Chapitre 1

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Un an et demi auparavant

Cela fait dix minutes que ma sœur et moi regardons Maria faire les cent pas dans ma chambre. Elle marmonne quelque chose d'inintelligible puis se tourne vers moi.
- Tu es vraiment obligée d'y aller ? C'est vrai quoi, après tout ce qu'il a fait... T'aurais pas dû accepter.
J'échange un regard avec ma petite sœur puis prends la parole :
- C'est la dernière fois que je reverrai mes amis du camping, je te l'ai déjà dit. Et je me dis que si je passe ces vacances là-bas, je n'entendrai plus parler de lui après.
Le silence tombe sur la pièce, je me rapproche de la jeune hispanique et la prends dans mes bras.
- Maria, tu es ma meilleure amie, tu devrais plutôt me soutenir à la place de me faire culpabiliser parce que je pars en vacances avec mon père pendant un mois.
- Oui, c'est vrai, excuse-moi. Elle se recoiffe un peu puis met ses mains sur mes épaules. Tu m'appelles au moins une fois par semaine, je veux savoir tout ce qu'il se passe là-bas ! Et s'il y a quoique ce soit qui va de travers, tu fugues ! Je la regarde de travers, un sourcil haussé. Nan, je déconne, ne fugues pas, tu pourrais te perdre si tu t'éloignes de dix mètres...
- Hé, parle pour toi, j'ai un super sens de l'orientation ! je réplique en rigolant.
Elle balaye ce que je dis d'un geste de la main et plante son regard dans le mien.
- Et surtout, surtout, tu me diras si les garçons sont mignons, comme ça je sais où passer mes prochaines vacances, dit-elle en remuant ses sourcils, un sourire en coin plaqué sur le visage.
- Aah, mais t'es grave toi, tu perds pas le nord ! Tu penses toujours aux mecs, je m'exclame en éclatant de rire.
Ma petite sœur qui était restée de côté jusque-là intervient d'un coup, nous coupant dans nos éclats de rire :
- Maria, t'es une obsédée.
Un blanc se fait pendant quelques secondes avant que mon rire ne le brise. Lou me fait un petit sourire, fière d'avoir fermé le clapet de ma meilleure amie. Mon rire double lorsque je vois la tronche que tire Maria, encore sous le choc suite à la réplique de ma sœur. J'avais rarement vu Maria rester silencieuse. Elle avait toujours quelque chose à dire, c'est une des plus grandes pipelettes que je connaisse.
L'espagnole me donne un coup de coude et mon rire s'arrête directement. Ça fait un mal de chien un coup de coude dans les côtes... Elle lance un regard noir à ma sœur et cette dernière prend ses jambes à son cou. Maria ferme la porte de ma chambre et s'assoit sur mon lit.
- Revenons à nos moutons-
- Bèèèèh
- Angie ! Arrête de faire l'enfant ! elle rigole en levant les yeux au ciel.
- M'appelle pas comme ça, tu sais très bien que je n'aime pas...
- Sois sérieuse alors, sinon je continue.
- Oui, oui. Du coup... Tu voulais dire quoi ?
- Même si ces vacances sont avec ton père et la famille recomposée, je veux que tu profites, que tu t'amuses. E si tu m'appelles pas toutes les semaines c'est pas grave, mais appelle moi au moindre problème, je ne veux pas que tu gardes ça pour toi, je te connais.
- C'est promis. Et je te dirai si les garçons sont mignons, je souris en lui faisant un clin d'œil. Elle me renvoie un sourire puis s'étale sur mon lit.

J'entends qu'on toque à ma porte.
- C'est qui ?
Mon frère entre-ouvre la porte et répond :
- On man-
- Je t'ai dit d'ouvrir la porte, Roman ?
- Non, mais je-
- Trouve pas d'excuse. Tu venais dire quoi ?
- On va manger et maman a dit que Maria restait manger.
- Cool, va-t'en maintenant.
- J'avais faim justement, intervient ma meilleure amie en se levant de mon lit. Merci d'avoir prévenu, Roman. Il lui fait un petit sourire puis disparait aussitôt qu'il a vu mon regard.
- Tu devrais être plus sympa avec lui, me réprimande la jeune fille. Elle sait qu'elle a raison, je ne réponds rien et descends.

- Vos valises sont faites ? nous demande notre mère en servant le repas.
- Oui, j'attends juste la trousse de toilette, demain matin, pour boucler la mienne, celle de Lou est finie, elle est dans ma chambre et celle de Roman est dans sa chambre, c'est ça, Ro ?
- Oui, si tu veux j'ai encore de la place pour mettre la trousse de toilette dans ma valise...
- Oui, pourquoi pas, c'est vrai que la mienne est quasiment remplie à ras bord. Maria me sourit contente que je me sois un peu adoucie avec mon petit frère.
Les discussions continuent pendant la suite du repas puis nous débarrassons la table une fois celui-ci fini.

Je t'aime...passionnément, pas du toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant