Chapitre 2 - Rencontre inattendue

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Son père hurla son prénom et elle entendit les hommes se lancer à sa poursuite. Lila fonça jusqu'à sa chambre et en verrouilla la porte avant d'enfiler des chaussures et une veste à capuche qui traînait sur son lit.

Comme ils tentaient d'enfoncer la porte à coups de pieds, faisant vibrer les murs de la maison, Lila ouvrit la fenêtre en tremblant. Le vide lui donnait le tournis, mais l'adrénaline lui procura le courage nécessaire et elle finit par s'éclipser à l'extérieur en descendant agrippée à la gouttière. Elle atterrit dans le jardin, les jambes flageolantes, puis passa la barrière en bois pour courir vers la forêt de Vézian, aux portes de sa maison. Ce n'est qu'une fois dehors qu'elle entendit la porte de sa chambre céder.

Ils allaient voir sa fenêtre ouverte. Ils allaient la pourchasser, peu importe sa destination.

Lila pénétra dans la forêt en courant. On lui avait toujours interdit de s'y aventurer seule car il était très difficile de s'y repérer en raison de la densité de la végétation et de la hauteur des arbres. Cependant, elle n'avait pas d'autre choix que d'emprunter ce chemin pour tenter de semer ces hommes, et ce, malgré la nuit qui tombait.

— Là-bas ! Vers la forêt ! hurlèrent-ils derrière elle.

Même si leurs voix paraissaient lointaines, Lila ne devait pas perdre une seule seconde. Mais elle savait qu'elle n'allait pas tenir le rythme très longtemps, aussi, il fallait qu'elle instaure dès maintenant une distance suffisante entre eux pour les semer avant de s'écrouler de fatigue quelque part au milieu des arbres, à l'abri de ses poursuivants.

— Rattrapez-la !

— Rattrapez-la !

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Au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans les bois, la lumière du soleil l'abandonnait. Voilà que la forêt était à présent plongée dans le noir total. Lila n'avait même pas eu le temps de prendre son portable pour utiliser sa lampe torche et se guider dans les ténèbres qui l'environnaient.

Si seulement sa mère pouvait la voir en ce moment même, luttant pour sa survie alors qu'une horde d'hommes armés jusqu'aux dents la pourchassait dans la forêt pour une raison obscure ! Qu'est-ce que son père avait dit, au juste ? Qu'elle était une « Couleur » ?

L'atmosphère de la forêt était pesante. Plus Lila slalomait entre les arbres et plus elle perdait ses repères. Tout se ressemblait, elle ne savait plus dans quelle direction aller sans risquer de s'égarer. Elle tenta de se fier au bruit des pas des hommes à sa poursuite pour s'en éloigner le plus possible, mais plus les minutes passaient, plus elle avait du mal à garder ce rythme effréné. Son endurance lui faisait défaut ; elle n'avait jamais autant couru de sa vie.

Si seulement j'avais suivi les cours de sport avec plus d'assiduité au lycée !

Lila ne savait pas depuis combien de temps elle cavalait ainsi, ni même où elle se trouvait exactement. Elle se força donc à faire une pause derrière un grand arbre qui la camouflerait le temps de calmer les battements de son cœur et de reprendre son souffle. Il lui vint à l'esprit de dissimuler ses cheveux à l'aide de sa capuche. Il était évident qu'elle n'avait pas intérêt à montrer sa mèche, qui semblait être la cause de toute cette pagaille.

LES COULEURS - Sous contrat d'édition (Hachette Romans)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant