*Chapitre 4*

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L'appel que venait de recevoir Arturo brûlait ses veines . Il était aux abois. Était-ce une blague ?? Était-ce une absurdité ?? À peine cinq jours depuis sa visite à Barcelone et on lui annonçait la disparition de la dernière famille qui lui restait , qui lui rappelait son père  . Il avait tout perdu à cause d'elle. Dire qu'il la détestait était faible par rapport à toute cette haine qu'il ressentait au plus profond de lui pour cette femme. Tout comme les précédents , son oncle paternel lui avait dit cette phrase lors de sa visite : " Un jour tout prendra fin. Elle te sauvera ". À peu près les mêmes mots de son père mais sans comprendre le sens . Ce matin , il avait été réveillé par la sonnerie du fixe. Et il su encore une fois qu'il n'était qu'une question de temps avant son tour. Depuis la mort de son père , chaque trois ans , un membre de sa famille était porté disparu . Il avait beau engagé des détectives , tous n'avaient qu'une seule hypothèse ; ils étaient peut-être morts et enterrés . Arturo n'avait plus espoir de trouver une bonne piste , il attendait juste, il attendait le grand jour , le jour de sa perte . On lui avait arraché celui qui lui servait de coeur et remplacé par un brouillard incessant qui lui garantissait le droit et le devoir de haïr et de ne jamais aimer . Arturo aurait tellement aimé comprendre le sens de chacun des paroles de sa famille . Mais , hélas il ne lui en restait aucun d'eux pour le sortir de ce gouffre , de ce trou béant.

La vérité c'est qu'au fur à mesure qu'il grandissait , on lui avait appris à ne jamais donné sa confiance . Étant fils unique , il aurait aimé être le chouchou de tous . Il l'avait bien été , mais apparemment pas dans le sens qu'il aurait voulu . En réfléchissant, il se demandait pourquoi lui donner la vie et la réduire en cendre en broyant son existence par des interdits. Arturo n'avait que des souvenirs d'insultes sans répit . Il se souvient de la dernière fois qu'il avait été heureux après le décès de son paternel , il n'avait que neuf ans et cette fillette aux yeux d'or l' avait invité à venir jouer avec elle. Il était méfiant , mais avait vite changé d'avis suite au sourire radieux et chaleureux qu'elle lui avait donné . Elle s'appelait Sierra. Cette fillette était beaucoup trop innocent pour lui vouloir du mal contrairement à lui qui avait de très bons enseignants qui connaissaient l'art de bien faire "le mal" . Les jours défilaient , ils avaient été les meilleurs amis du monde , puis au retour de la vipère deux ans plus tard son enfer commença . Il ne la revit plus jamais . Étrangement , la réceptionniste , cette Mademoiselle Aurore avait le même regard , le même sourire . Bizarre se dit-il. Arturo se confondit  en soupir car il était entrain de délirer . Franchement , elle pouvait bien la ressembler mais ce n'était pas elle,  pas après toutes ces années .

Arturo ne tarda pas à s'apprêter correctement, il devait rendre visite au poste de police et annoncer la disparition de Nikolaï Capello. Il était épuisé psychologiquement, bien trop épuisé pour entendre une autre mauvaise nouvelle .....

Hors de son immeuble , il regarda le ciel aussi sombre que ses pensées , aussi noir que son 'coeur' , aussi troublants que son monde , aussi maussade que sa journée , aussi fade que sa vie . Plus encore, aussi maudit , que son existence . Il prit sa berline noire aux vitres teintées , mais décida de conduire pour aujourd'hui en honneur de son oncle qui adorait sa berline noire. Et c'est parti pour une  journée bien pire que les autres .

*********

Yeux écarquillés, bouche ouverte , Aurore croyait rêver en entendant la voix de sa tante maternel au téléphone . Que lui voulait-elle après huit ans ???

- Allô
- .......
Aurore ne pouvait répondre trop occuper à réfléchir au comment du pourquoi. Cette voix aiguë brisa à nouveau le silence ..

- Je sais que tu m'entends ma chérie, j'entends ta respiration au bout du fil . Tu veux bien me répondre pour me rassurer!!

La rassurer??  Ou était-elle passée depuis tout ce temps?? C'était elle qui voulait être rassurer . À l'heure actuelle , son coeur ne battait plus ,non , elle ne sentait la palpitation de cet organe vital. Elle était en pleine crise , elle était effrayée .
De l'autre côté , sa tante souffla bruyamment.

Pluie d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant