𝐋𝐎𝐂𝐊𝐄𝐃 𝐔𝐏 || nomin

1 - Thierry

PDV invariable: Lee Jeno

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Ah, saleté !

Je viens de me planter une épine dans le doigt. J'aurais sûrement ri si j'avais pu me voir: empêtré dans un buisson en plein milieu d'un parc public, à la recherche de cet abruti de chien qui s'est enfui je ne sais où.

Je lui faisais sa dernière balade de la journée, je l'ai emmené dans ce parc à quelques minutes de chez moi. J'ai eu la mauvaise idée de le détacher et il est aussitôt parti en courant comme s'il était coursé par le fantôme de son vieil ennemi, le chat des voisins.

Ça fait bien vingt minutes que je le cherche sans relâche. Il est inutile de l'appeler, il ne répond jamais à l'entente de son nom. J'ai bien essayé, mais j'avoue que crier « THIERRY » à travers tout le parc est légèrement embarrassant.

C'est ma mère qui a choisi le nom, en l'honneur d'un des amis de son père originaire de France qu'elle considérait comme son oncle. Il est mort après une obstruction totale en avalant un noyau d'olive. Il voulait faire le malin. J'étais là.

Il y a sûrement plein d'araignées dans ce buisson, mais je m'accorde quand même une pause. Je me laisse tomber sur le sol, écrasant sûrement quelques branches au passage, mais ça m'importe peu. Après un long soupir, je laisse le silence complet envahir mes sens. J'ai besoin de retrouver mon calme, je penserai peut-être à une solution pour récupérer Thierry.

Dans l'allée de graviers blancs que borde le buisson épineux, quelqu'un marche lentement. Je me fais tout petit, je serais trop embarrassé à l'idée d'être découvert dans ces fourrés. Il y a peu de monde à cette heure de la journée, il commence à se faire tard.

La personne qui marchait a dépassé mon buisson, on ne me prendra pas pour un fou ce soir là. Je laisse encore quelques minutes passer et une fois complètement calmé, je me décide à sortir. Le ciel s'est encore assombri, peut-être que je devrais commencer à partir. Tant pis pour ce con de Thierry.

Je me dirige tranquillement vers la sortie du parc, mais soudain, je me fige en l'apercevant au loin. Le sang s'est glacé dans mes veines.
L'immense portail... il est fermé.