Nuit Du 24 Au 25 Juin

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Cela faisait longtemps que je n'avais plus eu besoin d'extérioriser ce que je ressens. C'est drôle mais ces quelques jours passés entièrement seul à cogiter, m'ont permis de me rendre compte que ces peurs que j'avais autre fois, ce sentiment de faiblesse, ce mal être ne m'avait jamais réellement quitté. Je me suis rendu compte que ces pensées négatives que j'avais avant (rien avoir avec le suicide ni la mutilation), se sont simplement cachées au plus profond de moi. Cette peur d'être seul, cette peur d'être abandonné, ce mal être permanent, ce manque d'appétit, ce vide en moi, le fait de penser que je ne mérite peut-être pas d'être heureux en fin de compte. Tout ça est revenu. Je me suis rendu compte qu'au final, j'ai été berné une fois de plus par le bonheur. J'ai voulu me battre pour ce bonheur, j'ai voulu l'obtenir. Je l'ai eu mais je crois qu'il est venu le temps pour lui de me quitter. Je me sens si vide, si mal et pourtant, aucune larme ne sort. Rien. J'ai beau me forcer mais rien ne sort. Même pas un cri. Absolument rien. Est-ce parce que je suis arrivé au point de non retour ? Le moment où ce mal être et toutes mes peurs ont pris entièrement le contrôle de moi ? Je pensais être débarrassé de tout ça, je pensais pouvoir enfin être heureux, je voulais me battre pour tout ça. Aujourd'hui, je pense avoir perdu. Je suis même incapable de parler à quique ce soit de ce qu'il se passe dans ma tête. Chaque jour je me repose la question en boucle, cette question m'obsède. Suis-je capable d'être heureux un jour et en retour rendre quelqu'un heureux ? Je ne sais plus. Je ne sais plus ce dont je suis capable et ce dont je ne suis pas capable. J'ai l'impression d'être si différent, d'être si bizarre, d'être si horrible comme personne. Je me demande si je suis comptatible avec l'amour. J'ai l'impression de détruire tout ce que j'entreprends. L'impression de juste souffrir sans jamais m'arrêter et que je ne puisse rien y faire. Un jour on m'a dit ceci ''Laisse moi être ta petite flamme, rien qu'un peu, autant que je le peux, s' il te plaît. On avancera dans le noir, ensemble. Et peut-être qu'à deux petites flammes, on y arrivera.'', j'y ai cru, j'ai fait confiance. Aujourd'hui, je ne sais plus quoi penser, mais une chose est sûre, j'ai arrêté d'avancer. Immobilisé à nouveau par ce mal être et toutes ces peurs. J'ai fait du chemin mais chaque fois je refais les mêmes erreurs. Je suis condamné à errer dans cette obscurité. Je suis à deux doigts de tout claquer, de tout abandonner. Tout ce dont pour quoi je me suis battu, tous les projets que j'ai voulu faire, tous les objectifs que j'ai voulu atteindre et que je veux atteindre. Je pense qu'en ce moment, si je devais être gravement blessé ou être gravement malade et que ma seule chance de survivre était de me battre, je me laisserais mourir en accueillant la mort à bras ouverts. Je ne pourrai jamais me donner la mort ou me remutiler (oui je l'ai fait il y a quelques années) mais je ne combatterai pas la mort si elle se présente à moi. Je suis quelqu'un qui a extrêmement peur de mourir et pourtant je commence à ne plus en avoir peur. Je commence à la voir comme une rédemption. Après tout, quand on est jeune on nous dit bien que nos proches partent vers un monde meilleur non ? Je sais bien que c'est des conneries et qu'on en sait absolument rien mais je ne crois pas que ça pourrait être pire qu'ici.

Parfois, j'aimerais juste supprimer tous mes réseaux sociaux, tous mes amis, bloquer tout le monde, supprimer tous mes numéros de téléphone, couper les ponts avec tout le monde et disparaître. Je n'en ai jamais eu autant envie qu'actuellement. J'ai même hésité ce soir à le faire, à disparaître de la vie de tout le monde, du jour au lendemain. Certains ne s'en rendraient même pas compte.

Je pense que dire tout ça m'a sans doute fait un peu de bien. Espérons le. Ça pourrait difficilement être pire de toute manière.

Journal d'un mec dépressifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant