— Peter.
Il entendait son prénom de si loin. Si loin qu'il ne comprenait que l'intention. Il sentait à quel point sa connotation était douce. Mais impossible de réagir. Ni de bouger. Il était prisonnier d'une véritable cage de fer. Impossible à franchir. Aucun moyen de s'échapper. Piégé dans le noir, il était incapable de voir la moindre couleur. Tout était sombre, froid. Recroquevillé sur lui même, Peter tremblait de tout son être, pourtant incapable de bouger le moindre petit doigt. C'était un brouhaha de cri, de sons plus stridents les un que les autres. Il entendait des cris de guerre, les paroles de ses proches... Il entendait le son de sa propre mort. Pourtant si calme. En un claquement de doigt, c'est ce qui avait suffit. Disparaître. N'être plus rien.
Il n'en pouvait plus. Toutes ces sonorités se mélangeaient avec ses propres cris et ses propres larmes. Tout était insupportable. Rien qu'il ne put supporter.
— Peter.
C'était mieux d'être mort. C'était mille fois mieux. Par pitié, qu'on m'enlève toutes ces images.
— Peter !
Ce dernier se réveilla en sursaut. Baignant dans sa propre sueur, il ne comprenait même plus où il était. Il fit voler son regard dans toute la pièce, et ses pupilles s'accrochèrent à May. Il comprit aussitôt. Au plus profond de son cauchemar, c'était sa voix maternelle et remplie de douceur qui avait éclairé son chemin jusqu'à la sortie de ce terrible tunnel. Il reprit une douloureuse respiration :
— Oui ?
— Mon dieu, Peter....
Elle passa une main sur son épaule, constatant toute la sueur dégoulinant de son t-shirt. Le drap sur lequel il avait dormi était également trempé.
— Tu n'as fais que dormir toute l'après-midi... Je... Je voulais voir comment tu allais... Je t'ai préparé à manger...
— Tout va bien, May, explique t-il en prenant une voix plus enjoué.
Il tenta de relever son buste en s'accrochant au bord de son lit. Soudainement, une vision obscure s'imprégna dans ses yeux. Il lui fallut quelques secondes avant de ne retrouver une vue convenable. May, qui était alors accroupie près de son lit, se releva et le regarda d'un air inquiet. Tante May n'était pas comme ça. Elle s'inquiétait rarement. Elle avait foi en son neveu. Toujours. Mais l'état de Peter ne faisait qu'empirer.
— May, ne me regarde pas comme ça. Je te dis que ça va, répondit Peter d'un ton plus ferme.
Elle fronça tristement les sourcils, se retourna, et partit de la chambre de Peter. Elle laissa néanmoins la porte grande ouverte. Elle s'engouffra dans la cuisine et fit balader quelques ustensiles. Peter lui, se leva. Il fixa le parquet pendant un long moment, le corps muet. Les images de ce mauvais rêve le hantait toujours. Son esprit était embrumé et avait du mal à se reconnecter à la réalité.
Il était vivant. En sécurité, chez sa tante, dans ce nid douillet où il a grandit. Et pourtant, tout résonnait. Comme si il revivait chaque parcelle de ces moments qu'il avait vécu il y a quelques mois. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à ses propres cris de supplication qu'il avait eu, face à la mort, prête à l'emporter.
Il releva les yeux vers son bureau en désordre, jonché de gadgets en tout genre. Il savait que demain, tout recommencerait. Que tante May lui demanderait sans doute de ranger sa chambre, de l'aérer. Elle continuerait à lui préparer avec gentillesse chaque matin un bol de céréale. Puis il retournerait au lycée, où il traînera avec Ned en prétextant que tout est normal et qu'il ne s'est rien passé. Il verra Michelle et les autres membres du club et fera tout aussi semblant qu'avec son meilleur ami. Mais est-ce qu'il pouvait continuer ainsi ?
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you can't save yourself | 𝓹𝓮𝓽𝓮𝓻 𝓹𝓪𝓻𝓴𝓮𝓻
Fanfic░ 𝒜𝐿𝐸𝑅𝒯𝐸 𝒮𝒫𝒪𝐼𝐿𝐸𝑅 : AVENGERS ENDGAME ░ Après la mort de sa figure paternelle, Peter tente de se réhabituer à la vie normale. Aller au lycée, être un adolescent de ce qu'il y a de plus basique... Mais entre cauchemars et traumatismes, P...