Partie 1

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            Un doux rayon de soleil vint s'échouer sur le visage endormi de Bokuto. Celui-ci grogna dans son sommeil, dérangé par la lumière soudaine qui le réveillait pourtant en toute délicatesse. Il se tourna dos à la fenêtre et mit nerveusement sa tête sous les couvertures en râlant de mécontentement. Il ne manquerait plus que les oiseaux se mettent à chanter pour définitivement le mettre de mauvaise humeur dès le matin. Ce qui ne loupa pas. Les mésanges et les tourterelles mêlaient leurs voix en une parfaite harmonie et quelques rouges-gorges se rajoutèrent aux vocalises, sublimant encore plus le chant. Le jeune homme sortit prudemment la tête dont les cheveux partaient dans tous les sens, avant de pousser un soupire à fendre l'âme et de se résigner à sortir de son lit su douillet d'où s'échappait un doux parfum boisé. Il posa ses pieds nus sur le parquet froid et fut parcouru d'un frisson dû au froid du sol. Il se redressa, observant son environnement qui ne ressemblait en rien à celui de sa chambre. L'adolescent stoppa tous ses mouvements, interdit de se retrouver dans un endroit inconnu. Bokuto tenta de garder un minimum de calme et d'étudier avec intelligence la situation, enfin autant qu'il pouvait le faire.

            Il commença à marcher de long en large dans la chambre à coucher passant nerveusement une main dans ses mèches grises et blanches. Il ne pouvait pas être chez un de ses amis après une grosse fête qui aurait fait qu'il aurait tout oublié de sa soirée, seulement aucune de ses connaissances n'avait un magnifique chalet en bois et il n'avait pas du tout de maux de tête alors qu'il tenait très mal l'alcool. Donc cette possibilité n'était pas envisageable. La seconde possibilité qu'il envisageait ne plaisait en aucun cas. Peut-être qu'il avait été kidnappé ! Rien qu'à cette pensée, Bokuto eut des sueurs froides et les larmes lui montèrent aux yeux. Après tout il portait toujours son cher pyjama à l'effigie de ses chère chouettes. Il se mit en position fœtale au pied du lit, la tête entre les genoux, se retenant comme il pouvait de pleurer. Il était tout seul, sans ses amis ou sa famille, sans personne sur qui compter dans un endroit totalement inconnu.

            Un tapotement sur la fenêtre attira son attention. Une chouette se trouvait derrière cette dernière, le bec collé contre la vitre, le regardait de ses grands yeux globuleux. Le jeune homme s'émerveilla à la vue de son animal fétiche, ses précédentes pensées sombres totalement parties en fumée. Il s'approcha en silence pour ne pas effrayer l'oiseau nocturne et il ouvrit le plus doucement possible le battant de la fenêtre. La chouette n'avait pas bougé d'une plume, se contentant de le fixer et sautillant quelques fois sur place pour se déplacer légèrement. Les yeux du garçon brillaient d'émerveillement. Il voulait tant plonger ses doigts dans le plumage chaud de l'animal qui semblait si doux. Mais il préféra ne pas bouger, posant simplement ses coudes sur le rebord et sa tête dans ses mains. Il avait l'impression que la chouette lui ressemblait. Enfin autant qu'une chouette pouvait ressembler à un humain et un humain à une chouette. Après on lui avait toujours dit qu'il avait les yeux d'une chouette, sa coiffure habituelle le faisait d'ailleurs plus ressembler à cet animal. Mais il adorait ces animaux, alors leur ressembler ne le dérangeait pas du tout tant que c'était dit de façon affective.

            Le volatile hulula doucement et s'envola pour se mettre sur l'épaule du jeune homme qui retint de justesse un cri de joie. Bokuto sentit quelques larmes couler le long de ses joues quand il sentit les serres de l'oiseau s'enfoncer dans sa chair. La chouette poussant jusqu'au bout le vice en venant gentiment pincer la joue à sa disposition. Ce fut le coup de grâce pour Bokuto qui ne put s'empêcher de poser sa main sur les douces plumes de l'animal. Ce dernier ne disait rien, se laissant calmement faire et appuya même sa tête contre la grande main qui le caressait affectueusement. Le lycéen sautillait sur place, totalement enthousiasmé par ce qui lui arrivait, oubliant qu'il se trouvait dans un endroit qui lui était totalement inconnu. La chouette quitta son perchoir et se mit à voler près de la porte, son bec tapant régulièrement contre le battant de bois. Intrigué, l'étudiant de l'académie Fukurodani s'approcha et ouvrit la porte pour découvrir une pièce chaleureuse, majoritaire faite de bois. La cuisine était fonctionnelle bien que dépourvue de toutes futilités et d'objets nécessitants de l'électricité. Le salon contenait trois gros fauteuils avec des coussins moelleux qui donnaient affreusement envie de s'y blottir et de s'y endormir pour faire de merveilleux rêves. Une cheminée ancienne se trouvait face aux sièges, un feu crépitant dans l'âtre et réchauffant délicieusement la pièce à vivre. Sur la table basse qui finissait de décorer le salon, une tasse de chocolat chaud fumante était posée sur un plateau accompagnée de deux croissants frais.

Impression de déjà-vu [BOKUAKA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant