19 - L'enfer du voyage

17 0 0
                                    


Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ Ϟ

Dverg avait enclenché Raidō dès que la Translatoire eut prononcé "estomac"... J'eus le vertige rien qu'en voyant l'espace se plier à la volonté de la Rune du voyage... Puis vint la dématérialisation en ondes.

Il me semblait tout voir, je me sentais voler dans les airs, j'avais l'impression d'aller plus vite que n'importe quel transport... Cela aurait pu être génialissime si ma vision n'était pas doublement distordue par Raidō et les ondes ; si chacune de mes molécules, transformées en énergie, ne paraissait pas vouloir se casser loin de mon corps et vivre sa vie indépendamment ; si tout n'était pas accompagné par un insoutenable son strident...

Cinq minutes... Cinq minutes durant lesquelles tous mes sens étaient en alerte rouge puissance mille, comme si j'avais du "death metal" à cent dix décibels dans les oreilles, un million de fourmis carnivores se frayant un passage dans ma chair, une aberration devant mes yeux, le chaos dans ma bouche et l'anarchie dans mes narines... Je n'aurais jamais cru qu'on sentait cela quand on était transformé en ondes. Le pire, c'est que ce n'est pas le corps qui ressent tout ça —puisqu'il est dématérialisé et donc inactif—, mais l'âme qui le suit à la trace.

J'étais pourtant habitué aux téléportations ! J'avais fait l'expérience de me transformer en électrons instables ou en vifs photons, j'avais même, durant l'épreuve, vomi après m'être transformé en chaleur pure grâce à Xenthores, mais les ondes ? Je doutais qu'il puisse avoir de pire moyen de déplacement.

Lorsque la torture se finit enfin, on se retrouva tous affalés sur le sol meuble d'une forêt dense mais calme. J'ai vomi, Kernn aussi. N0-V04, lui, ne dégueula pas —d'ailleurs il ne le pouvait, il mange des capsules d'énergie et non des aliments biologiques—, mais il était visible qu'il était dans un pire état que moi. à propos de Kernn... L'insolent a vomi à répétition pendant dix minutes au moins, puis il se releva et tapa des arbres comme s'il ne s'était rien passé. Tous les autres se sentaient visiblement mal... Même Ametara était pantelante de sueur, mais c'était d'une autre source.

-J'ai pensé à un truc, fis-je après m'être rincé la bouche et lavé le visage avec de l'eau invoquée par Tarek. J'ai vu un portail menant directement à Delphes, sur l'arbre-monde. D'accord, ça peut être difficile pour certains d'y aller, mais ne serait-ce pas plus simple que j'y aille, accompagné de ceux qui y sont les plus aptes, pour y aller en éclaireur ? J'y vais, je vais voir la Pythie, je prends la prophétie et je reviens comme si de rien n'était !

-Il y a toujours le risque de Ratatosk, me gronda Dverg. Yggdrasil, on n'y accède pas d'un claquement de doigts en principe, mais les mages des runes peuvent aisément y accéder. Et, hors nous deux, il n'y a personne ici qui serait à l'aise dans ses branchages, crois-moi.

-Quant on sera sur l'arbre-monde, mes parents pourront m'aider, indiquai-je. J'ai vu mon père à l'action contre Ratatosk, je sais qu'il peut nous être d'un grand soutien.

-Hep, hep, hep ! Du calme, l'électrique. Je te signale que la seule arme de Ratatosk, ce sont ses cris. Si tu es resté bêtement sur une branche, il n'allait pas te faire grand-chose, il n'est pas très offensif. Mais plus on se rapproche du tronc, plus on empiète sur son territoire, et il faudra que tu m'explique comment l'épée de Hydunn, aussi puissant soit-il, peut dévier des ondes sonores.

Exécuteurs du Nexus, tome 2 : le Disciple de SummanusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant