13/ Réel ou imaginaire :

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Les fêtes de fin d'année étaient passées et avaient apporté leurs lots de nouvelles résolutions et de nouvelles satisfactions du travail engendré. Durant cette période, Manu sortait chasser tous les soirs, sans emmener ses sœurs. Il revenait toujours plus tard et toujours plus amoché que la veille.

En effets, toutes ses parties de chasses s'étaient soldées par une confrontation avec Pauline. Le combat était toujours gargantuesque.

Manu s'entraînait d'arrache-pied la journée afin d'être aussi performant que Pauline la nuit. Maggie et Marion ne cessèrent de s'inquiéter.

Alors que Manu était en train de s'entraîner dans le sous-sol, en ce milieu de début d'année et que les travaux de remise à neuf de la maison faisaient beaucoup de bruit, elles en profitèrent pour parler.

« Marion, il me fait de plus en plus peur. Ça ne lui ressemble pas de ne pas aller en cours, il a ses partiels dans quelques semaines et n'a même pas commencé à réviser.

- C'est son problème ! Il ne veut pas qu'on l'aide, il veut tout gérer tout seul, alors qu'il le fasse.

- Je ne te comprend pas Marion. Il a réussi à te faire réintégrer le collège et à éviter un autre incident avec les Gonthier.

- Il me séquestre aussi depuis plus de deux mois, dit Marion d'un ton théâtral. A cause de lui, j'ai loupé la fête de fin d'année du collège et celle de Bethany Joy Pawastki. Tu imagines, j'étais invitée par Béthany Joy.

- Celle qui a repiqué trois fois sa troisième, la pouffe à maquillage, dit Maggie se souvenant de son ancienne camarade de classe. Je n'ai jamais été invité à ses soirées et ça ne me fait rien du tout.

- Moi, j'ai une réputation à tenir, répliqua Marion. »

Maggie ne répondit pas. Elle n'avait jamais compris le goût de Marion pour les soirées et la réputation. Et surtout, faire semblant d'être amie avec des personnes qu'on n'aime pas.

« Vanessa Gonthier y est allée et elle n'a pas arrêté de me narguer avec ça. En plus, depuis que Manu a parlé avec sa mère, c'est encore pire.

- Laisse-la tomber, elle est juste jalouse, lui dit Maggie.

- N'empêche qu'elle y est allée et qu'à cause d'elle, je n'ai pas pu y aller car j'étais punie. C'est trop injuste ! Oh mon dieu ! »

Marion hurla en montrant du doigt la porte de la cuisine. Maggie se retourna et ne vit rien.

« T'es folle de crier comme ça !

- Y'avait un lapin dans la maison ! Un petit lapin blanc !

- Et c'est pour ça que tu as crié, pour un petit lapin ! C'est peut-être les ouvriers qui ont dû mal fermer la porte, c'est tout. »

Marion fut emportée par un flou d'image. Elle s'évanouit.

Quand elle rouvrit les yeux, elle était dans son lit, bien au chaud, emmitouflée dans ses couvertures. Elle eut dû mal à comprendre, s'il s'agissait d'un rêve il fut bien réel.

De plus, elle se souvenait très bien s'être réveillée le matin avant de discuter avec Maggie. Elle sauta de son lit, sans prendre le temps de se réveiller totalement.

Elle semblait flotter comme dans un semi-songe. Elle descendit les escaliers.

Personne n'était présent dans la maison, le jour était levé et le soleil était très haut dans le ciel quand elle regarda à travers les vitres. La maison était silencieuse. Ce qui inquiéta Marion car les ouvriers faisaient beaucoup de bruits. Le silence était assourdissant. Elle sortit en trombe à l'extérieur. Elle marchait à présent le long de la rue. Aucune voiture ne circulait, aucune maison ne semblait être habitée. Elle courut jusqu'au centre-ville, qui d'habitude animé, était vide.

Les 3 élus tome 1 : l'ancêtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant