FEMME FACILE.

Fragilité inhumaine .

Je n'avais jamais vu un homme pleurer , sauf dans les télénovelas, ou alors lorsque le professeur au collège avait perdu sa mère en plein exercice de ses fonctions . C'est donc en gros la première fois que quelqu'un prêt de mon entourage est sujet de cela . Même quand la femme de mon oncle est morte, je n'ai jamais vu ce monsieur âgé de la cinquantaine en ces temps là, verser une seule larme. Sans doute voulait-il garder la figure de père qu'il était intacte aux yeux de ses enfants , ou peut-être étions nous trop jeunes pour ne pas remarquer les larmes et le chagrin dévastés ce monsieur souriant qu'il a toujours été . Assise dans la voiture que Philippe à garer dans un coin tranquille mais doté d'un paysage paradisiaque, bien qu'étant au milieu de nulle part , je perçois dans les yeux de Philippe des étincelles , ses yeux alors fatigués de supporter le point de la pression déversent un océan de tristesse sur ses joues sans doute rougies à cause de son chagrin . Est ce à cause de ce que j'ai dis , est-il vraiment sensible à ce point , peut de temps après avoir prononcé cette phrase il a conduit comme un fou furieux, j'ai bien faillit y passer cette fois si , il nous a conduit jusqu'à cet endroit reculé, pour relâcher tout ce qui était enfui jusqu'ici en lui . J'aimerai bien qu'il me parle , qu'il me dise ce qui ne va pas , en même temps je ne devrais pas être ici , il essaye peut être de toucher ma sensibilité, de jouer les mecs sincères alors qu'il ne l'ai pas . Je reprends donc mes esprits et j'essaye tant bien que mal de descendre de sa voiture pour retrouver le chemin et finalement prendre un dépôt , je crois qu'il ne s'en rend pas compte plonger dans ses pensées et ses larmes .
Alors je descends, je m'avance juste a peine le temps de me concentrer sur ce paysage épique, puis il descend à son tour me rattrape, puis se met à genoux devant moi tout en tenant ma jupe serrer dans ses bras je peux sentir ses larmes sur mes cuisses . Et je suis vraiment une blagueuse dans tout les sens du terme mais là je retiens à peine ma respiration . Je n'ai pas le temps de demander ce qu'il est entrain de faire qu'il commence à s'exprimer. Et je suis juste sans voix devant ce spectacle .

Philippe : oui c'est vrai j'ai couché avec ta soeur, oui c'est vrai je me moquais éperdument de son mari, qui se trouve pourtant être mon partenaire, mais tu vois j'ai aimé ta sœur de tout mon cœur ...

Moi : sa suffit j'en ai assez entendu ... j'ai un rendez vous important donc je t'en prie montre moi le chemin pour m'en aller .

Philippe : non ne t'en va pas !!! Je t'en prie je n'ai pas terminé, tu pourras t'en aller si tu veux après ce que je vais te dire mais écoute moi néanmoins jusqu'à la fin .

Moi : ...ok .

Philippe : être amoureux de ta sœur n'a jamais été facile, tu es mieux placé que moi pour savoir qu'elle n'a pas un caractère facile , j'ai pourtant tout essayé, j'ai été le premier à demander ta sœur en mariage ...

Moi : écoute viens en a la conclusion je n'ai pas vraiment tout mon temps tu vois ?!

Philippe : très bien comme tu voudras . Mais tu es arrivé. Et avec ta sœur j'étais encore là parce qu'elle ne voulait pas me laisser partir , et on ne se lasse jamais vraiment de son premier amour . Mais tu es arrivé et là j'ai vu en toi tout ce que j'ai toujours recherché, la force et l'esprit. Ce monde de débauche dans lequel je vis je me suis dis que tu pourrais m'aider à en sortir , mais je vois bien que c'est impossible entre nous j'ai bien raison ?!

Moi : tu as tout à fait raison Philippe c'est impossible entre nous . Bon sang !!! Tu as couché avec ma sœur !!!???? Dans une autre vie sans doute mais là tu abuses . Lâche moi maintenant je veux partir !

Alors je prends la poudre d'escampette, mais je dois avouer que je n'ai pas vraiment les pieds sur terre , je plane complètement, pourvu que j'arrive au lieu du rendez vous en un morceau . J'entends mon téléphone sonner sa doit sûrement être les filles qui sont déjà au lieu de la fête et qui se demande pourquoi je suis en retard parce que je ne suis jamais en retard, dans aucun rendez-vous. Alors je décroche pour calmer ces miss impatientes mais je ne peux m'empêcher de penser au fait que j'ai laissé Philippe tout seul à genoux dans un endroit totalement inconnu. Je trouve enfin un taxi après avoir marché la moitié du chemin qui mène à Jérusalem et là je monte et je donne ma destination au chauffeur. Il s'empresse de me conduire et en l'espace de 30 minutes je suis au lieu de rendez-vous.

Carla : Solange, nous sommes ici !!

Moi : j'arrive ! ( j'affiche un sourire médiocre mais le moral n'y est pas , elle vont se poser des questions, et je ne pourrai pas nier l'évidence , ce qui se lit sur mon visage c'est l'expression d'un décès, il faut que je change d'humeur juste pour cette dernière journée à Douala, en plus elle n'y sont pour rien et c'est moi qui souhaitait tant une rencontre, je me dois de garder le moral néanmoins jusqu'à ce que je rentre dans ma chambre. )

Elisabeth : alors ?! Elle reste figée ou quoi ?!

Moi : non Liz t'inquiète je suis là pour l'ambiance ou pas ?!

Elisabeth : je n'en attendais pas moins de toi ma chérie , vient on s'est déjà installé sur une table, idéale pour les photos .

Moi : allons y !

Carla : Sava chauffer .

Le cadre n'a pas l'air déplaisant, on en attends pas moins d'un restaurant du moins, l'espace est plutôt gaie et les serveurs sont à tomber par terre . Mais concentrons nous sur l'objectif, la fête avec mes deux bouilles d'amies.
J'ai rencontré Carla et Lizbeth au collège, on était pas vraiment amies en tant que telle, mais depuis qu'on est entré à l'université nos chemins ce sont à nouveau retrouvés , l'année académique s'achevant bientôt j'espère qu'on va organiser des sorties du genre très souvent. Carla et lizbeth sont sœurs , je n'ai jamais compris la provenance de leur noms sans doute parce qu'elles sont métisses , ou alors leurs parents regardaient trop de feuilletons .leur père est mort quand elles étaient encore toute petite donc je ne peux imaginer la douleur que sa a été pour elles et surtout pour leur mère qui a du se débrouiller toute seule .