Chapitre 1

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Laure Fardie se réveilla d'assez bonne heure ce matin. Le radio réveil, près d'elle, jouait un vieux tube des années quatre-vingt. Cette musique, l'a mis de bonne humeur. Bien qu'elle n'était encore qu'une enfant, à cette époque, elle adorait la musique de cette décennie.

Toujours à la frontière entre le réveil et le sommeil, Laure s'étira tout en baillant, puis se blottit en entier sous l'épaisse couette en plume. Elle se dit qu'elle resterait bien encore cinq minutes au lit avant de se lever. La lumière encore blafarde filtrait à travers les persiennes de la chambre. Laure esquissa un léger sourire en pensant à la journée qui l'attendait. Aujourd'hui était le jour de son anniversaire. Vingt-huit ans.

A la fin de la chanson, une voix masculine annonça une page de publicité avant d'informer les auditeurs sur la météo. Laure regarda les chiffres électroniques de son radio réveil. 08h27. Encore trois minutes de paresse et elle quitterai la chaleur de son lit pour se préparer.

Nous étions vendredi et elle avait posé un jour de congé. Elle allait pouvoir profiter de sa journée en dehors du bureau. Elle regrettait juste un peu de ne pas pouvoir partager cet événement avec quelques uns de ses collègues. Laure avait construit avec certains des liens d'amitié. Mais ils avaient promis de l'appeler, de lui adresser un mail ou un SMS.

La jeune fille coupa le son du radio réveil, coupant net une fille qui vantait les bienfaits d'une boisson lactée. Puis doucement, Laure rejeta la couette. Elle se redressa lentement. Elle se frotta les yeux, et machinalement, elle enfila ses pieds dans les deux chaussons qu'elle avait laissé la veille au pied de son lit. La chambre semblait fraiche. La nuit avait du être froide. Un léger frisson lui parcouru l'ensemble du corps. Puis elle finit par se mettre debout.

Puis, elle quitta la pièce. Toujours somnolente, elle chercha des doigts l'interrupteur. Le contact du plastique froid, lui sembla désagréable. La lumière soudaine lui fit mal aux yeux. Elle descendit l'escalier et se hâta vers la cuisine.

La cuisine était une pièce moderne avec tout le confort nécessaire. Laure passait beaucoup de temps à se préparer des repas et elle commençait à le ressentir au niveau de sa taille. Du moins, c'est ce que semblait dénoncer la balance électronique. Mais, la vie est si courte, et ce petit péché de gourmandise ne pouvait pas non plus ne lui faire que du mal. Et, puis à quoi bon faire tant d'effort. Les garçons s'intéressaient plus à ses seins et à ses fesses qu'à elle-même. Elle n'était pas prête à retomber amoureuse. Sa dernière relation lui avait laissé un gout amer.

Perdue dans ses pensées, elle appuya sur le bouton de la machine expresso et changea la petite dosette de café. Pendant que l'eau chauffait, Laure ouvrit le placard devant elle. Elle en sortit une belle brioche dorée et un pot de confiture à la fraise que faisait sa grand-mère. Dans le réfrigérateur elle attrapa le beurrier et déposa le tout sur une petite table en bois. Puis elle plaça une tasse sous le bec verseur et appuya sur le bouton. Une odeur agréable se dégagea autour d'elle, avant de se diffuser dans toute la cuisine. Elle s'installa à la table et commença à prendre son petit déjeuner.

Une fois terminé, Laure déposa l'ensemble de la vaisselle sale dans l'évier et rangea le reste à leur place habituel. Le café avait l'étrange pouvoir de la réveiller et de la rendre plus vive. Elle se rendit immédiatement dans la salle de bain.

Laure se regarda dans le miroir. Elle avait pris un an en une nuit, mais elle ne remarquait aucun changement. Toujours les mêmes cheveux blonds mi-long et qui tombaient sur ces épaules. Toujours cette peau un peu blafarde tacheté par endroit par de petite taches de rousseur. Toujours ce regard vert, pénétrant et doux, qui avait fait fondre plusieurs hommes. Toujours ce petit nez retroussé et toujours ces fines lèvres rosées. Bien qu'elle ne soit pas narcissique, elle se trouva jolie ce matin et elle avait raison. Laure avait beaucoup de charme.

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