MY BOY

« De la douceur dans sa brutalité »

Vide. La place à mes côtés était totalement vide. Il était parti tôt ce matin, retrouvé sa femme, avant même que je ne me réveille. Ce sentiment de protection que j'avais lorsque je m'étais endormi dans ses bras m'avait complètement quitté, j'avais froid et sa chaleur ne me recouvrait plus. Cependant son parfum mentholé était toujours présent, il émanait de mes draps, de mes oreillers et même de mon propre corps, qui avait été marqué par cet homme à de nombreuses reprises. Des souvenirs de notre nuit passé ensemble refirent surface, ses gestes impétueux, ses mouvement fougueux, ses touchés bouillants, ses regards endiablés... Cet homme avait cette capacité de me faire ressentir de la douceur dans sa brutalité, de la tendresse dans son agressivité mais surtout de la sécurité dans sa dureté.

Ce jeune homme aimait croire que les regards tricolores qu'il me lançait  étaient discrets, il me fixait toute la journée, lorsque l'on se croisait, lorsque l'on nourrissait les carpes ensemble, lorsqu'on se parlait ou laissait le silence prendre place entre nous deux. Ses magnifiques yeux étaient toujours posé sur moi, je n'avais jamais compris pourquoi. Je me connaissais joli garçon, étant donné le succès que j'avais au lycée, mais pas assez pour qu'un homme fiancé, hétérosexuel en plus de cela, me matte tout au long de son séjour dans mon hôtel.

Et puis, je mentirais si je disais qu'Eren me laissait indifférent, que ses deux grosses billes à la couleur indéfinissable ne me faisait aucun effet, que ses rictus taquin et charmeur me laissait de marbre, ou que son intérêt pour moi me rendait insensible. Cet homme était beau, charismatique et avait une grande facilité à atteindre la sensibilité des autres. Il touchait facilement et avait une bonne conversation, bien que le silence n'était en rien désagréable avec sa présence. Son sourire réchauffait facilement les cœurs en contraste avec ses yeux provocateur qui me charmait sans cesse. Oui, cet homme me plaisait. Pourtant je m'étais bien fait à l'idée qu'il avait une femme, d'autant plus magnifique, qui l'aimait et qu'il aimait en retour.

Mais ce soir là, où tous mes problèmes étaient retombés d'un coup, où l'impuissance me contrôlait de toute part. Il a été là, il m'a embrassé et même beaucoup plus que je n'aurais jamais pensé. Je ne connaissais pas la raison qui l'avait poussé à tromper sa copine, mais cela m'importait peu. Il était là au bon moment, au bon endroit. J'avais besoin de me sentir en sécurité, j'avais besoin de bras qui pourrait me réconforter et je suis tomber dans les siens. Chauds et puissants.

Je me relevais du lit d'un mouvement lasse et inspectais une dernière fois les alentours de ma chambre, il avait récupéré toutes ses affaires mais avait tout de même pris le temps de me laisser un mot écrit sur un bout de papier, négligemment déchiré, sur mon bureau. Il y était écrit dessus : « Passer cette nuit à tes côtés fut ma renaissance. », je souris niaisement à cette phrase qui pouvait posséder une multitude de sens mais me repris aussitôt. Hier soir, j'avais été faible et je m'étais laissé emporter dans les bras du premier venu, c'était une erreur. Cet homme appartenait déjà à quelqu'un et il possédait cette même personne. Bien que la réalité soit difficile à accepter, bien que ses mots me réchauffent le cœur, bien que ses bras ont su me revigorer, cet homme était déjà pris et je n'étais pas en mon droit de briser cette relation.

Après m'être douché et habillé à grande vitesse, je partis vers l'entrée de l'hôtel pour ouvrir au reste du monde ce petit havre de paix que j'avais réussi à créer avec ma famille, autrement appeler, Ackerman's liberty.

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« Hanji ? »

La jeune bigleuse qui se trouvait être en réalité ma seule amie, se retourna vers moi alors qu'elle nettoyait tranquillement l'une des chambres de l'hôtel.