Blanche-neige

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Il était une fois...


Nah.


Trop cliché tout ça. On va commencer comme ça :

Yo les djeuns !


C'est immonde, dit comme ça. En fait on va reprendre le cliché.

Donc. Ahem.

Il était une fois, dans un lointain royaume, un roi et une reine. Logique, sinon ce serait pas un royaume. Ils s'appelaient Philippe et Aurore. La reine, un jour, d'été, alors qu'elle faisait de la couture, au bord d'une fenêtre, se fit aborder par un étranger à la peau noire et aux hypnotisants yeux rouges, couvert d'une épaisse cape noire. Le bel homme se présenta par le joli patronyme d'Emer. ( Emerde x) )

La reine et l'étranger devinrent amis, et, au fil du temps, le dernier jour de l'automne, elle fit le terrible choix d'offrir son corps au jeune homme. Ils passèrent une tendre nuit ensemble, et il lui avoua être un vampire. La reine ne s'en formalisa pas, et il la mordit, s'abreuvant à la source du nectar si divin pour ceux de son espèce. Un mois plus tard, la reine se remit à sa fenêtre, contemplant le paysage enneigé, pour continuer son ouvrage, et se piqua le bout du doigt. Trois gouttes de sang s'écrasèrent sur la neige immaculée. Aussitôt, elle s'endormit, mais contrairement à la dernière fois, cette condition était temporaire, elle ne durerait pas cent ans. A son réveil, elle trouva le visage de son amant, déconfit. Il lui annonça qu'elle attendait un enfant. Une fille, plus précisément. La reine déclara alors :

Elle aura les cheveux blancs, comme la neige de cette journée,

Les lèvres rouges, comme le sang que j'y ai versé,

Et la peau noire, comme son père, du même noir que l'ébène de cette fenêtre.

Emer s'enfuit alors, et la dernière nouvelle qu'Aurore entendit de lui fut la phrase qu'un serviteur adressa au roi Philippe, quand son amant s'enfuyait :

- Un sarrasin, Messire ! Un sarrasin !


La petite fille naquit donc, pendant une nuit d'orage. Sur sa minuscule tête noire, un duvet blanc avait déjà fait son apparition, et ses grands yeux violets dévisageaient sa mère. Celle-ci savait que sa fille était comme son père : un vampire. Elle décida donc de la protéger comme elle le pouvait.

- Elle s'appellera Blanche-Neige.

Plusieurs années plus tard, Blanche-Neige était devenue une jeune fille d'une grande beauté. De par la nature humaine de sa défunte mère, elle pouvait se nourrir aussi bien de denrées consommées par les humains, que de sang, et les rayons du soleil ne lui faisaient rien. Son père s'était remarié avec une magnifique mégère et ses deux filles, qui venaient de se faire bannir du royaume de la tante de Blanche-Neige, Cendrillon. Les deux filles partirent aussitôt après le mariage, pour retrouver leurs maris respectifs, le premier étant un prince déchu qui avait été déjoué de nombreuses fois par un voleur et ses Joyeux Compagnons, et le deuxième, un vizir métamorphosé en génie. La mégère était surtout en bons termes avec le génie, qu'elle invoquait à l'aide d'un miroir. Celui-ci ne se gênant pas pour lui faire moqueusement remarquer que Blanche-Neige était plus belle qu'elle.

Rongée par l'envie et la jalousie, la mégère demanda le coeur de la demoiselle à un chasseur à la peau noire et aux yeux rouges. Emer, ( car c'était lui ) reconnut sa fille, et lui laissa la vie sauve, apportant à la nouvelle reine le coeur d'une de ses proies, une bitch qui traversait la forêt pour se rendre à une chaumière où sept nains l'attendaient. Quand la reine demanda à son gendre qui était la plus belle, il lui répliqua non sans joie que sa belle-fille était toujours vivante. La reine fit rechercher Emer partout dans le royaume, mais celui-ci était déjà loin.

