Quand la nuit
s'endormit
Toi, tu transpirais déjà comme le ciel les jours de pluie
Tu haletais comme un chien poursuivit
par une horde de chats- carnassiers affamés
Tes bras soulevaient la hache, la pelle; poussaient et cassaient la pierre
En te regardant je me dis que c'était l'effort
Qui te rendait plus fortUn masque de la résilience sur ton visage était plaqué
Ta barbe, ce gazon noire, n'était pas rasée
La plante de tes pieds était gercée,
percée parce que tu marchais sur la terre avec les pieds nus
Et tu avancais pied à pied
mû
Par l'effort qui te rendait plus fortComme un musulman tu murmurais des paroles inodibles courbé sur la natte de ton travail
Comme les oiseaux sur leur arbre
Tu entonnait des chants
Tu entamait ta première cigarette de la journée pour te donner du courage
Et même si le ciel
se couvrirait de nuages
Tu commençerais très bientôt ton travail
Tu étais l'ouvrier !
Qui bâtissait des murailles
Tu étais le maraîcher
Qui connaissais la terre
Qui nourissais les hommes
Faste était ton labeur
Il n'était pas encore synonyme d'honneur
Nul ne reconnaissait sa valeurToi, toi tu travailles
De la souffrance
tu es l'élève
C'est cette puissance
Cette force qui t'élève
Te relève
C'est l'effort
Qui te rend plus fortQuelque soit les péripéties
L'effort te rendra toujours plus fort !