Chapitre 3

84 13 2
                                    


Je m'apprête à répondre quand on entend des bruits de pas, non loin de nous.

-Donc Rokhayatou quand tu disais avoir des problèmes pour trouver un bon poisson tu mentais ? Hurle ma mère après s'être placée devant moi.

-Euhhhh je vais servir le thé à tonton Macoumba, s'excuse Mor pour s'éclipser.

Ce traître, je vais le tuer. Il ne paie rien pour attendre.

-Je te parle, m’indexe ma mère.

-Je ne voulais pas que tu te fâches c'est pourquoi je t'ai caché la vérité. Pardonne moi maman.

-Tu imagines si ton père t'avait vu ou pire, si un des commères du quartier le lui avait dit.

Ah ça rien que d'y penser j'en tremble.

-Je suis vraiment désolée maman, dis-je presque les larmes aux yeux.

-C'est bon, dit-elle d'une voix plus douce. Et cet homme qui est-ce ?

-Je ne le connais pas c'est la première fois que je le vois, il m'a juste dit qu'il s'appelle Alioune Ndiaye.

Et beaucoup de paroles romantiques, ajoute ma conscience.
Fermes là toi .

-Hum et qu’est-ce qu'il voulait de toi ?

-De moi ? Rien du tout, il m'a demandé de lui montrer le chemin de notre maison.

-C'est tout ?

-Oui maman.

-Kone bahna (c'est bon), répond-t-elle en se dirigeant vers la porte qui mène au rez-de-chaussée. Soudain je me souviens.

-Maman ?

-Oui, dit-elle en se retournant.

- Je ne sais pas si j'ai bien entendu mais quand je me dirigeais vers la maison , je l'ai entendu me dire 《à demain in sha Allah》.

-Ah bon, souba in sha Allah dinagne thi ham dara (demain s'il plaît à Dieu , on en saura quelque chose), dit-elle pour enfin passer la porte et descendre les escaliers.

Je reste là à réfléchir à la probabilité que j'eusse bien entendu cette phrase. De toute façon on verra demain.

-Rokhy tu penses à quoi ? Rectification tu penses à qui ? Me demande un Mor tout sourire.

-Toi, toi, toi, je jure qu'un jour je vais te tuer, criai-je avec colère.

-Qu'est-ce que j'ai encore fait ?

-Tu ne peux pas fermer ta bouche sur des choses que tu ne connais pas. Ou mieux deviens muet qu'on puisse se reposer enfin.

-Ah je n'ai dit que ce que j'ai vu.

-Attrapez moi je vais commettre un meurtre, dis-je en courant vers lui et ce gamin court aussi. Ça finit en course poursuite jusqu'à ce que je me fatigue.

-C'est bon, c'est bon, dis-je en soufflant. Je suis fatiguée.

-Faut que tu te mettes au sport ma sœur, dit-il avec tout le sérieux du monde.

Femme d'un émigré(En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant