**Prologue : Ombres du passé **

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Le monde avait plongé dans le chaos, au bord de l'anéantissement alors qu'une série de virus mortels balayaient les continents. L'épidémie dévastatrice s'est répandue à une vitesse alarmante, l'humanité a été contrainte de s'enfermer chez elle pour se protéger. Les rues autrefois animées sont maintenant désertes, les échos des pas des survivants se sont estompés. Les maisons se sont transformées en forteresses, les portes et les fenêtres barricadées pour empêcher toute intrusion.

La peur et l'incertitude règnent en maîtres. Les nouvelles sont rares, les informations filtrant péniblement à travers les réseaux de communication encore fonctionnels. Les ressources se font rares, les rayons des supermarchés vidés par des hordes de personnes paniquées. Les quelques survivants qui osent encore sortir se déplacent furtivement, évitant tout contact avec les autres.

Dans ce monde post-apocalyptique, les jours se succèdent sans fin apparente. Les heures s'écoulent lentement, ponctuées par le bruit des gouttes de pluie martelant les toits. Les visages sont masqués, les mains gantées, la distanciation sociale est devenue une norme inébranlable.

Les familles restent confinées dans leurs maisons, vivant dans l'angoisse constante de l'extérieur. Les enfants jouent silencieusement, leurs rires étouffés par la peur et la tristesse. Les adultes s'inquiètent pour l'avenir, se demandant combien de temps cette situation durera.

Malheureusement, le chaos s'installa progressivement avec les coupures d'électricité répétitives. La situation n'était plus sous contrôle, subitement, c'est le monde qui s'écroula, notre espèce qui commença à disparaître.

Des vidéos ont commencé à circuler sur le net montrant des images troublantes. Elles étaient à la fois fascinantes et perturbantes. Les vidéos montraient des créatures monstrueuses, rugissant et se déchaînant dans des coins sombres. Les vidéos se sont enchaînés à la suite, les gens sont sortis pour s'aventurer et d'autre d'échapper à ce fléau. Les attaques de ces créatures entrainent les bombardement des quartiers fantômes et désertés pour les décimer. Des créatures, nées des ténèbres, semblaient surgir de l'abîme elle-même. Leurs gueules béantes étaient empreintes d'une voracité insatiable, leurs mouvements empreints d'une agilité mortelle. Leurs yeux brillaient d'une lueur malveillante, leur instinct sauvage les guidant vers la destruction.

Un monde dans le chaos régnait, les rues jonchées de corps sans vie et déchiquetées, les voitures abandonnées de manière chaotique. La ville autrefois vibrante était maintenant un champ de bataille sinistre, un tableau déchirant de la désolation.

Le virus initial avait déjà poussé le monde à un état critique, plongeant les nations dans une lutte désespérée pour la survie. Mais avec l'apparition de ces créatures assoiffées de sang, le désespoir avait pris une nouvelle forme, plus terrifiante que tout ce que l'humanité avait connu auparavant. La coexistence avec ces monstres semblait impossible.

Que ce soit en ville, campagne ou ailleurs, leurs rugissements stridents résonnaient dans l'air, une symphonie de terreur qui avait englouti la sérénité d'autrefois. Le peuple, quant à lui, oscillait entre la stupeur et l'effroi, incapable de comprendre comment le monde avait pu dégénérer à ce point. Le virus, lui est toujours présent, et les morts ont augmenté dans le monde par millions. L'épidémie s'est propagée en gardant ce monde en suspens, et sans espoir.

Des scientifiques travaillent sans relâche pour trouver un remède, un vaccin qui pourrait mettre fin à cette épidémie dévastatrice et ces monstres sanglants. Les gouvernements tentent de maintenir un semblant d'ordre, coordonnant les efforts pour protéger les populations vulnérables et fournir des ressources essentielles. Mais, les gens mouraient en grand nombre et le désespoir avait atteint son paroxysme. Dans un ultime effort pour sauver l'humanité, scientifiques et généticiens se sont regroupés, travaillant sans relâche pour trouver une solution. En attendant, chacun fait face à sa propre solitude, à ses propres peurs, en espérant que la lumière brillera à nouveau sur ce monde post-apocalyptique.

