08 - Le message

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Hermione et Drago sortirent de la bibliothèque, côte à côte, sans jamais rompre le contact entre leurs bras qui se frôlaient constamment pendant qu'ils arpentaient les couloirs. Mais cette tendance à toujours se toucher d'une façon ou d'une autre ne datait pas d'aujourd'hui. Chaque fois qu'ils étaient l'un près de l'autre, leur corps s'attiraient et cherchaient le contact. un pied, un genou, une épaule, un coude... c'était peut-être inconscient mais il fallait toujours qu'ils se touchent.

Il y avait peut-être une raison à cet étonnant rapprochement, 'étonnant' car leurs mots contredisaient totalement leurs gestes, c'était un paradoxe qu'ils avaient de plus en plus de mal à ignorer, surtout depuis que Blaise s'était ajouté à l'équation et que ses remarques franches et très sensées avaient le mérite de leur ouvrir les yeux sur certaines choses.

Après toute une année de cohabitation, ayant vécu tous les deux en huit clos – presque comme un couple – ne pouvant compter que l'un sur l'autre en toutes circonstances, leur complicité avait pris une dimension plus profonde que la simple attirance physique. Et ça, Blaise l'avait vu dès le premier soir, cette vérité lui avait paru tellement évidente qu'il ne comprenait pas pourquoi il était le seul à s'en réjouir. Une Gryffondor et un Serpentard amoureux l'un de l'autre, c'était pourtant un bonne chose, non ? Probablement une des meilleures choses qui pourraient arriver à Poudlard après cette effroyable guerre, du moins c'était son avis.

Une sorte de dépendance liait Hermione et Drago, eux qui se vouaient une telle haine autrefois. Le métis ne comprenait vraiment pas la réaction des amis d'Hermione. Ils lui avaient tourné le dos simplement parce qu'elle ne détestait plus l'ex-mangemort.

Comment pouvait-on ne pas encourager cet amour naissant ?

Il n'y avait plus d'ennemis à Poudlard, du moins c'était ce que souhaitait la directrice McGonagall. Elle encourageait les élèves à se mélanger, à ne plus exclure aucune Maison, d'ailleurs la Grande Salle n'avait plus la même allure depuis la reconstruction du château. Les murs étaient pareils à ceux d'avant, mais les meules étaient agencés différemment, fini les quatre longues tablées qui séparaient les élèves selon leur appartenance à une Maison. Elle avait décidé d'éparpiller toutes ces tables un peu partout et de laisser les élèves choisir les places qui leur plairaient, excepté pour la cérémonie du Choixpeau où les quatre Maisons étaient bien distinguées comme avant. Ce nouvel état de fait avait simplifié le rapprochement d'Hermione avec les deux Serpentard, ils pouvaient s'asseoir où ils voulaient, librement, et ceux qui désapprouvaient cela n'avaient d'autre choix que de fermer leur bec, car c'était précisément ce que demandait la directrice.

Hermione n'avait donc aucun scrupule à partager tous ses repas avec ses deux nouveaux amis, et ce malgré les regards inquisiteurs de ses camarades Gryffondor, car à présent ils n'étaient plus que ça, des camarades, et rien d'autre. Cela lui fendait le coeur quand elle repensait à tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, mais c'étaient eux qui ne voulaient plus d'elle. Encore une fois, elle avait subis un énorme changement sans l'avoir voulu, sans que personne ne lui demande son avis. Elle avait plusieurs fois tenté de tout leur expliquer, mais Harry et Ron restaient bêtement hermétique à toutes ses tentatives de réconciliation. Même Ginny ne lui adressait plus la parole. De ses anciens amis, seuls Neville et Luna ne l'avaient pas rejetée comme une malpropre, faisant de ce jeune homme l'unique Gryffondor qui était encore amical avec elle, qui ne lui parlait pas avec mépris, qui ne l'ignorait pas, et qui ne lui reprochait pas son rapprochement avec un certain blond.

Malgré le fait qu'elle refusait d'admettre qu'ils étaient bel et bien devenus amis, Hermione ne pouvait que reconnaître qu'elle ne voyait plus le blond comme avant, plus du tout même...

Elle avait découvert un tout autre Drago durant cette fameuse année, un Drago Malefoy toujours plein de cette légendaire assurance, mais une assurance plus mesurée, moins condescendante, derrière laquelle elle pouvait désormais apercevoir les qualités du Serpentard. Il avait ce coté immature qui tranchait totalement avec cet aspect rude et austère qu'il se donnait lorsqu'il était sous l'emprise de Voldemort, c'était en fait un grand gamin dans un corps d'homme, ce corps qu'elle ne se lassait pas de contempler discrètement chaque fois que l'occasion se présentait...

Uɴᴇ AɴᴎÉᴇ | ᴅᵣₐₘᵢₒₙₑ ₊₁Où les histoires vivent. Découvrez maintenant