Le choix d'une femme

9.

🔥 Sasuke 🔥

J'avais des doutes depuis la guerre sur notre connexion éventuelle grâce à notre chakra respectif. Comme une sorte de complémentarité. Mais ce soir j'ai eu je pense la preuve que nous avons bien un lien qui nous unit. A quoi sert-il ? Je l'ignore et ce n'est pas forcément le plus important à l'instant.

Sakura m'a ausculté avec professionnalisme et je n'ai rien à redire sur ses compétences en ninjutsu médical. J'ai pu sentir la différence sur mes muscles endoloris lorsqu'elle appliquait ses soins avec minutie.
Nous nous retrouvons alors face à face dans son lit. Elle est accroupie et elle lève sa main pour s'occuper de mes yeux. A peine son chakra entre en contact avec mes pupilles que je sens mon sharingan s'activer sans que je ne puisse le contrôler et encore moins ce qui suit. Sakura croise une fraction de seconde mon œil et elle se retrouve plongée contre ma volonté dans un de mes souvenirs. Je pourrai rompre le pouvoir mais tant que Sakura maintient son ninjutsu je n'arrive pas à lui empêcher l'accès à ce fragment. Il n'y a pas à dire, elle a une réelle maîtrise de son chakra.

Pourquoi mon esprit a-t-il choisi ce moment ? C'est un des rares souvenirs récents que j'ai d'elle et ce n'est pas le plus heureux. Je crois que c'est même celui qui m'a fait prendre conscience de mon attachement pour elle. Attachement différent que notre simple lien de coéquipiers. Ce jour-là je me suis vraiment interrogé sur ce que nous étions elle et moi. Autant avec Naruto c'est limpide. Mais avec elle. Que sommes nous depuis le temps ?

J'étais revenu, comme d'habitude, en vitesse pour déposer des renseignements et des parchemins à Kakashi. Il m'avait annoncé que le blond allait épouser l'aînée des Hyuga. Nouvelle qui m'avait plutôt surpris, moi qui croyais qu'il était amoureux de la rose depuis l'enfance. Mais j'avais été absent si longtemps que je n'avais pas eu le temps de me préoccuper des relations sentimentales des uns et des autres. De toute façon, ces niaiseries ne m'avaient jamais vraiment intéressées. Alors que je quittais Konoha, j'ai eu un pressentiment étrange. Ça ne m'arrive pas souvent mais parfois je ressens comme une tristesse s'emparer de mes pensées et inévitablement j'ai l'image de Sakura qui apparaît alors. Je ne sais pas ce que cela signifie. Mais cette fois-ci la sensation est plus forte. Est-ce parce que je suis à Konoha ?

J'active alors mon rinnegan et je me téléporte en concentrant mes pensées sur Sakura. J'atterris alors un peu plus loin de Konoha. Je connais cet endroit, réputé pour son point de vue où on peut admirer le coucher du soleil. Je concentre mon regard vers le fameux point de vue et je n'ai pas de mal à reconnaître la silhouette assise face à la mer. Mon cœur s'accélère en la voyant ainsi. Mais j'hésite. Je n'ai jamais eu peur mais cette fois-ci je n'ose pas me présenter à elle. Pourtant je lui ai en quelque sorte promis que je reviendrai. Mais quelque chose m'empêche d'aller plus en avant. Je préfère l'observer de loin. Comme si j'étais à la recherche de preuves. De quoi ? Je l'ignore moi-même. Mais je ressens cette tristesse de façon si intense que je suis en train de me demander si ce sentiment vient d'elle. Mon esprit commence à faire le lien avec ces perceptions que je ressens et les propres sentiments de la rose. Nos émotions sont-elles alors connectées ? Si oui ? Lesquelles ? Car je peux affirmer que seuls ces sensations de peine me font immédiatement penser à Sakura. Rien d'autre.

Elle reste un moment face à l'horizon, laissant le soleil se coucher lentement puis elle se décide à quitter les lieux. Je me cache rapidement en haut de l'arbre pour continuer à l'observer. Et ce que je vois est assez perturbant. Si ce que je crois est exact, c'est bien la tristesse de Sakura que je perçois parfois et cette fois-ci elle est bien plus vivace puisque je suis très près d'elle. Son visage porte les traces des larmes qu'elle a - encore - versées. Plus elle se rapproche, plus je peux sentir son propre chakra vibrer avec une force presque désespérée. Je la regarde s'éloigner m'interrogeant alors si je suis le responsable de son tourment.