III

12 4 0
                                    


Je la regarde partir, ses cheveux blonds coiffés en tresse se balancent de droite à gauche. Je n'ai même pas pensé à la retenir tellement j'étais hypnotisé par ses yeux verts. C'était peut-être un stratagème ? La seule chose qui me reste à faire, c'est de l'attendre dehors. Dès que je sors, ils accourent, me demande comment ça s'est passé, j'explique brièvement et leur dit, par précaution, de s'éparpiller autour du musée. Elle sort enfin, elle me cherche du regard, me trouve, viens à ma rencontre, me prends par la main et me dis « viens, on s'en va », elle court, je fais un signe rapide à mes potes pour leur dire de nous suivre. Elle s'arrête, me regarde dans les yeux et me murmure : « T'as des beaux yeux noirs, on se perdrait dedans. », à ce moment je sais qu'elle est tombée sous mon charme. Je relève la tête, mes compagnons nous regardent étrangement, je demande à Ombre :

« Pourquoi nous as-tu fait venir ici ?

- On est assez loin de mes « parents », on peut parler plus tranquillement, comme ça !?

- Oui, euh, ok... Bon alors, voilà Ombre, eux, ce sont aussi des Survivants, tout comme toi. T'as fait comment pour partir ?

- J'ai dit que je les attendais dehors pendant qu'ils demandaient un renseignement à une femme.

- D'accord, on n'a pas beaucoup de temps avant qu'ils ne remarquent la supercherie, alors.

- Comment tu peux lui faire confiance ? demande Lucas, un des Survivants et mon meilleur ami

- J'ai confiance en elle, un point c'est tout. »

Elle me regarde et arque un sourcil, je fais comme si je n'avais rien vu. On reprend notre route vers notre « QG » dans la forêt à environ quatre kilomètres. Au bout d'une heure, Ombre commence à se plaindre, elle a mal aux pieds, un quart d'heure plus tard, elle gémit de nouveau, je suis devant le groupe, en tête. Je m'accroupis, elle s'arrête, se baisse et me dis :

« Qu'est ce qui se passe, beau gosse ?

- Monte sur mon dos, et ne m'appelle pas « beau gosse »

- Monsieur se rebelle ?

- Tais-toi ! »

Une fois qu'elle monte sur mon dos, Lucas lance :

« Archer ? Je ne te savais pas si galant !

- Tu t'appelles Archer ?

- Oui, oui.

- Ah, mais il ne te l'avait pas encore dit ? questionne Lucas

- Lucas !

- Et, t'as quel âge, Archer ?

- Dix-sept.

- T'as une copine ?

- C'est journée questionnaire ou quoi ? Haha

- Alors ?

- Non.

- T'aime quelqu'un ?

- Non plus.

- Ah ! » dit-elle enjouée

La suite du trajet se passe sans autre discussion. On arrive donc dans notre « QG », la nuit commence à arriver, on fait des groupes pour aller chercher des bouts de bois, pour faire le feu, Ombre se propose pour être avec moi, on part donc tous les deux chercher du bois, je sens qu'elle essaie de se rapprocher de moi. On revient, on dépose notre butin dans le feu qui flambe déjà, on se met en cercle autour de celui-ci, elle se met à ma gauche, Lucas se met à sa gauche, je lui jette un regard noir il me répond en me tirant la langue, Ombre rigole. On passe la soirée à parler de comment ça se passait avec sa famille, puisqu'on ne peut pas lire dans ses pensées. On l'écoute attentivement, et puis, elle parle de son orphelinat :

« Un jour, un garçon, à peine plus vieux que moi, je devais avoir six ans, il devait en avoir sept ou huit, vint dans ma chambre, il me regarda, me toucha les cheveux et me dis « On pourrait se noyer dans tes yeux. » ce fut la seule et unique chose qu'il m'ait dite, et il est parti. Pourtant j'eus, à ce moment, la sensation que je le connaissais... »

2258Où les histoires vivent. Découvrez maintenant