Je ne suis pas celle que vous croyez

Vingt-neuf

   Même pendant le trajet de l'entrepôt à la maison, mes amis ne disent pas un mot. Eux aussi ont l'air d'avoir été impressionnés par la rapidité de mes réflexions en situation critique. Ce n'est qu'une fois à la maison que Jayden brise le silence.

" Tu es vraiment faite pour ça Atika. Dit il finalement.
- Tu avais déjà répondu que je n'avais pas encore la moindre idée pour me sortir des situations qu'ils t'ont imposé. Enchaîne Logan.
- J'ai été entraînée pour ça depuis des années et je me suis déjà retrouvée dans des situations bien pires. Je réponds avec un haussement d'épaules.
- Pourquoi n'a-t-on jamais entendu parler de toi? On entend tout ce qui se passe, les réussites des agents mais pas de toi. Demande Jayden.
- Mon père m'envoyait faire toutes les missions sous couverture où qui ne devaient pas s'ébruiter. C'était volontaire de sa part. Je réponds en me servant un verre d'eau.
- C'est quoi la pire mission que tu as fait? Me demande Logan.
- Mon père m'a envoyé tué une taupe qu'on avait dans nos rangs mais ça a mal tourné, on m'a enlevée et séquestrée dans une cave pendant une semaine, ils m'ont torturé et ils voulu me faire craquer mais je me suis libérée et je les ai abattu avant de m'échapper. Je réponds, les yeux perdus dans le vague.
- Tu en as gardé des séquelles? Demande Rebekah.
- Quand je me suis échappée, ils m'avaient cassé une jambe, trois côtes et ils m'ont poignardé. J'ai gardé cette cicatrices. Je réponds en lui montrant ma hanche.
- Mais la dernière fois que tu as eu une jambe en attelle tu avais quatorze ans. S'exclame Jonas alors que je le regarde impassible.
- Ton père t'a envoyé tué quelqu'un à quatorze ans? Demande Cameron pour être sûr.
- Je n'ai jamais dit que ça avait été facile de vivre avec Andrés Torres ni de travailler pour lui. Je réponds en secouant la tête. Sinon on peut aller au resto ce soir? Je n'ai pas envie de rester ici. J'ajoute en me levant.
- Super idée, mettez vous sur votre trente et un les gars. S'exclame Rebekah. "

   Sur ces belles paroles, Rebekah m'entraîne dans mon ancienne chambre, bien décidée à m'habiller elle-même mais je la rembarre rapidement en lui rappelant que tout d'abord, il fallait vraiment que je prenne une douche.
   Elle décide de faire de même donc file dans sa chambre. Je rentre dans la douche et pose ma tête contre la paroi en carrelage de la douche, essayant de retirer les images que la simulation de torture a implanté dans ma tête.

" Tu y penses encore, pas vrai? Me surprend Cameron qui m'a rejoint sans que je m'en aperçoive.
- C'est plus fort que moi, je revois ton corps sans vie et celui d'Allyo. C'était si réel. Dis-je alors qu'il me prend dans ses bras.
- Ça ne l'était pas ma lady. Je suis bien là, et tu ne te débarasseras pas de moi aussi facilement. Et Allyo va très bien, il vit sa vie d'enfant à jouer au ballon avec ses copains. Dit il sérieusement.
- J'ai peur pour demain. Nous sommes encore dix en liste et demain ça sera un combat à mort vu que Joshua est toujours en liste. Dis-je en posant ma tête sur son torse.
- Tu vas y arriver j'ai confiance en toi. Dit il en me serrant contre lui.
- Bon, il faut qu'on se lave parce que je ne serai pas étonnée de voir Rebekah débarquer en furie si je mets trop de temps dans la douche. Dis-je alors qu'il me regarde surpris.
- Elle ne ferai pas ça? Il demande inquiet.
- Putain Atika, qu'est-ce que tu fous... AH MERDE! DÉSOLÉE. S'écrit Rebekah en entrant dans la salle de bain."

   Cameron me regarde stupéfait et j'éclate de rire. Rebekah a vraiment le meilleur timing du monde, peu importe la situation, elle est toujours là au mauvais moment. On se lave rapidement puis Cameron enroule une serviette autour de sa taille avant de quitter ma chambre après m'avoir embrassé. J'ai à peine le temps de m'enrouler dans une serviette que Rebekah déboule dans la salle de bain.

" T'aurais pu me prévenir ! S'exclame-t-elle rouge de honte.
- T'aurais dû frapper. Je rétorque en rigolant.
- Par contre il est vraiment très beau. Dit elle alors que je la fusille du regard. Je rigole, je n'ai pas regardé, je voulais juste voir la tête que tu ferais si je disais ça. Elle ajoute morte de rire.
- Ce n'est pas drôle. Je réponds en boudant.
- Bon suffit le blabla, place à l'action. Dit elle en m'emmenant vers le dressing. "

   Elle choisit ma tenue et me maquille mais comme toujours, c'est moi la coiffeuse. Après plus de deux heures de préparation, nous sommes prêtes.
   Rebekah porte une robe bleue marine bustier qui lui arrive au genou avec une paire d'escarpins de la même couleur. Et moi j'ai une robe rouge et noire asymétrique qui s'arrête au dessus de mes genoux à l'avant et à mes chevilles à l'arrière d'une matière fluide qui vole au vent comme un voile, le tout accompagné d'une paire d'escarpins Louboutin.

   On descend rejoindre les gars qui sont tous les quatre en smoking et je ne peux m'empêcher de dévorer Cameron du regard.

" Vous êtes magnifiques. Affirme Jayden.
- Vous êtes pas mal non plus. Je réponds en souriant.
- Allons y. Dit Cameron en me tendant son bras."

   On sort et alors que les gars se dirigent vers la voiture de Cameron je leur fais signe. Ce soir, on va faire comme les gosses de riche et on va prendre la limousine avec chauffeur. 
   On arrive au restaurant et on entre sans même faire la queue. Ça va être une super soirée.

   Le repas se termine dans la bonne humeur mais pour une fois, nous n'allons pas aller en boîte parce qu'il faut que je me repose pour la grosse journée qui m'attend.

   Une fois à la maison, je laisse tomber ma robe dans ma chambre et je me laisse tomber sur le lit en ronchonnant.

" Je ne veux pas que cette journée se termine. Dis-je dans l'oreiller.
- Tu vas t'en sortir. M'assure Cameron en me massant les épaules.
- Je sais. Dis-je en me retournant.
- Faut que tu dormes. Affirme Cameron en me prenant dans ses bras."

   Je ferme les yeux, attendant que le sommeil vienne à moi mais c'est peine perdue pour ce soir. J'entends la respiration régulière de Cameron, signe que lui dort à point fermé et ce n'est que vers cinq heure du matin que je m'endors enfin. Vivement que ça se termine!