Alizé laissait souvent sur son corps des couleurs. Ce n'était généralement pas volontaire, mais parfois elle ne pouvait s'empêcher de tracer des lignes qui coulaient le long de ses poignets. Elle aimait voir sa peau couverte de ses travaux, de ses sentiments, et se dire que ce n'était que des dessins d'enfants.
Puis elle sortait, pour essayer d'oublier, et laissait ses cheveux colorés virevolter. Et quand la pluie tombait et que le ciel craquait, Alizé s'arrêtait pour écouter les larmes desséchées de l'été.
Alors elle laissait la pluie couler sur sa peau, mélangeant ses peintures en des milliers de tâches d'eau. Mais rien ne brouillait ses poignets, alors Alizé recommençait à pleurer.