// CHAPITRE 14 //

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CHAPITRE 14

Milo

« Ne m'approche plus jamais, Milo. »

Ce sont les derniers mots qu'elle m'a dit avant d'entrer dans la voiture de Luce et de quitter la fête sans un regard en arrière.

J'ai vu rouge lorsque cet abruti a posé ses sales pattes sur elle. Je ne suis pas de nature violente, loin de là, mais je savais de quoi était capable ce mec. Il était hors de question qu'il approche Nela. J'ai bien essayé de le convaincre, pacifiquement, de s'éloigner avec ses potes, mais il n'a rien voulu comprendre. Ne pas toucher Nela sans son consentement est la règle d'or qu'il a bafouée. La manière dont il s'y est pris, à laquelle venait s'ajouter la rancœur que je nourris envers lui, m'ont fait bondir. J'ai beau être d'un tempérament paisible et indulgent, je n'en reste pas moins humain. La colère est susceptible de toucher et métamorphoser n'importe quelle personnalité. Alors je conçois que Nela puisse m'en vouloir, mais j'aurais aimé qu'elle m'accorde le temps de lui expliquer les choses pour au moins comprendre mon geste. Je ne dis pas qu'il est justifié, que j'ai eu raison. Je suis l'un des premiers à militer contre la violence. C'est l'une des valeurs qu'on m'a inculqué dès mon plus jeune âge. Mais je crois que nous sommes tous aptes à pardonner l'inexcusable, si la personne en face, rongée par les remords, reconnaît son erreur.

- Tu pourras ajouter dans la case « expériences personnelles » de ton CV que tu t'es battu une fois dans ta vie.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle Miller, grogné-je. Ce n'est en rien une compétence. Il faudrait une case « honte » pour ajouter cet acte à mon CV. J'ai merdé, voilà tout alors ne me fais pas chier.

- Je peux aussi très bien te laisser dans ta merde en te débrouillant seul, Milo, me gronde-t-il.

Il a raison. C'est moi qui ferais mieux de me la fermer. Miller a eu l'amabilité de me séparer de Aaron, de me ramener chez moi et d'être resté soigner mes plaies.

- N'empêche que je ne comprends pas ce qu'ils foutaient là. Brandon ne les connaît même pas.

- J'en ai aucune idée. Beaucoup de personne s'invite à des fêtes sans y être conviées. Les fouteurs de troubles comme eux sont les premiers sur la liste.

- Mais Brandon a fait en sorte de filtrer les entrées... Il n'y aurait dû y avoir aucune intrusion.

- Maintenant que tu le dis, c'est effectivement étrange...

Mon meilleur ami est interrompu par Luce qui apparaît à l'encadrement de la porte de la salle de bain.

- Nela est en sécurité ?

- Je n'imagine pas meilleur endroit que chez elle, au fond de son lit, blottie contre Paz...

Je baisse les yeux, absolument pas fier de moi sur ce coup-là. Elle a au moins le mérite d'avoir une grosse peluche vivante pour la rassurer. Paz est un bon chien.

- Je ne veux pas t'enfoncer davantage, Milo, mais tu l'as profondément blessée. Je crois qu'elle a vécu ça comme une trahison. Elle commençait à t'apprécier avec ambiguïté...

- Donc tu m'enfonces davantage ?

- J'ai essayé de la raisonner bien qu'elle ait eu une réaction tout à fait justifiée et que je désapprouve totalement ton geste. Mais je suis ton amie, Milo et que en tant que telle, j'essaie de réparer tes erreurs. Alors non, je ne cherche pas à t'enfoncer mais à me montrer totalement transparente avec toi car c'est mon rôle.

- Merci, Luce...

*

Une nuit ne m'a jamais paru si longue que celle que je viens de passer. Luce et Miller m'ont quitté peu de temps après l'arrivée de mon amie. Je ne suis ensuite pas parvenu à trouver le sommeil. Les paroles de Nela tournaient en boucle dans ma tête alors que mon cerveau ne cessait pas de fonctionner pour trouver une raison à la présence d'Aaron et sa bande.

Trust Me | TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant