Chapitre 1. Tout Part En Vrille

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1-0
Jusqu'à la mi-temps, l'équipe de Sacha était pourtant bien partie. Mais l'arbitre a sifflé une fois, puis une autre, pour indiquer que le ballon était entré dans les mauvaises cages.

1-2
Le score final, montrant leur malheureuse défaite.

La porte des vestiaires s'ouvre, pour laisser entrer un Ludovic en colère, leur entraîneur. Il ne supporte pas que son équipe perde, et si tel est le cas, sa fureur prend le dessus et est difficile à arrêter.

"Comment avez-vous pu perdre ce match ? se fâche-t-il. Il était si important ! C'était pour clore la saison en beauté ! Je vous avez dit qu'ils étaient faciles à battre, mais il ne fallait pas les sous-estimer ! Vous n'avez même pas joué en passe ! Vous avez échoué, vous me décevez !
- Eh ! Papa, calme-toi. C'est vrai que nous n'avons pas fait assez de passes. Sacha aurait pu me faire au moins deux passes décisives."

Oh, ce Maxence ! C'est le fils de Ludovic, le capitaine de l'équipe comme par hasard, et l'ennemi de Sacha. Il s'en prend toujours à lui, sans aucune raison apparente.

"On ne t'a pas sonné Maxence. Je te rappelle que c'est lui qui a marqué le premier but. Le seul, d'ailleurs."

Jules, son meilleur ami, déteste l'injustice, surtout quand elle touche l'un de ses amis.

"Les gars ! C'est vrai que j'aurais dû faire une ou deux passes de plus, mais c'est fini ! On ne peut plus rien faire. Quelle déception, quand même..."

Et voilà notre héros, Sacha, populaire, intelligent, gentil, beau et athlétique. Mais incroyablement jaloux. Par exemple, quand Maxence est devenu capitaine à sa place.

"Merci de m'avoir défendu, mec, le gratifie-t-il.

- Mais c'est normal, on est des potes, répond Jules.

- Mais on aurait pu tous mieux jouer. J'aurais dû mieux jouer. Maxence avait raison. On était à un point d'eux, et si j'avais fait les passes décisives à Maxence, ça aurait été eux qui auraient été à un point de nous.

- Non. Ne culpabilise pas, Sacha, dit Jules avec un énorme sérieux. Ce n'est pas toi qui nous a fait perdre, et ce n'est même pas nous qui avons perdu. Ils ont été plus fort que nous, donc c'est eux qui ont gagné."

Après s'être changés tout en se disputant, les perdants sortent des vestiaires et croisent les gagnants, tout sourire au visage. Sans énergie, Sacha veut rentrer chez lui pour échapper à ses adversaires qui ont gagné la coupe. Mais il prend son temps. Il ne reste presque plus personne : tous les footballeurs sont déjà chez eux, seuls quelques spectateurs sont encore là. Dont Ombéline, son amoureuse. Mais ce n'est pas après une défaite qu'il va aller lui parler !

Un Kit Kat à la main, Sacha empoigne ses affaires, monte sur son vélo, et traverse la route. Au milieu, il se retourne une dernière fois, et porte un regard à son équipe tout aussi déçue que lui.

Mais il n'aurait jamais dû se retourner, car il n'aura pas le temps de continuer sa route. Il voit une Ford fonçant à toute allure vers lui. Le choc est brutal. Il tombe violemment de son vélo et perd connaissance. Il sombre dans un noir total, dans les profondeurs de l'obscurité, dans le néant.

Rappelle-luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant