Recueil de conneries

Regarde, ces étoiles si visibles

Orel est plutôt simple, ce soir. Il fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Le Normand est en train d'écrire un petit texte sur un carnet de fortune, rassemblement de plusieurs feuilles de papier vierges. Nous sommes en deux-mille-sept, et il a déjà commencé un projet d'album depuis quelques années... alors il fait en sorte de travailler dessus.

De plus, l'écriture, chez lui, ce n'était pas naturel... Il lui fallait se forcer, réfléchir.. Et finalement, il se plaisait comme ça, peu importe l'endroit. Il se posait, prenait son carnet, et écrivait dedans quelques phrases, parfois bonnes, parfois horriblement mauvaises.

Ce soir là, il s'était juste mit devant son volet à moitié fermé, et regardait la pluie tomber près du seul lampadaire encore allumé à cette heure tardive, l'écoutait frapper sur le rebord de la fenêtre. Mais il n'y avait pas que ça. La nuit noire, les nuages cachant les étoiles, et surtout le silence de marbre rendaient tout ça magique... Un moment inoubliable. Celui auquel vous repensez avec mélancolie... mais même si vous tentez de reproduire ce moment, ce ne sera jamais pareil... Car c'est un moment unique.

Mais il était tout de même fatigué. Cependant, il savait que si il allait se coucher, il n'arriverait pas à dormir, et ne ferait que se retourner en boucle dans ses draps. Il enchaînait les insomnies, c'était un enfer. Il accumulait une fatigue pesante, qui lui écrasait petit à petit le mental.

Il se décida de se reconcentrer sur sa musique. Et pourquoi ne pas dire la vérité ? Il sentait bête, à tenter compliqué, alors que tout était facile, finalement.

Je passe des nuits à rien faire
Je regarde le temps défiler
Pendant que la pluie frappe à la fenêtre
J'attends que le jour se lève
Seul, face a moi-même

C'était à peu près ce qu'il avait trouvé. Ça sonnait plutôt bien pour un refrain... C'était plutôt simple... avec quelques répétitions, un bon rythme, ce serait encore mieux...

Il leva encore le nez vers le ciel. Et les étoiles... Où étaient-elles ? Cachées derrière les nuages ?

Épaulé par mes étoiles invisibles...

Ça sonnait bien. Vraiment bien, il se  choquait lui-même a trouver les choses si facilement, en quelques minutes.

Étoiles invisibles.

Il entendit quelques coups à la porte. En fait la personne qui avait toqué avait à peine frôlé la porte, mais Aurélien l'avait quand même entendu. Dans ce silence, rien que les grattements de son stylo, ou encore l'expiration de sa fumée toxique provoquaient un vacarme sans nom.

《 - Tu écris ? 》

Orel sourit à la personne qui venait de rentrer, qui n'était autre que Guillaume. Il le connaissait déjà depuis bientôt huit ans... Le temps passe vite. Trop vite...

《 - Ouaip... Je sais pas trop quoi, mais j'écris. J'ai quelques parties de couplets... 》

Guillaume arracha délicatement la feuille de papier, lisant les quelques phrases, et semblants de rimes.

《 - J'aime trop, t'es doué, Orel... 》
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Cet écrit est parti d'une idée simple : à chaque fois que j'écoute Etoiles Invisibles, j'imagine Orel, à sa fenêtre, en train de fumer une clope, a fixer le ciel noir...