Chapitre 1

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Au petit matin, je reviens du marché, calebasse sur la tête contenant les légumes et poissons que j'ai acheté pour préparer un bon Thiébou dieun (riz au poisson) plat national de notre pays le Sénégal. Je salue presque tout le monde sur mon passage. Faut croire que dans notre quartier tout le monde connaît tout le monde.

Je m'apprête à entrer dans la boutique de Diallo pour acheter les épices que je n'ai pas pu avoir au marché, lorsque j'entends :

-Quelle beauté époustouflante !

Je me retourne furieuse, préparant une réplique bien salée, pensant que c'était les jeunes de mon quartier qui essaient par tous les moyens de sortir avec moi.

Cependant non !

C'est un beau jeune homme de taille élancé, musclé mais juste ce qu'il faut avec un visage qui montre une virilité mélangée à de la douceur. Il porte une chemise blanche à manches courtes , rentrée dans un pantalon gris. Je sors toutes mes dents comme une folle puis lui réponds :

-Vous êtes un jeune homme très taquin.

-Mais je suis tout à fait sérieux mademoiselle, je n'ai jamais vu une aussi belle femme de toute ma vie.

-Vous l'avez sorti à combien de femme celle-là ?

-A vous seule ma chère car aucune autre ne vous arrive à la cheville.

-Quel beau parleur !

Il rit discrètement puis me dit:

-Puis-je savoir votre prénom ?

-Mon prénom se vend à un prix très cher. Vous n'avez pas les moyens ,lui sortis-je avec plein de malice.

-Qu'importe le prix je saurais l'acheter, parlez seulement.

-C'est vous qui le dîtes deh !

- J'assume toujours mes dires.

-Hum d'accord. Je me nomme Rokhayatou Fall .

-Enchanté, mon prénom est Alioune Ndiaye mais tout le monde m'appelle Lino.

-D'accord mais je ne vous ai pas demandé votre nom encore moins votre surnom, assénai-je pour le titiller .

-Mais je vous le donne quand-même, réplique-t-il en souriant.

Hum on dirait que monsieur ne se fâche pas très vite. Un bon point pour lui.

-Soit! Je suis pressée donc je vous dis adieu , dis-je en commençant à prendre le chemin de ma maison.

-Ah non, dit-il en saisissant mon bras gauche qui ne soutenait pas la calebasse sur ma tête. Laissez-moi vous raccompagnez.

-Surtout pas dis-je en récupérant mon bras plus par peur que par dégoût. Mon père va me tuer s'il me voit avec un homme.

-Donc indiquez moi au moins le chemin de votre maison.

-Ça non plus je ne puis le faire.

-Donc je vais vous raccompagnez de force et votre père n'aura qu'à nous tuer tous les deux.

-Ahhhh criai-je de terreur. Es-tu fou ?

-Oui je suis fou . Fou de vous Rokhy.

Ah nous y voilà, on se connaît depuis même pas une heure et il commence à me donner des surnoms, me dis-je intérieurement. Ohhh tu ne détestes pas non plus me dis ma conscience.

-Bon d'accord . Si tu continues tout droit tu verras la mosquée du quartier la maison en face c'est celle-là. Maintenant il faut que je m'en aille dis-je en prenant cette fois-ci la route pour de bon.

-Je te libère ma colombe.

Alors que j'étais déjà loin, il ajoute : A demain in sha Allah.

A demain , comment ça à demain me demandai-je intérieurement ? J'ai dû mal entendre. Bon faut que je me dépêche avant que maman Adama ne me tue.

Suite à une marche rapide, j'arrive enfin à la maison. Je salue mon père assis sur une chaise près de sa chambre, chapelet à la main. Sûrement ça ne fait pas longtemps qu'il soit revenu de la mosquée.

-Assalamou alaykoum (que la paix soit avec vous ) Papa Fall (une façon de saluer typique des sénégalais), dis-je accompagné d'une génuflexion. Nacka souba si (et la journée) ?

-Wa alaykoumousalam (idem à vous aussi) Rokhayatou , Fall Fall , sante ya Allah alkhamdoulillah (je remercie dieu) .

-No fanano ( et ta nuit) ?

-Diam rek (la paix seulement).

-Alkhamdoulillah ma ngi yegg si bir, niou yendok diam ( je vais à l'intérieur, bonne journée ) lui dis-je en me dirigeant vers la cuisine.

Je dépose la calebasse sur la table de la cuisine puis sort un plat ou je dépose les légumes et un bol où je mets les poissons puis je lave mes mains.

Ceci fait je me dirige rapidement à la boutique pour acheter ce qui manque.

De retour je dépose le tout à la cuisine pour aller voir ma mère dans sa chambre.

Je n'ai même pas franchi le seuil de la porte qu'elle me sort :

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Alors que va lui dire sa mère ?
Vous croyez qu'elle l'a vu avec le beau jeune homme ?


Vous le saurez dans le prochain chapitre.
Bisous mes amours. A bientôt.

Femme d'un émigré(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant