Chapitre 39 : Calme avant la tempête

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Quand Amanaël se leva le lendemain matin, ses narines furent titillées par une odeur sucrée très alléchante. Il bâilla et s'étira un bon coup, avant de se diriger vers la cuisine.

- Salut tout le monde, fit-il à l'adresse d'Eliam et Irokaï.

Il regarda Eliam et se demanda s'il devait l'embrasser ou non devant son demi-frère. Après tout, ça pouvait peut-être le gêner.

- Iro ?

- Quoi ? grogna-t-il, excédé qu'un autre utilise ce surnom.

- Ca te dérange si, enfin, comment dire, répondit-il nerveusement.

Irokaï le regarda d'un air sévère avant de soudainement s'esclaffer d'un rire qui se voulait franc et authentique.

- Ne me dis pas que tu voulais me demander la permission d'embrasser ton partenaire quand même ?

Derrière lui, Eliam était visiblement dans le même état d'hilarité que le jeune félin.

- Ok vous avez discuté dans mon dos c'est ça ?

- Si tu ne dormais pas autant aussi, rigola Eliam, incapable de s'arrêter.

- Hey mon corps est en pleine croissance je vous signale !

Amanaël fit semblant de bouder mais il devait avouer que voir son amant et son frère rire ensemble lui réchauffait le cœur.

- Eliam m'a prêté des vêtements et m'a raconté votre histoire, vu qu'on est plutôt matinaux tous les deux, et je l'apprécie beaucoup. Je suis rassuré de le savoir à tes côtés.

- Et bien, ça me surprend Iro, mais je suis content de voir enfin le vrai toi. Et dans des fringues qui te vont aussi bien !

Ce dernier rougit instantanément à cette remarque, ce qui fit sourire Amanaël.

- Ne m'appelle pas Iro, grommela-t-il.

- Pourquoi, c'est réservé à quelqu'un ? demanda le plus vieux, curieux. Attends, me dis pas...

- On en parlera plus tard, fit Irokaï, coupant court à la discussion. Je vais prendre une douche.

Eliam se tourna vers son compagnon et l'embrassa avidement. Le félin gémit sous les attentions de son compagnon, avant que le manque d'air ne se fasse sentir.

- Tu veux quoi pour ton petit-déj, ou plutôt presque déjeuner ?

- Je te mangerais bien toi mais on a un invité, fit le félin malicieusement.

- Tu te retiens, quel progrès !

- Dixit celui qui n'arrêtait pas de me faire des avances dès qu'il le pouvait !

- Et ça a bien marché, comme je te l'avais prédit, rétorqua Eliam.

- Comme si tu en avais douté. Il reste des pancakes ?

Eliam lui tendit l'assiette des dites douceurs ainsi que le sirop d'érable pour accompagner le tout.

- Oh au fait il faudrait peut-être le présenter à Clément et Nör non ?

- Oui ce serait convenable en effet. Et comme je suis très prévoyant, je les ai déjà prévenus, on passe les voir vers 15h.

- Ils me manquent en plus. Que ferais-je sans toi ?

- Pas grand chose, si tu veux mon avis.

Amanaël lui donna un petit coup de coude dans l'épaule, faussement vexé par les insinuations de son homme.

Sur le trajet menant chez Clément, les deux félins papotaient comme s'ils se connaissaient depuis toujours. A dire vrai, chacun appréciait le fait d'avoir l'autre comme membre de sa fratrie. Eliam les trouvait attendrissants et était ravi qu'ils s'entendent si bien, malgré un départ plus que difficile.

- Hey dis, t'as pas voulu répondre tout à l'heure mais qui te surnomme Iro ? demanda le plus vieux innocemment.

- Ne me fais pas croire que tu n'en as pas une vague idée, soupira Irokaï.

- Je suis grillé on dirait ! Nin adore donner des surnoms à ses amis mais je suis vraiment surpris que vous vous soyez entendus tous les deux !

- On a du argumenter assez longtemps, et avec les sbires de mon père autour de nous, ça ne facilitait pas les choses. Tu aurais vu sa tête quand j'ai évoqué ton éventuelle survie... t'as de la chance de l'avoir, de mon point de vue tu n'es pas prêt de mériter un béta comme lui.

Amanaël tiqua à cette remarque et se préparait à répliquer quand Eliam prit la parole à son tour.

- Tu serais surpris de voir comment il a évolué depuis qu'il est ici. Au début il était craintif, sans aucune confiance en lui et buté, maladroit, méfiant. Mais il a fait de gros efforts pour être digne de son travail et de ses amis. Il s'est entraîné jour et nuit afin pour être à la hauteur de son clan et de sa responsabilité. Alors je ne connais pas ce garçon dont vous parlez mais je doute sincèrement et en toute bienveillance qu'il soit plus mature et investi qu'Amanaël en cet instant présent. C'est lui qui devrait s'estimer heureux d'avoir Amanaël comme alpha.

Amanaël et Irokaï s'arrêtèrent de marcher et restèrent bouche bée devant le dialogue que venait de leur sortir le sculpteur.

- Pour une déclaration, c'est une déclaration, sourit Irokaï à Ama.

- Je vais mourir de gêne là, Eliam.

Ce dernier lui fit signe de la main de ne pas y faire attention et continua sa marche devant eux, l'air de rien.

- Je suis désolé, je n'aurais pas du te rabaisser. C'est juste que... Nin est un guerrier de valeur et il ne mérite pas qu'il lui arrive malheur, confia Irokaï.

- Je l'aime comme un frère tu sais, il compte énormément pour moi, jamais je ne l'abandonnerai. Et tu tiens à lui aussi je me trompe ?

Son grand frère le regardait avec des yeux très doux et remplis de compréhension. Bien sûr qu'il savait. Il était lui même tombé amoureux, il avait remarqué cette même lueur dans le regard azuréen d'Irokaï.

- Je devrais peut-être pas te le dire, mais tu as tes chances avec lui, enfin si tu comptes lui confier tes sentiments un jour.

- Je ne sais pas, c'est tellement nouveau pour moi et je risque de retourner chez moi, après tout ça. J'ai aussi un clan qui m'attend alors je préfère ne pas me donner de faux espoirs.

- Je comprends. On va se concentrer sur ce qu'on a à faire pour l'instant.

Irokaï sentit un léger poids dans sa poitrine mais il n'y réfléchit pas d'avantage alors que le petit groupe arrivait enfin chez le mage.

Destins croisés, de fourrure et d'écailles (terminée - en cours de réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant