Zoro avoue; Sanji s'en mêle et Robin boit.
Le corps de Zoro se crispe. Sous le silence depuis trop de temps, il décide d'enfin déballer son sac. Et si Robin n'est pas contente, tant pis. C'est de la faute du cuisinier, de toute façon. Il n'a pas qu'à lui lécher le cul sans cesse. C'est vrai quoi, toujours derrière elle. À lui rapporter de nouvelles recettes farfelues, à lui faire les yeux doux, à attendre la bouche en cœur un « merci » sortir d'entre ses lèvres, à lui tourner autour. Zoro finit par saturer.
Dans la cuisine du Sunny, Sanji s'active à frotter la vaisselle sale, la clope au bec, le cœur dansant. Zoro passe derrière lui, sans un mot. Le rythme de ses pas est lent, maîtrisé. Il respire profondément, si Sanji ne dit rien, tout s'arrange. Rien ne sera révélé. Mais le cuisinier commence à siffloter, d'une voix niaisarde, d'une voix qui l'énerve. Et Zoro perd constance.
– Arrête d'emmerder Robin..ça m'soule.
La bombe explose, une assiette se brise. Zoro s'en fiche de la réaction du cuisinier. Lui, il veut juste sortir de cette pièce avec une bonne bouteille. Ses main s'activent à la chercher dans la réserve. Puis dans un geste souple, il s'empare d'une des plus vieilles, un peu poussiéreuse, pas moins goûteuse.
Il l'ouvrira ce soir, sous la lumière de la lune. La bouteille à la main, le sabreur traverse la cuisine pour s'en aller. Entre temps, la cigarette fumante du cuistot est tombée par terre, dans un bruit sourd.
– C'est une putain de blague..toi ? Elle ?
Le coup de la surprise, de l'improbabilité, de la jalousie, de la peur, le fait bafouiller.
Zoro s'autorise à lâcher un petit sourire en coin. Il se délecte du visage désemparé de son ennemi. Robin est avec lui. Point barre. Sa main touche la clenche de la porte, le pied du cuisinier l'en empêche, énervé, jaloux aussi.
– Tu ne sors pas.
Sa voix est implacable. Sa voix lui donne un ordre. Zoro s'énerve parce qu'il a la flemme d'assister à un caprice d'amoureux transis, là, il a juste envie de se saouler jusqu'au matin.
– Tu cherches la merde, l'cuistot du dimanche?
Sanji ne répond pas immédiatement, trop occupé à rallumer une cigarette. Yeux qui lancent des éclairs, mâchoire contractée, sourcils froncés: il se questionne.
Il laisse le silence les envelopper, tendu, électrique. La taffe qu'il tire le détend légèrement.
– Tu fais pas le con avec elle ?
Interlocuteur stupide, question stupide. Zoro lève les yeux aux ciels. Il veut s'en aller mais Sanji fait barrage.
– Une semaine sans saké pour me prouver que tu la mérites. Révèle ta vraie nature..le saké ou Robin ?
Un duel s'engage, les deux s'affrontent, prêts à bondir, comme chiens et chats. Zoro pense, Zoro se demande qui il choisirait. Puis entre ses dents, une ultime insulte est soufflée.
– Enfoiré..
Le sabreur pose la bouteille violemment sur le plan de travail, dans un bruit fort et énervé. Il ne regarde pas l'expression étonné du blond. Il préfère claquer la porte derrière lui. À la vigie, il sera au calme.
Maintenant, Zoro sent le manque le ronger. Il déglutit difficilement. Quatre heures sont passées depuis sa dernière bouteille. Un record. Son œsophage inhabitué réclame la sensation de brûlure et de chaleur grisante de l'alcool.
Adossé au mât, il contemple Robin, couchée quelques mètres plus loin sur une chaise longue.
Son regard longe son corps, mâture, fin, blanc, puis s'arrête quelques instants sur son profil sévère, ses yeux bleus en amande. Et finit sur ses longs doigts qui tournent les pages de son livre. Robin est belle. Robin lui détraque le cerveau. Et enfin, Robin est observatrice. Alors elle demande, ses sourcils légèrement froncés.
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FanfictionÇa donne quoi, un Zoro jaloux? Et une Robin joueuse? [ Recueil d'os Zoro x Robin ] DISCLAIMER: Les personnages appartiennent à Eiichiro Oda, la couverture est un fan art qui ne m'appartient pas. Bonne lecture!