Ma vie d'émancipée

Chapitre 2 - Prends soin de toi

- Non il a pas dit ça ? demanda Alexia, en mettant ses deux mains sur sa bouche, elle paraissait choqué de ces aveux.

- Si parce que mon père, en plus d'être raciste, homophobe, nbphobe, transphobe et tout il est extrêmement macho !

- Et t'as fait quoi après ?

- Après je leur ai dit mots pour mots : « J'en ai marre !! De vous ! De vos mentalités ! De tout ! Je vous déteste ! » et je suis allé dans ma chambre en prenant bien soin de claquer toutes les portes, j'ai pris mes sacs, je les ai rempli de fringues et de trucs utiles et je suis partie, en laissant un mot sur la table dans l'entrée. J'avais dit au revoir à Lou avant de partir elle est venue me voir dans ma chambre quand je faisais mon sac. Je lui ai promis de venir la voir dès que je pourrais je ne sais pas comment je vais faire mais je le ferai ça c'est sûr !

- Et tu vas aller où ?

- J'en sais trop rien pour l'instant mais il faut que je trouve un endroit pas trop cher et pas loin d'un petit boulot pour aller bosser le soir après les cours et le week-end pour me faire un peu d'argent...

- Ah non pas question ! Tu viens à la maison !

- Non ! Alexia je vais pas m'incruster chez toi, déjà ça se fait pas, en plus je sais pas combien de temps je vais rester comme ça et tes parents et tes frères et sœurs ils vont pas être d'accord !

- Qu'est-ce que t'en sais?

- J'en sais rien mais je veux pas m'imposer ni vous déranger.

- Ok mais tu viens quand même à la maison pour te poser un peu et réfléchir.

- Bon ok mais juste pour réfléchir alors.

- Cool ! Bah tiens regarde on est arrivé !

Alexia entra dans le jardin par le portail, suivi par Agathe. Elles se dirigèrent vers le garage pour qu'Alexia puisse ranger son vélo. Cela fait, elles rentrèrent par l'entrée.

- Maman ! Je suis rentrée !

Elles se dirigèrent vers la chambre d'Alexia pour y déposer les affaires d'Agathe. Elles revinrent à la cuisine pour y prendre un gouter. En arrivant, elles tombèrent sur la mère d'Alexia.

- Oh bonjour Agathe ! Comment tu vas ?

- Bonjour Chrystelle ! Très bien et toi ?

- Très bien merci ! Qu'est-ce que tu fais là ? Vous avez un travail de groupe à faire ?

- Euh... Non... Enfait j'ai eu un problème avec mes parents...

- Ah mince... Qu'est-ce qu'il c'est passé ?

- Euh maman. C'est paut-être pas le moment de poser des questions comme ça, intervint Alexia un peu gênée.

- Non laisse Alexia. Et bien en fait mais parents me forcent à penser comme ils le veulent et non par moi-même. Ce matin on a eu une altercation à ce sujet. J'ai pris mes affaires et je suis partie.

Des larmes coulaient sur ses joues.

- Je suis désolée Agathe, dit Chrystelle d'un air compatissant. Tu sais où tu vas aller en  attendant ?

- Non je ne sais pas encore mais il faut que je trouve un endroit pas cher et pas loin d'un petit boulot ou je pourrai aller travailler le soir après les cours et pendant le week-end.

- Ah non c'est hors de question ! Tu ne vas pas aller travailler sous prétexte que tu n'es plus chez tes parents ! Tu vas rester à la maison ! En plus dans 5 jours c'est ton anniversaire et dans 1 mois tu passes le bac de français ! Tu ne vas pas en plus aller travailler dehors ! Comment tu ferais pour tout cumuler ?

Alexia la regarda d'un air qui voulait dire, elle le savait, "je te l'avais dit !". Elle ne put réprimé un sourire en voyant son amie ainsi.

- C'est très gentil de me le proposer Chrystelle mais je ne veux absolument pas m'imposer ou vous déranger.

- Mais tu ne nous dérange pas enfin ! Tu sais très bien que tu es ici comme chez toi !

- Oui c'est vrai...

- Aller va te reposer, tu te sentiras mieux, dit Chrystelle d'une voie douce, un grand sourire aux lèvres.

- Merci beaucoup Chrystelle je ne sais pas comment te remercier.

- Prend soin de toi et ais ton bac ça suffira.

- Bon Agathe tu viens ?

- J'arrive Alex !

Elles se retrouvèrent toutes les deux dans la chambre qu'elles partageraient dorénavant.

- Bon alors ! Tu prends le côté droit et moi le côté gauche ? Ou l'inverse ?

- De quoi tu parles ?

- Bah de l'armoire ! Tu vas pas laisser tes affaires dans ton sac en bordel comme ça !

- Ouai mais je vais pas prendre tout un côté de ton armoire j'ai quasiment rien ! répondit-elle en rigolant.

- Mais tu vas aller chercher toutes tes affaires! Là, ça va pas te faire très longtemps !

- Ouai c'est pas faux... Mais je vais tomber sur mes parents...

- Mais non ! On va y aller quand tes parents ils seront pas là ! En pleine journée par exemple ils seront au boulot !

- Ouai c'est vrai...

- Aller viens là ! elle lui ouvrit ses bras

Sans hésiter, elle la prit dans ses bras. Se laissant aller...

-Tu sais que je t'aime toi ! lui dit-elle, entre deux sanglots

-Ouai je sais ! Mais tout le monde m'aime en même temps donc c'est normal ! dit-elle d'un air hautain et entendu

-Fais gaffe ! Tu vas ressembler a Kelly ! répondit Agathe, un grand sourire sur les lèvres.

-Aaaah elle me possède !!

Elles rigolèrent de bon cœur, se moquant de Kelly et de ses "relations".

Kelly était LA peste par excellence ! Elle se prenait pour une fille aimé par tout le monde, elle avait des "relations spéciales" avec certains garçons comme elle disais souvent. Des relations qu'aucune autre fille normale comme Agathe et Alexia auraient pu avoir! C'était impossible! Elles étaient beaucoup trop idiotes pour cela! Sa meilleure amie, Paola, était comme elle, elle avait les mêmes goûts, les mêmes envies, les mêmes idées... Ça en devenait étrange parfois... Elles se croyaient tout permis quand elles étaient ensembles, encore plus que seules. Si elles avaient su... Où leur égocentrisme les mènerait...

Au lycée, peu savaient qu'avant de se haïr, Alexia, Kelly, Paola et Agathe étaient amies, des amies soudés. Elles étaient même plus que ça, comme des sœurs, puis un jour, en fin d'année, sans raisons elles ont commencé a se séparer, à s'éloigner, à se parler dans le dos les unes de autres, bien plus qu'avant. Plus aucun lien n'existait entre elles, a part peut-être le fait d'être dans le même bahut et d'avoir un jour été proches. Mais ça n'avait aucune importance, maintenant ce qu'elles ressentaient les unes envers les autres, c'était de la haine, une profonde haine, parfois injustifiée... Mais bien réelle.