Blanche-Neige, quand à elle, était arrivée à la chaumière où les sept nains pervers attendaient une jeune fille, elle entra, et se retrouva devant 7 petits hommes en chaleur, en train de se musiquer, chacun en solitaire. En la voyant, les nains n'arrivèrent plus à se satisfaire eux-même, donc ils cherchèrent à la musiquer. La jeune femme, qui savait ce qu'étaient des pervers, usa du pouvoir hypnotisant que tous les vampires possèdent pour les soumettre à ses ordres. Sous ses ordres donc, ils se lavèrent, puis partirent au travail dans une mine insalubre qui pouvait leur tomber dessus à tout moment, pendant qu'elle faisait le ménage et la cuisine.

Deux semaines plus tard, une petite fille toqua à la porte de l'habitation. Quand Blanche-Neige ouvrit, la petite fille lui demanda si elle pouvait manger quelque chose, car elle était affamée. Blanche-Neige lui donna une pomme, que la petite affamée s'empressa d'engloutir. En gage de remerciement, la petite fille offrit à la princesse un peigne que celle-ci accepta de bon coeur. La petite fille repartit donc.

Le soir venu, Blanche-Neige entreprit de peigner les cheveux emmêlés des nains. A peine le peigne avait démêlé un noeud dans la tignasse du premier nain, que l'objet s'enfonça dans la tête du pauvre homme, comme un couteau dans une motte de beurre. Et ainsi la mort prit le premier nain. La reine fulmina quand elle apprit cette désastreuse nouvelle.

Le mois suivant, une femme aveugle vêtue de haillons se présenta sur le perron. L'un des nains ouvrit la porte, Blanche-Neige étant partie cueillir des fruits. Le nain n'ayant plus beaucoup de voix, celle-ci était aigüe, et ressemblait énormément à celle de Blanche-Neige. Elle lui demanda un peu d'eau, ce qu'il s'empressa de lui offrir. Elle lui donna en échange une ceinture richement décorée, qu'il mit rapidement. Mais la ceinture le serra si fort qu'elle l'étouffa. La femme estropiée avait mystérieusement disparu. Et ainsi la mort prit le deuxième nain. Quand la reine sut qu'elle avait tué un nain et non pas sa rivale, elle fit exécuter un village entier.

La saison d'après, une vieille colporteuse se posta à la fenêtre, et tappa trois petits coups sur le carreau. Blanche-Neige ouvrit la fenêtre, et la vieille femme lui proposa une pomme. La jeune fille, méfiante, lui demanda de prouver que ses pommes n'étaient pas empoisonnées.

- Très bien. Prenons cette pomme. Je mangerais la partie où la peau est jaune, et toi la partie où la peau est rouge.

La colporteuse croqua dans sa partie de la pomme, et rien ne se passa. Blanche-Neige croqua donc dans la partie rouge, et tomba au sol.

Quand les nains rentrèrent et qu'ils virent le corps de Blanche-Neige au sol, ils la mirent dans l'un des mêmes cercueils de verre que les deux nains morts, et le placèrent à côté de ces derniers.

Un prince qui passait par là pour récompenser l'homme qui avait tué la reine, tomba sur les cercueils, et, comme il était nécrophile, il embrassa le cadavre de la jeune femme étendue dans la sépulture. Et par la logique illogique de la magie inexistante dans la vie réelle de l'illustre procédé chelou de la narration, la princesse reprit vie.

Elle devint la reine légitime du royaume, se maria avec le prince qui l'avait sauvée, même si elle le trompa avec beaucoup d'hommes, et qu'il la trompa avec beaucoup de cadavres. Ils ne vécurent pas si heureux que ça, et eurent beaucoup d'enfants. ( deux légitimes, et sept illégitimes )


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Et saluuut !

Voici le premier conte de ce livre de Contes Défaits ! Ok, c'est un peu hardcore, mais c'est plutôt fun comme concept, non ? Et puis ça montre qu'en changeant certains détails, l'histoire est totalement différente. Je trouve ça intéressant ! Bref.

J'aimerais bien voir vos avis en coms, voir ce que vous en pensez...

Ok bye !



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