Chapitre 3

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Cinq heures quarante-cinq du matin. Non, je ne fus pas réveillé par le chant des oiseaux et les rayons de lumière parvenant gracieusement à mes yeux, absolument pas. Le réveil sonna et je me prélassai en grognant. Et justement, cette fois j'avais une raison de grogner ; le mâle que je suis a un problème typique du genre. Quand je me tournai à plat ventre, une douleur se fit sentir au niveau de mon attribut. Ce n'est vraiment pas le moment, je dois partir au boulot, là. Je me levai et pris une douche froide, espérant calmer la machine. Je me changeai en vitesse : un pull fera l'affaire et un pantalon noir pas trop moulant, la valeur sûre. Un coup de parfum, Le Mâle de Jean-Paul Gaultier est mon favori de tous les temps, je ne porte presque que celui-ci. Mes derbies, et j'étais prêt.

 Il fallait maintenant que je parte faire un inventaire dans une boutique au coin de la rue, un petit boulot insignifiant, certes, mais c'est toujours ça de pris. Il fallait que j'y aille très tôt le matin ou tard le soir, et puisque je travaille au café, j'avais pris l'habitude d'y aller plutôt le matin. Ce n'était pas très compliqué, mais ça prenait un peu de temps de scanner tous les articles un à un. Heureusement, c'était à cinq minutes à pied de chez moi. Tout juste le temps que la douche froide fasse son effet. Quel genre de rêve avais-je fais, au juste ?

Une fois la tâche terminée, j'arrivai en courant pour attraper le bus. J'y montai en même temps que je sortis mes écouteurs. Le véhicule était bondé, comme souvent, d'étudiants. Je me tenais debout et j'agrippai, de ma main libre, la sangle. Une fois la musique lancée, je rangeai mon téléphone dans ma poche et fermai les yeux, comme pour récupérer un quelques minutes de sommeil. 

Après quelques minutes de trajet, le bus commençait à remuer. La circulation était dense et le chauffeur était forcé de freiner, souvent sec. La jeune fille devant moi avait du mal à tenir debout, aussi son fessier venait tambouriner involontairement contre mon bassin à intervalles réguliers, ravivant davantage encore la sensibilité de mon attribut. Une bosse se forma sous mon pantalon, rendant la situation encore plus insupportable qu'au réveil. Elle continuait ses mouvements tant que le bus s'agitait sous les coups de frein.  Elle ne le faisait absolument pas exprès, mais elle allait me rendre fou. Je serrai la mâchoire en regardant vers le haut, pour essayer de me distraire, pendant une quinzaine de minutes, en vain. J'avais de plus en plus de mal à rester lucide. "Reste tranquille, Hoseok, c'est bon, ça va passer" me martelai-je. Oui, c'est bon. Justement, c'est bon, et c'est bien ça le problème.

D'un coup, tout en restant face à son dos, je saisis la fille et entourai sa taille de mon bras pour retenir son corps, qui cogna une dernière fois fort contre le mien. A mon toucher, elle eut un gémissement de surprise et essaya de se défaire, mais je la tenais trop fermement.  Enfin, elle  arrêta de s'agiter dans tous les sens, j'étais quelque peu soulagé.

Elle était sûrement très gênée, peut-être même qu'elle avait peur. Je n'avais pas envie de passer pour un mec bizarre, mais il vaut mieux paraître étrange aux yeux d'une seule personne que devant tous les autres passagers. Je décidai donc de poser ma tête sur son épaule ; de l'extérieur, on donnait à voir un couple dans les transports en commun le matin. 

Elle ne broncha pas, mais je sentis son corps se raidir. Maintenant, je suis certain qu'elle a ressenti la bosse. Je tentai de jeter un coup d'œil à son visage, furtivement, mais elle portait un masque, quel dommage. En tout cas, elle était belle, de dos, et son cou nu était un beau spectacle. Mon membre était toujours contracté, contre elle, aussi je n'en pouvais plus. Vraiment plus. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je savais que je m'apprêtais à commettre l'irréparable, mais je n'avais, en cet instant, pas la moindre possibilité de me stopper. Cela peut paraître difficile à comprendre et odieux. Mais est-on réellement lucide lorsqu'on est avide dans le feu de l'action ? Je ne le crois pas, c'est pourquoi les urgences des hôpitaux sont souvent bondés de femmes qui se sont fait du bien avec des objets du quotidien. La lucidité, elle, vient juste après l'action.  Accompagnée de la honte. Avant, on n'a pas le temps de penser aux conséquences.  J'enlevai ma veste et la mis autour de sa taille, puis ai glissé mes doigts sous sa jupe, à l'avant. Je remuai lentement puis frénétiquement les extrémités de ma main afin de faire trembler l'intimité de cette fille. Elle haletait, ne me repoussait pas. Aime-t-elle cela à ce point ? Mon plaisir n'en est que plus grand. Alors qu'elle suffoquait presque de plaisir sous son masque, je m'arrêtai net. Qu'est-ce que je viens de faire ?

J'étais bien plus imposant qu'elle, menue dans mes bras. Nous restâmes ainsi un long moment ; elle ne se détendit pas, ni ne bougea, même pas pour manifester son envie de descendre du bus. "Elle compte pas descendre, elle ? Elle va jusqu'au terminus, ou quoi ?" me demandai-je avant de la lâcher pour appuyer sur le bouton "arrêt demandé". Je descendis sans me retourner et pris le chemin du café. 

Il n'y avait pas grand monde dans la rue, mais le soleil était déjà au rendez-vous, rendant agréable ce début de journée. Je poussai la porte du café, et balaya du regard l'établissement. Je me sens coupable, mais elle a pris tant de plaisir... Je ne sais plus quoi penser. Je vais laisser ça dans un coin de ma tête, pour le moment.

"Hoseok, comment ça va, aujourd'hui ? Je suis là ! Signala une voix venant du fond de la pièce que je devinai appartenir à ma patronne. Tant mieux que tu sois là, viens m'aider à monter ce pupitre, me supplia-t-elle.

- Ah, j'arrive toujours au bon moment, ris-je. Pourquoi vous le mettez ici ? la questionnai-je.

- J'avais envie de poser un livre d'or dessus. Ca fait joli, et ça laisse de beaux souvenirs,  non ? 

- Vous avez l'œil, fis-je remarquer. C'est bon, vous pouvez y aller, je vais le monter tout seul, vous allez quand même pas abîmer votre manucure, ris-je. 

- Ah, je suis ton amie ou ta patronne, je perds le Nord ! Elle fit une pause. Tu as déjeuné ? Dis-moi ce qui te ferait plaisir, je te prépare ça tout de suite, proposa la quarantenaire.

- Je dirais pas non à un americano et un donut, déclarai-je, souriant.

- Tout de suite, Monsieur Jung, dit-elle de manière hautaine et en articulant bien toutes les syllabes. Elle partit en direction du comptoir. Un bruit se fit entendre ; elle lança un regard vers l'entrée. Oh, je crois que Jae Ha est arrivée. 





Tome I : Gentillesse (🔞) - JHSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant