Chapitre 1

22 3 0
                                    

Depuis qu'elle était petite, Lena avait toujours été bien entourée : elle avait deux sœurs, Coralie et Élise qui l'aidaient dans tous ses projets, et ses parents Edward et Marie qui eux aussi la soutenait du mieux qu'ils pouvaient.
Elle était souvent enviée, jalousée même par ses amis qui auraient bien aimé être à sa place : une famille débordante de créativité, de bonne humeur et de joie.
Ses parents, n'étaient pas riches--  bien au contraire, ils désapprouvaient le fait d'avoir trop d'argent-- mais elle n'avait jamais manqué de rien et avait toujours eu des vêtements, des produits de beauté, des objets autant qu'elle le voulait mais jamais dans l'excès. Ses parents n'achetaient que ce dont elle était sûre d'avoir besoin ou qu'elle était sûre d'utiliser. Il en avait été de meme pour Coralie et Élise, qui ne s'en plaignaient pas.
Lena approuvait cette manière de faire, qu'elle considérait comme un moyen pour ne pas devenir une enfant mal éduquée et pourrie gâtée.
Mais aujourd'hui, devant le refus de sa mère à acheter la robe qu'elle souhaitait depuis si longtemps, elle doutait de ce système.

- Mais maman, je te jure que je la mettrai souvent ! supplia la jolie blonde.
Sa mère échangea un sourire amusé avec son mari Edward.
- Je te le promets !
- Ma chérie, objecta son père, tu as déjà 5 robes de soirée, je ne pense pas qu'une de plus serve à quelque chose, si ce n'est la salir ou la déchirer rapidement. Juste au toucher, je peux ressentir sa fragilité et vu ta capacité à abîmer les vêtements comme ça, je doute très sérieusement que tu puisses la mettre plus d'une soirée.

Lena leva les yeux au ciel. Elle détestait cette manie que ces parents avaient de lui rappeler à quel point elle n'était pas délicate avec les vêtements.
Sa sœur Élise s'approcha et toucha la fragile mais sublime robe. Ses parents la regardaient, l'air d'attendre une réaction quelconque de sa part. Celle ci se contenta de soupirer.
- Qu'est ce que tu en penses Élise ? demanda sa mère.
- J'en pense qu'elle est beaucoup trop chère pour ce qu'elle est en magasin... Mais si maman la renforce et que j'y ajoute deux trois accessoires du merveilleux magasin de Coralie--celle ci sourit quand elle entendit l'évocation de sa boutique fort appréciée des parisiens-- je pense que Lena sera magnifique.
- Vous ne me rendez pas la tâche facile les filles ! S'exclama Marie Richard en levant les yeux au ciel. C'est ok, Lena, on la prend mais tu as intérêt à la mettre.

Le sourire de Lena illumina son visage et elle se retint de se précipiter dans les bras de sa sœur pour la remercier de son intervention. Son père le remarqua et lui adressa un clin d'œil discret.
Marie ne savait jamais refuser quelque chose qui faisait autant plaisir à ses filles et elle dissimulait à peine le sourire sur son visage.
Coralie, quand a elle, était maintenant absorbée dans la contemplation d'une grande tunique vert kaki avec Élise. Elle passa un bras dans le dos de sa petite sœur de 20 ans et détacha son regard du vêtement pour adresser à son tour, un regard entendu avec Lena.
Lena adorait la plus grande de ses sœurs, qui, malgré sa discrétion et son calme, était remplie de malice et avait toujours prêté une écoute attentive à ses problèmes, malgré la différence d'âge relativement importante.
Elle aimait tout autant Élise, qui malgré leurs chamailleries régulières, l'aidait toujours dans tout ce qu'elle faisait : que ce soit en matière de garçons ou de mode, en passant par la sexualité et le sport, elle l'avait toujours conseillée utilement, prêté des affaires, preparé des plans et surtout elle n'hésitait pas à prendre part aux disputes, ce qui avait toujours été pour elle d'une grande aide. Enfin presque toujours.

****

Coralie suivait avec amusement le manège de sa petite sœur Lena. Elle savait pertinemment que sa sœur aurait cette robe, quand bien même elle n'en aurait pas l'utilité. Malgré le système mis en place par ses parents depuis de nombreuses années--depuis sa naissance en fait-- Edward et Marie avaient toujours du mal à refuser quelque chose qui faisait tant plaisir à leurs 3 filles. Et pour cause, Lena voulait cette robe depuis bien longtemps, et la situation serait devenu invivable dans le grand appartement de ses parents, si l'attente s'était poursuivie encore plus.

