Chapitre 9

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Je me dirigeai vers l'endroit auquel j'avais rendez-vous. Arrivé devant, je poussai la porte. 

- Monsieur, bienvenue. Avez-vous réservé une table ? 

- C'est au nom de Jung Geun Hye, répondis-je.

Le serveur regarda son petit appareil et me pria de le suivre. Il m'emmena vers une petite pièce privatisée, dont il tira les portes en bambou.

- Il y a déjà quelqu'un à l'intérieur. Passez un agréable moment, Monsieur. 

Il se courba, et je me courbai légèrement à mon tour. J'enlevai mes chaussures et entrai. La nourriture avait déjà été servie. Je m'agenouillai pour prendre place.

- Hé bien, Hoseok, tu n'as plus le temps de rendre visite à ta vieille mère ?

- Maman, tu sais déjà pourquoi je viens pas, soufflai-je en attrapant ma cuillère. 

- Bon, comment tu vas, ces derniers temps ?

- Ça peut aller, la rassurai-je. Et toi, avec Papa ?

- Oh, tu sais, les hommes changent pas, sourit-elle. 

- Tu veux toujours pas le quitter, franchement ? Maman, t'es pas heureuse avec lui, soulignai-je.

- Les choses sont pas aussi simples, je te l'ai déjà dit. Elle me regarda. Tu sais, si je t'ai appelé pour te voir, la dernière fois... Elle alla droit au but. J'ai quelque chose à te demander, Hoseok.

- Moi ? Oui, vas-y, qu'est-ce que je ferais pas pour toi ? pouffai-je en prenant une cuillérée de soupe brûlante. 

- C'est ton père qui m'envoie, avoua-t-elle.

Je levai un sourcil. Quand mon père voulait quelque chose de moi, en général, ça ne laissait présager rien de bon. Elle reprit.

- Tu sais qu'il commence à se faire vieux. Il a décidé qu'avant la fin de cette année, il devait trouver quelqu'un de compétent pour reprendre le cabaret. 

- Mais il va pas prendre sa retraite maintenant, de toute façon, il est pas si vieux, lançai-je avant de prendre une bonne portion de riz.

- Oui, mais il faut anticiper, Hoseok, on ne décide rien au dernier moment. Il m'a demandé de te dire qu'en tant que son seul fils majeur, c'est toi qui devais assumer ce rôle, pour faire perdurer le cabaret dans la famille, comme il l'a reçu de ton grand-père.

- Pourquoi il est pas venu me le demander lui-même ? demandai-je, sur un ton un peu agressif.

- Tu serais venu ? demanda-t-elle, mais c'était une fausse question. Hoseok, je suis désolée de te dire ça... Mais si tu refuses, il va te déshériter. Il ne t'adressera même plus la parole et te sortira de sa vie. Je voudrais pas que la famille se fragmente davantage. Elle fit une pause. S'il te plaît, Hoseok, pense à ta soeur, elle n'a que quinze ans, elle a encore besoin de son grand frère, même si elle te voit peu, elle t'adore. Et moi, je n'ai pas envie de voir mon fils quitter ma vie. Ce travail t'apportera de la stabilité financière en plus. C'est beaucoup d'argent que nous avons pu mettre de côté grâce au cabaret. Je t'en supplie, réfléchis-y.

- Maman, tu peux pas me demander ça, soufflai-je à voix basse. Je posai mes couverts sur la table et mes mains sur mes genoux. Elle ne sait vraiment pas ce qui s'y passe, dans ce bar, ou quoi ? J'ai déjà un travail. Plusieurs, même. Et je m'en sors pas trop mal, je me paye mon appart... 

- Je sais tout ça, je sais. Mais tes revenus sont modestes. Tu pourrais vivre bien, Hoseok. Il faut mettre ta famille à l'abri, ta future femme, tes enfants, toi-même. Elle soupira de nouveau. Tu es passionné par les belles voitures depuis que tu es petit, sourit-elle en repensant aux souvenirs. Tu nous disais que tu roulerais en Bentley. Elle est où, cette Bentley ? 

- Pour l'instant, j'ai une voiture qui me convient, que j'ai payé avec mon travail, affirmai-je en regardant ma montre. Mais bon, là, je dois y aller, ma pause est bientôt terminée. Je pris une dernière bouchée de riz et me levai. A plus, Maman. Passe quand tu veux au café, dis-je, sans grande conviction, parce que je sais qu'elle ne passera pas, puisque mon père ne me parle plus, et qu'elle soutient toujours les décisions de mon père en priorité.

- Réfléchis-y. Hoseok. Elle fouilla dans son sac pour sortir une enveloppe qu'elle tendit à son fils.

- C'est quoi ? s'enquit-il. Si c'est l'argent des putes, j'en veux pas, tu peux les garder, Maman, dit-il en découvrant des billets.

- Quelles putes ? C'est pas ça. C'est l'argent du bar, des boissons, promit-elle. S'il te plaît, prends-les, mon bébé. Pour me faire plaisir. Pour me rassurer ? Ajouta-t-elle, comme pour me convaincre. Mange bien, dors bien, ne tombe pas malade. Passe au bar quand tu auras pris ta décision.

Je saluai ma mère et sortis du restaurant. Je décidai d'aller à pied jusqu'au coffee shop, pour prendre un peu l'air. J'enfilai mes écouteurs et marchai d'un bon pas, réfléchissant en même temps à la conversation avec ma mère.

 J'enfilai mes écouteurs et marchai d'un bon pas, réfléchissant en même temps à la conversation avec ma mère

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Tome I : Gentillesse (🔞) - JHSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant