. Vincent et Hélène sourient en même temps. Anderson m'accompagne jusqu'à la voiture et me dit.

- Bon tu m'appelles dès que tu as un problème parce que je sais que tu ne veux pas être mon ami.

Je réponds par l'affirmative tout en montant dans la voiture. Le trajet se fait en silence parce que je ne voulais pas parler de mes peurs. Je savais que je pouvais retomber dans l'anorexie à tout moment. Je pense que je n'ai jamais abandonné parce que c'est devenue comme une partie de moi-même. J'arrive à la maison et je vais directement dans ma chambre pour pleurer, me libérer de mes émotions.

Quelques heures plus tard je décide d'aller courir pour me dépenser. Je mis un jogging et un tee-shirt ample pour cacher mon corps. Je pris mon téléphone avec mon casque pour me donner du courage. La course était pour moi un moyen de me retrouver, me sentir vivante. C'est un peu comme la danse sauf que c'est moins technique. Je regarde la ville défiler selon ma vitesse. Un parc se dresse dans mon champ de vision. Une mère et son enfant jouent à cache-cache. Ça me rappelle que je n'ai jamais eu vraiment de moment privilégié avec mes parents. J'ai toujours refusé de les connaître parce qu'ils m'avaient en quelque sorte laissé quand j'en avais le plus besoin. Je ne regrette pas ma décision d'avoir voulu changer de vie. L'année dernière j'avais parlé de ce qui me faisait souffrir à mes parents. Ils ont pris la bonne démarche et m'ont aidé pour que j'aille mieux. Je me demande quand est-ce que j'ai connu Vincent ? Je ne sais plus il faudrait que je lui demande peu être j'aurais une réponse. Je suis essoufflée et je commence à ralentir pour rentrer chez moi.

Je passe la porte de la maison tout en envoyant une message à mes amies pour les rassurer. Je monte dans ma chambre pour prendre une douche. La chaleur de l'eau me détend automatiquement. Je prend un gant parce que je ne peux pas me toucher directement. J'ai peur, peur d'aimer, peur de retrouver des sensations que je déteste au plus au point. J'aurais aimé être comme tout le monde. Mais je ne peux pas mon corps ne m'appartient plus. Il y a que quand je souffre que j'ai une impression d'être vivante. C'est un peu masochiste de dire ça mais c'est la vérité.

Bon j'avais dit que j'avance que je ne pense plus à ma souffrance. Je vais passer le cap et devenir forte. Je n'ai plus envie d'être emprisonnée par mon passé. Je vais manger quelque chose pour ne pas inquiéter Hélène puis part me coucher pour une nouvelle journée.

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Slt mes lecteurs, je pense que je vais pas poster avant une semaine mais peu être que j'aurai internet. N'hésitez pas à commenter. Tout avis est productif 😊

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