Il y a bien longtemps, vivait au milieu de la forêt une jeune fille prénommée Piti Vodji. Elle avait deux grandes sœurs, mais ces dernières ne l'aimaient pas du tout. Elles étaient toutes trois orphelines depuis quelques années.
Piti Vodji maigrissait de jour en jour car ses sœurs mangeaient toute la nourriture sans penser à elle. La fillette se contentait des restes qu'on voulait bien lui laisser. Elle accomplissait toutes les tâches ménagères: le balayage, la cuisine, le repassage...
C'était une petite fille toujours fatiguée tant elle usait ses forces pour accomplir toutes les besognes. Ses cheveux ne poussaient plus, elle avait la peau terne, le regard vide. Elle souffrait en silence sans jamais se plaindre. Ses deux grandes sœurs ne faisaient rien, elles s'habillaient, se maquillaient et se promenaient toute la sainte journée.
Un jour, alors que Piti Vodji nettoyait la maison, une dame dans un habit de lumière apparut devant elle. Elle n'eut pas de peine à reconnaître sa marraine, une fée qui lui dit:
« Piti Vodji, je sais que tu es malheureuse avec tes deux grandes sœurs, mais aujourd'hui, toutes tes misères cesseront. Voici une baguette magique, chaque fois que tu auras envie de manger, frappe-la sur le sol et chante:
Bay lavwa Piti Vodji, bala o (bis)
Bala monté, monté bala o
Bay lavwa Piti Vodji bala o (bis)
Bala bay flèr, bay frwi bala o
Bay lavwa Piti Vodji bala o (bis) »
Dès que la marraine eut terminé de chanter, un arbre garni de fleurs et chargé de beaux fruits sortit de terre. Toutes sortes de fruits s'offraient à elle: des mangues, des pommes de cytère, des bananes, des maripas, des moubins, des waras et beaucoup d'autres fruits encore.
Piti Vodji grimpa sur l'arbre et se mit à manger gloutonnement jusqu'à satiété. Une fois rassasiée, elle descendit prudemment de l'arbre. Sa marraine se remit à chanter:
« Bay lavwa Piti Vodji, bala o (bis)
Bala désann, désann bala o (bis)
Bay lavwa Piti Vodji bala o (bis) »
L'arbre disparut dans le sol. Piti Vodji prit la baguette magique, embrassa sa marraine puis alla dans sa chambre cacher son précieux bien.
Le lendemain matin, dès que ses sœurs prirent le chemin de la ville, Piti Vodji s'enfonça profondément dans la forêt pour tester son précieux présent. Arrivée près d'une savane, elle frappa le sol avec sa baguette et se mit à chanter. Aussitôt que l'arbre sortit complètement de terre, toute heureuse, la fillette y grimpa lestement puis s'installa au croisement de deux branches. Il y avait par ailleurs un si grand choix qu'elle ne savait pas par lequel commencer.
Elle cueillit un moubin qu'elle suça jusqu'à ce qu'il n'ait plus de goût. Elle éplucha une banane, cassa une cabosse de cacao. Elle mangea tous ces fruits avec appétit. Pour terminer, elle prit un beau wara, son fruit préféré qu'elle savoura avec ravissement.
Quand elle eut fini, Piti Vodji descendit de l'arbre. Arrivée en bas, elle regarda l'arbre de haut en bas, comme pour le remercier de tant de plaisirs, puis elle prit sa baguette magique, toucha le végétal et se mit à chanter pour le faire disparaître.
Piti Vodji, le cœur content, reprit le chemin de sa maison. Tous les jours c'était le même rituel. De jour en jour, la fillette devenait de plus en plus jolie, ses cheveux se mirent à pousser, ses yeux s'illuminèrent, sa peau était d'une douceur extrême, elle rayonnait de bonheur. Ses deux grandes sœurs trouvèrent cela bien étrange.
Un matin, elles lui demandèrent:
« Piti Vodji, qu'est-ce qui te rend si belle?
- Rien, mes sœurs ; je grandis, tout simplement », répondit Piti Vodji.
Le lendemain matin, les deux sœurs de Piti Vodji décidèrent de la surveiller. Dès que la fillette prit le chemin de la forêt profonde, elles la suivirent, en se cachant derrière les grands arbres pour ne pas être vues. Piti Vodji, insouciante, continuait son trajet. Arrivée à son lieu habituel, elle frappa le sol de sa baguette magique et se mit à chanter. Les sœurs, cachées derrière un arbre, sans faire de bruit, sans dire un mot, assistèrent jusqu'à la fin au spectacle qui s'offrait à leurs yeux, stupéfaites.
Dès que Piti Vodji eut fini de chanter sa dernière chanson pour faire disparaître l'arbre, elle reprit le chemin de sa maison. Une de ses sœurs lui barra la route, elle lui arracha la baguette magique des mains en disant: « Ah! Piti Vodji, c'est ainsi ; tu as un secret que tu nous caches. C'est à nous, tes deux grandes sœurs, que revient cette baguette magique. »
Les larmes coulèrent sur les joues de Piti Vodji, elle était impuissante. Elle rentra chez elle, le cœur gros.
Tous les jours, les grandes sœurs utilisaient la baguette magique pour se nourrir. Piti Vodji les regardait gaspiller la nourriture sans penser à elle. Comme auparavant, elle se contentait des miettes. Elle devint maigre, elle était dans un triste état.
Un beau matin, alors que les deux grandes sœurs étaient perchées sur l'arbre, mangeant par-ci par-là les fruits, la fillette vit la baguette magique posée sur le sol. Dans toute leur effervescence, les deux frivoles avaient oublié l'objet précieux. Piti Vodji ne fit qu'un bond et s'empara de son bien puis elle se mit à chanter:
« Bay lavwa Piti Vodji, bala o (bis)
Bala monté, monté bala o (bis)
Bay lavwa Piti Vodji bala o (bis) »
A ce moment précis, l'arbre se mit à monter, à monter très haut dans le ciel. Piti Vodji se remit à chanter:
« Bay lavwa Piti Vodji, bala o (bis)
Bala vanté, vanté bala o (bis)
Bay lavwa Piti Vodji bala o (bis) »
D'un seul coup, le vent se mit à souffler, souffler avec force tel un cyclone. Il expédia les deux grandes sœurs loin, très loin, de l'autre côté de l'océan. Depuis ce jour, Piti Vodji vit heureuse chez elle. Elle ne revit plus jamais ses méchantes sœurs.
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🦄🦄 Conte de fée 🦄🦄
خارق للطبيعةCe qui m'a poussé à faire ce recueil c'est pour vous présenter les coutumes des autres pays. Ce recueil de contes est pour tout le monde. Pas de raciste ni rien. Des contes pour toutes les nationalités. Bonne lecture à tous.
