3- La Meute Eclipse - Désir Écarlate

Chapitre 45.

Camille soupira d'aise en se réveillant doucement entre les bras d'Enzo. Elle se sentait si bien qu'elle aurait pu y rester éternellement. Son corps était douloureusement courbaturé, et Enzo avait su tenir ses promesses. Toutes ses promesses.

Mais sa nuit de plaisir était terminée, le soleil se levait déjà derrière les rideaux mal tirés de la fenêtre, venant chatouiller son visage. Entrouvrant les yeux, Camille s'autorisa le plaisir de regarder le mâle dormir. Elle sentait déjà son cœur se serrer à l'idée qu'ils allaient devoir se quitter.

Elle resta peut-être plus longtemps qu'elle ne l'aurait dû à l'admirer, car il commença à s'agiter, sortant petit à petit du sommeil. Décidant de lui faciliter la tâche, Camille se dégagea facilement de sa prise molle et roula de l'autre côté du lit en remontant la couverture pour cacher sa nudité. Elle savait qu'elle n'aurait pas le courage de s'éclipser du lit avant qu'il ne se lève, de toute manière, il était trop tard, en revanche elle pouvait faire semblant de dormir pour le laisser partir. Pas de gêne post-coite, tout le monde était gagnant.

C'était toujours comme ça qu'elle avait procédé... alors pourquoi cette fois-ci son cœur se serrait de tristesse en sentant Enzo s'agiter, se réveiller et se redresser dans le lit pour partir ?

Camille se força à prendre une respiration profonde et régulière de la personne qui dort. Cette ruse avait fonctionné avec tous ses amants, où alors ils avaient fait semblant de la croire endormie, quoiqu'il en fût, ils ne l'avaient jamais importunée, quand ce n'était pas elle qui fuyait le lit dès l'aube.

Elle sentit Enzo s'agiter dans son dos, et...

Un bras s'abattit autour de sa taille et elle fut tirée en arrière, loin du bord du lit alors qu'un grand corps masculin s'enroulait autour d'elle.

— B'jour, marmonna-t-il contre sa gorge avant de faire mine de se rendormir.

— Salut, chuchota-t-elle en venant prendre sa main posée sur son ventre.

— Je t'ai réveillé ? s'inquiéta-t-il d'une voix délicieusement rauque.

— Non... non ça va.

Il se redressa légèrement contre elle pour venir embrasser son épaule dénuée par la couverture.

— Camilla... commença-t-il avec douceur.

Elle ferma fort les yeux en sentant sa mélancolie revenir, puis elle se tourna dans ses bras pour lui faire face.

— Tu vas poser des questions...

— Il le faut, déplora-t-il.

Elle savait qu'il était en droit de connaître les raisons de son comportement. Ça ne voulait pas dire qu'elle était ravie de devoir lui parler. Elle tendit le menton pour l'embrasser au niveau de la mâchoire.

— On peut faire l'amour encore ? demanda-t-elle en venant frotter sa jambe contre la sienne.

Il soupira en penchant la tête pour l'embrasser, très doucement, comme s'il craignait de la casser.

— Il faut qu'on parle, Camilla, insista-t-il.

Elle le repoussa et il roula sur le dos, la laissant le chevaucher.

— On fait encore l'amour... et après je répondrais à tes questions...

Il gronda, visiblement mécontent.

— Je ne peux rien te refuser !

Elle gloussa, mais le cœur n'y était pas.

— Surtout quand il s'agit de sexe, se moqua-t-elle.