C'est dans ces moments là que Coralie était heureuse de vivre dans sa petite maison du 7 ème arrondissement avec son Maine coon et son copain Yanis. Ils vivaient ensemble depuis 3 ans et Yanis lui avait demandé hier si elle voulait qu'ils aillent encore plus loin dans leur relation. Elle s'était contenté d'hausser les épaules et de sourire en répondant qu'elle ne voyait pas ce qu'il voulait dire par la.

Ses yeux chocolat s'étaient alors posés sur une grande tunique fluide, vert kaki. Elle irait à merveille à une femme enceinte, pensa t-elle. Et si c'était moi la femme enceinte ? Elle s'imagina avec un ventre bien rond.
Sa sœur Élise dut se rendre compte qu'elle était perdue dans ses pensées puisqu'elle s'approcha doucement et contempla en silence le magnifique vêtement.

Coralie posa sa tête sur l'épaule de sa benjamine et passa son bras dans le creux de son dos . Elle aimait leur complicité, devenue encore plus forte avec le temps. Élise avait, de toute manière, toujours été son repère. Elle semblait tellement sûre d'elle, forte et déterminée. Son physique avantageux l'avait toujours aidée dans ses projets bien que sa grosse cicatrice au genou l'ait toujours complexée. Complexée au point de ne plus vouloir se mettre en short ou en robe courte. Sous sa carapace, Élise était en réalité très  sensible et fragile, et seule Coralie parvenait a le distinguer. Elle sentit un regard appuyé dans son dos et se retourna : sa plus jeune sœur la devisageait l'air interrogateur. L'aînée se contenta de lui faire un sourire rempli de malice.

****

Élise était coincée entre sa sœur et les paquets de course à l'arrière de la voiture. Elle se sentait oppressée et éprouvait un besoin soudain de liberté. Elle avait envie d'un grand atelier tout blanc, rempli de tissus colorés pour créer de nouvelles tenues. Elle imaginait Lena porter ses créations, et poser devant le gros appareil photo de son père, comme une pro. Son père réaliserait des clichés sublimes, qu'elle mettrait dans sa rubrique Vogue, et elle serait reconnue mondialement en tant que journaliste de mode... Un coup de frein brutal la ramena à la réalité. Son père venait de piler pour laisser passer une grand mère, qui ressemblait étrangement à une tortue. Elise échangea un regard amusé dans le rétroviseur avec sa mère, qui venait sûrement de penser à la même chose qu'elle.

Comme elle était heureuse d'avoir une mère comme elle ! Discrète mais aimante, dévouée mais pas maman poule, avec des centres d'intérêt qui correspondaient aux siens. La mère idéale.

Depuis petite, leur mère les avait toujours traîné dans son gigantesque atelier de costumes, où s'entassaient un nombre incalculable de tissus colorés aux motifs variés. Coralie speculait sur la valeur possible du tissu et sur la manière dont on pourrait on le transformer en vêtement, tandis que Lena mettait un bout de tissu autour d'elle et se prenait pour une princesse--ou plus tard en mannequin Chanel--. Élise, quand à elle, créait, assistait, notait, cousait, et toujours avec un grand  sérieux. Les assistantes  de sa mère étaient toujours impressionnées par la maturité des filles de leur patronne et considèraient les trois sœurs comme leurs filles adoptives.
La voiture se stoppa et Élise descendit rapidement du grand SUV de ses parents. Elle avança à grands pas dans le couloir de l'immeuble et monta dans l'ascenseur sans attendre le reste de la famille.
La cage de fer brinquebalante se mit en marche lentement et s'arrêta au deuxième étage.
Élise ressentit une bouffée d'affection pour cet appartement qui les hébergeait depuis leur naissance à toutes les trois.

Ses parents avaient acheté deux étages de l'immeuble, de sorte qu'ils aient assez de place pour vivre à 5 sans être les uns sur les autres. Le deuxième étage donnait aux pièces de vie : cuisine, salle à manger, WC, salon et le troisième au reste : chambres des filles, chambre d'ami, chambre des parents, salles de bains, WC et bureau.
Marie et Edward avait ré isolé toutes les pièces, de manière à ce que tout le monde ait de l'intimité, sans entendre ce qui se passait dans l'autre chambre. Élise loua cette idée qui avait servi un nombre incalculable de fois aux filles pour faire passer une copine, un garçon, un animal... Sans que jamais les parents ne s'aperçoivent de rien. Tout du moins, ils se doutaient de temps en temps de quelque chose mais laissaient couler.
Élise sourit quand elle repensa à ses aventures et se dit que cet appartement allait lui manquer l'an prochain.

****
Premier chapitre ! N'hésite surtout pas à donner ton avis ! ❤️











Richard's Family Où les histoires vivent. Découvrez maintenant