Le gouvernement a alors annoncé par radio la percée de ce vaccin. Elle s'est faite sous la forme d'une modification génétique et biotechnologie, afin d'assurer l'arrêt de cette propagation. Ce n'était pas une solution parfaite, mais c'était la seule qu'ils avaient. Les virus étaient trop virulents, trop adaptables pour être combattus par la médecine conventionnelle. Ainsi, la décision a été prise de modifier le tissu même de l'ADN humain.

Les modifications ont été rapides, mais profondes. Les virus ont été contrés, mais à un coût. Ces modifications génétiques ont fait cesser le vieillissement humains – du moins au sens conventionnel. Les gens sont restés éternellement jeunes, leurs corps à leur apogée, mais le concept de vieillissement naturel est devenu une relique du passé. Le spectre imminent de la mortalité les hantait toujours, cependant, sous une forme différente.

À l'âge de 18 ans, le processus commence. Une durée de vie de plusieurs mois pour trouver un travail, leur permettant d'avoir du temps de vie par mois, renouvelable.

Le gouvernement souhaite changer la nouvelle monnaie, le temps, un moyen de mesurer la durée de vie, mais aussi la richesse. Les gouvernements ont essayé de le réglementer, mais les lignes étaient floues. Ceux qui avaient des moyens ont pu accumuler du temps, amassant des siècles tandis que les moins fortunés luttaient pour joindre les deux bouts.

Le monde s'est donc adapté à ce changement et au milieu du bouleversement génétique, le gouvernement a introduit les Jeux. L'Arène, un champ de bataille où les désespérés se battent pendant de précieux jours. Les participants se sont affrontés les uns contre les autres et contre des créatures cauchemardesques - des restes tordus des virus qui avaient ravagé le monde qui n'avait pas pu éradiquer.

Un souvenir lointain avait envahi son esprit, Altéa se rappelait alors qu'elle était qu'une enfant, regardant de côté ses parents se battre pour gagner suffisamment de temps pour rester en famille. Elle avait vu le désespoir dans leurs yeux, la détermination farouche de survivre à tout prix. Et quand elle est devenue majeure, elle est entrée dans l'arène d'elle-même.

Un seul combat, une seule nuit qui enveloppait la ville de Seattle, ses rues désertes éclairées seulement par les faibles lueurs des lampadaires. Altéa se tenait sur le toit d'un bâtiment abandonné, fixant le ciel étoilé. Elle venait de célébrer son dix-huitième anniversaire, mais contrairement aux années précédentes, cette étape n'était pas un simple passage à l'âge adulte. C'était le seuil de la survie.

Altéa participait à ces jeux depuis qu'elle avait 18 ans, le jour où elle était devenue éligible. Elle était devenue une combattante émérite, utilisant son intelligence et son agilité pour déjouer ses adversaires et s'approprier les précieuses récompenses en temps. Elle était une personne rapide et agile, un combattant naturel. Elle avait grandi dans un monde d'incertitude, perfectionnant ses compétences comme moyen de survie.

À cet instant, son premier adversaire était une brute imposante, une créature se jeta sur elle et Altéa s'écarta du chemin, le cœur battant. Elle riposta avec une férocité qui la surprit elle-même. L'adrénaline a bondi dans ses veines alors que les acclamations de la foule résonnaient autour d'elle. Les secondes s'écoulaient – un rappel brutal de ce qui était en jeu. L'adversaire d'Altéa a faibli, et elle s'est emparée de l'ouverture, décrochant un coup décisif. Alors que la créature s'effondrait au sol, Altéa ressentit un élan de triomphe. Mais ce fut de courte durée. L'arène était impitoyable et la victoire fut éphémère.

Elle jeta un coup d'œil à l'horloge du compte à rebours, les chiffres clignotant de façon inquiétante. Elle n'avait gagné qu'une poignée de secondes – à peine assez pour faire la différence. La poitrine d'Altéa se souleva alors qu'elle reprenait son souffle, essuyant la sueur de son front. Elle comprit alors, qu'il fallait y participer pendant un certain nombre de temps. La mort, elle préfère l'affronter dans l'arène que seule, sans famille.

𝟤1𝟦0Où les histoires vivent. Découvrez maintenant