Imprevisible Love Tome 1 - Logan (EN COURS D'ÉDITION)

Chapitre 5 - Logan

     Je n'arrive pas à croire que je ne l'ai pas reconnue Je n'étais pas présent lors de son recrutement puisqu'une réunion importante m'avait retenu. Ce rendez-vous, ce matin, devez me permettre de rencontrer la nouvelle recrue pour palier à mon absence et me faire une idée de la personne avec qui allait rejoindre mon équipe. Je n'avais donc absolument aucune idée que c'était d'elle dont Riley me parlait depuis le début. En voyant son nom de famille sur mon agenda, je n'ai même pas fait le rapprochement. Pourtant, ce n'est pas comme si je connaissais des milliers de Maverick.

 La première fois que je l'ai rencontrée, elle était assise sur sa terrasse, en train d'étudier, la tête plongée vers des tonnes de bouquins. L'image même de la fille studieuse, bien éduquée. Une fille à papa. Tout ce que je déteste. Je n'ai jamais compris pourquoi elle s'acharnait autant à suivre une filière scientifique alors que, d'après les dessins que j'avais pu voir dans le coin de ses feuilles de cours, elle semblait plutôt douée pour l'art. J'aurais pu l'apprécier, mais ce jour-là, à l'instant où elle a levé son regard couleur whisky sur moi, j'ai su qu'il me serait impossible d'être ami avec elle. J'ai donc décidé de la détester parce que c'était à mes yeux, la solution la plus facile.

 Et voilà que je retombe sur elle, presque dix longues années plus tard. Et toute la rancœur que j'éprouvais pour elle m'est revenue en pleine figure en l'espace de quelques secondes. Sans compter que son retard et le fait qu'elle ait ruiné mon costume n'ont pas du tout joué en sa faveur. Mais, à ce moment-là, j'étais encore bien trop sous le choc pour penser correctement. Même si son retard lors de son premier jour aurait été un motif suffisant pour lui faire prendre la porte, à partir du moment où Riley a prononcé son prénom, il n'était plus question qu'elle s'en aille. Vouloir qu'elle reste alors que je la déteste est un peu contradictoire me direz-vous, mais je ne peux pas me l'expliquer. Ash doit rester.

 Me voilà bien maintenant. Je vais devoir travailler avec elle, alors qu'à l'époque, je ne supportais pas qu'elle se trouve à moins d'un mètre de moi. Si seulement j'avais pu être présent à cet entretien... Qu'est-ce que j'aurais fait d'ailleurs ? M'opposer à son embauche ? Très professionnel, Logan, c'est sûr. Avec mon statut dans l'entreprise, je ne peux pas me permettre d'agir comme un gamin. Certains n'attendent qu'une erreur de ma part pour prendre ma place, et il est hors de question que je la cède. Il faut dire aussi qu'être nommé directeur de collection d'édition à vingt-huit ans, fait des envieux. J'ai travaillé comme un damné pour en arriver là, donc je ne vais pas m'excuser d'avoir réussi.

 Cela fait déjà deux fois que je regarde ma montre en moins de dix minutes. Ma réunion s'éternise. Je n'ai qu'une envie, retourner à mon bureau et voir comment elle s'en sort. Riley m'a dit ce matin dans l'ascenseur qu'elle était encore un peu jeune, mais sur le moment je pensais qu'il faisait allusion à son âge, pas à son expérience professionnelle. Je ne l'ai pas revue depuis dix ans, je ne sais donc absolument rien de ce qu'elle a pu faire pendant toutes ces années, en dehors de ses expériences professionnelles notées sur son CV. En revanche, ce dont je suis certain, c'est qu'elle n'a plus rien de la gamine sérieuse et coincée que j'ai connue. Elle a complètement changé, et je dois reconnaître que son nouveau look lui va plutôt bien. Même si, pour un premier jour, elle aurait pu éviter de se pointer avec un jean troué et une énorme tête de mort sur son pull. Et c'était quoi, ce casque qu'elle tenait à la main ? Depuis quand fait-elle de la moto ? Je ne pense pas me tromper en supposant que Riley n'est sans doute pas étranger à cette nouvelle lubie. D'ailleurs, celui-là, il va falloir qu'il m'explique deux ou trois choses. 

     Lorsque ma libération arrive, il est presque onze heures trente et je me rends compte que non seulement je suis affamé, mais aussi que c'est la première fois que j'ai autant hâte qu'une réunion se termine. Je ne me fais pas d'illusion, je sais très bien pourquoi le temps m'a paru si long. Je salue les personnes qui se trouvaient avec moi et m'empresse de retourner à mon bureau.