Chapitre 2 - Photosynthèse

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Lune : Analyse du corps...

Aryel : Qu'est-ce qui se passe ?

Lune : Corps relativement intact...

Aryel : Comment ça "relativement" ?

Lune : Vous vous êtes noyé.

Aryel : Ha merde. Et donc ?

Lune : Vous ne semblez pas mort.

Aryel : Je suis sûr que c'est pas si mal.

Lune : Votre corps dysfonctionnel n'a pas marché face à la noyade.

Analyses supplémentaires en cours...

Aryel : C'est une bonne ou une mauvaise chose ?

Lune : Votre métabolisme est trop lent pour mourir dans ces conditions.

Aryel : On va dire que c'en est une bonne.


J'essaye à nouveau d'ouvrir les yeux. Je ne vois rien.


Aryel : Qu'est-ce que ...


Je déplace péniblement mes mains jusqu'à mon visage pour en écarter ce qui me gène. Un rideau noir se lève et un ciel bleu se dévoile à mon regard.

Je me redresse doucement pour regarder ce qui m'entoure. Un grand lac s'étend à mes pieds et des gigantesques montagnes se dressent derrière lui. Je me trouve sur une plage de galets clairs, et suis couvert de ... d'algues et de... cheveux, mes cheveux, noirs, comme je l'avais demandé, et longs, très longs, ils m'arrivent presque jusqu'aux pieds. Je me démêle de ce filet pour me redresser.

Je tiens debout, bonne nouvelle, mais mes jambes sont faibles, fines aussi, et lisses, comme le reste de ma peau, lisse et pale, et ... je ... je touche devant, il n'y a rien, je touche derrière, il n'y a rien non plus, je regarde ma poitrine, rien.


Aryel : Lune ?

Lune : Oui ?

Aryel : Pourquoi je n'ai... rien ?

Lune : Votre corps dysfonctionnel ne possède pas certains organes, en fait, il n'en possède pas la plupart.

Aryel : Ha, ba ça va alors. ... Je crois...

Lune : Votre méthode de recharge s'apparente plus à celle des végétaux qu'à celle des humains, malgré votre forme.

Aryel : C'est-à-dire ?

Lune : Vous êtes comme une fougère, vous vous rechargez au soleil.

Aryel : J'espère que ça ne posera pas de problème par la suite.

Lune : Vos chances de survie sont quasi nulles, alors ça ne devrait pas poser de problème par la suite.

Aryel : ...


Je m'éloigne du lac tout en réfléchissant.

Si je suis un végétal, est-ce-qu'il faut que je me méfie des sécheresses ? Es-ce-qu'il faut que je m'arrose ? Est-ce-que le fait même d'être ce que je suis ne ferait pas de moi ... Une Route ?


Lune : Vos pensées ne suivent aucune logique.

Aryel : Non non, 'y-a une route là-bas.


J'avance jusqu'à la route. Elle est en terre battue, mais elle est tout de même très large, elle à l'air de contourner le lac dans les deux sens en séparant la plage de la forêt.


Aryel : Quel côté est le bon ? Qu'est-ce que le "bon" d'ailleurs...

... : Grayyyyyk !!!


Je me tourne en sursaut du côté d'où provient le bruit. Trois figures émergent des bois, petites, couvertes de feuilles et de branches, elles avancent vers moi en poussant des cris incompréhensibles.


... : Gyaaaaaaak !!!

Aryel : Heuu... vous êtes qui ?

... : Grayyyyk !

Lune : Ce sont des gobelins, créatures petites et peu intelligentes qui se baladent en groupes, elles sont généralement agressives si elles se sentent menacées ou en supériorité.


Je me met à reculer calmement.


Aryel : Mais je les menace pas... haaa, oui, j'ai compris ça se tient.

Lune : Vos chances de survie en cas d'affrontement sont : nulles. Et en cas de fuite : nulles.

Aryel : Alors, on va tenter de discuter, ce ... Houch !


Un des gobelins m'a lancé un projectile dans le ventre, ça a l'air d'être une lame vu la douleur, et vu le fait qu'un liquide poisseux sort maintenant de la blessure.


Aryel : Je... discuter... pas ça...

Lune : Vous êtes blessé à l'abdomen.


Les gobelins maintenant à ma hauteur me jettent au sol, je suis incapable de me défendre, voir même de bouger, la douleur explose à nouveau dans mes côtes, puis dans ma tête.

Le monde devient flou, les sons sont étouffés, je ne sent plus trop mon corps.


... : Là-bas !

... : Ils bougent !

... : Ils attaquent quelqu'un, vite !

(bruits d'affrontement)

... : C'est une humaine je crois, même si ces cheveux sont... bizarres.

... : Elle est tombé dans le lac idiot, faut la ramener en ville.

... : Oui mais à qui ?

... : ... j'en sais rien. On peut peut-être la ramener à la guilde non ?

... : Oue, oue t'a raison. Je la prend.

... : Attend ! Habille-la avec ça avant.

... : Oui oui.

T'inquiète pas ma petite, on va t'emmener à l'infirmerie de la guilde et là, ils vont te recoudre en moins de deux.

Aryel : ...

Moi, Quand je me réincarne...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant