05 - LA FORÊT DES ÉTERNELS

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— Que dis-tu ?

— Lómion perçoit l'aura de la Fille au Corbeau, articula-t-elle difficilement. J'ai peur, Soèn !

Le Chef des Lames s'était crispé et scrutait les alentours avec inquiétude, arme à la main. Comme un seul homme, les autres avaient aussitôt dégainé leurs épées menaçantes et resserraient leur cercle autour de la princesse.

— Est-ce qu'elle est loin ? hurla son demi-frère à l'attention du faucon pèlerin.

Je ne sais pas trop, répondit Lómion dans l'esprit de son Oiselière. Je crois qu'elle se rapproche.

L'adolescente se tourna vers Soèn et déclara d'un ton grave :

— Elle se rapproche...

Terrifiée, Syrel envoyait des vagues de peur jusqu'à son âme sœur qui volait toujours au-dessus d'eux telle une sentinelle prête à fondre sur un ennemi.

— Que fait-on ? demanda une Lame.

Au même moment, un croassement effrayant retentit. Syrel se figea. À l'est, une silhouette noire venait de fendre l'horizon.

Un corbeau...

Aussitôt, les Lames se déployèrent en une ligne d'épées tranchantes. Pour barrer la route de l'âme sœur, quelques hommes se postèrent en arrière et saisirent leurs arcs. Dans une fluidité impressionnante, les archers bandèrent leurs armes, prêts à tirer.

Feraient-ils le poids face à un oiseau de magie aussi redoutable ?

Immobiles, tous fixaient le vol rapide du corbeau quand le Chef des Lames leur commanda :

— Lames ! Empêchez ce corbeau de malheur d'atteindre la Forêt ! Par tous les moyens !

Immédiatement après, un nouvel ordre claqua :

— Cours ! Cours jusqu'à la Forêt !

Syrel resta un instant paralysée, puis se mit à courir vers l'orée de la sylve.

La jeune fille s'était engagée sur le chemin escarpé aussi vite qu'elle le pouvait, et, dans la pente, elle glissa à plusieurs reprises sur les gravats naturels, manquant de perdre l'équilibre. Heureusement, cela n'arriva pas et un sentier plus large s'ouvrit devant elle. Soèn, sur ses talons, la pressait de continuer sans ralentir.

Le cœur affolé, Syrel ne quittait pas du regard le bois éternel qu'elle devait rejoindre et qui, telle une île, était séparé du reste du monde par un fossé mortel.

Elle traversa finalement le pont de pierre et se retrouva de l'autre côté. Quelques foulées encore et elle atteindrait l'ombre des arbres. L'adolescente n'osait pas penser à ce qui arriverait si la Fille au Corbeau les rattrapait avant...

Syrel et la malédiction des plumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant