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Pdv ekila

06h00.

Comme chaque matin, je me lève, fais ma prière, puis pars réveiller les filles.

Je commence par Malaïka, que tout le monde appelle Mala. Sans surprise, elle est déjà debout, en pleine prière. Toujours la première réveillée. Elle est calme, douce, gentille... peut-être trop. Sa naïveté m'inquiète parfois. Le monde n'est pas tendre avec les âmes trop pures.

Je continue mon tour et entre dans la chambre de Beverly. Elle, c'est une vraie fainéante. Intelligente, certes, mais il faut toujours la pousser. Elle est compliquée, mais respectueuse. Le problème, c'est que quand elle dort, c'est un véritable cadavre. Elle ne ronfle pas... elle rugit !

Je tire violemment la couverture et, sans attendre, je lui attrape les oreilles.

— Yaya, je suis debout, j'ai même déjà prié ! tente-t-elle en gémissant.

Je serre encore plus fort.

— Aïe ! Aïe ! Aïe ! Pardon, yaya !

Satisfaite, je tire les rideaux pour bien la réveiller et file dans la chambre de Kimia et Bésté. Les tornades de la maison. Toujours en train de faire des bêtises. La seule chose qui les calme ? Les coups. Mais aujourd'hui, surprise... elles sont en prière. Elles sont trop sages, ce qui veut dire une seule chose : elles vont me demander un service. Je me tiens prête.

En arrivant à la cuisine, je trouve mami en train de préparer le petit-déjeuner. Cette vieille dame ne m'écoute jamais !

— Mami, pourquoi tu...

Elle lève la main pour m'interrompre.

— Avant que tu ne dises quoi que ce soit, laisse-moi te rappeler que je ne fais rien de mes journées. Alors laisse-moi au moins préparer le petit-déjeuner.

Je croise les bras.

— Et qu'est-ce que le médecin a dit ?

Elle soupire.

— Que je ne dois pas faire trop d'efforts... mais tu sais, un peu d'exercice ne me fera pas de mal, dit-elle avec un sourire.

Elle pense que son sourire va me faire changer d'avis ? Elle rêve.

— Mami, va te reposer.

— Chérie... dit-elle en me suppliant du regard.

Le problème, c'est que je peux dire non à tout le monde, sauf à elle. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je l'aime trop.

Je soupire.

— D'accord.

Son visage s'illumine.

— Je vais te faire des céréales ! dit-elle en me montrant toutes ses dents.

Je hoche la tête et pars prendre ma douche.

Après m'être habillée—pantalon, chemise et baskets, comme toujours—je prends mon sac et me rends au salon.

Dès que j'entre, le silence s'installe. Ils savent que je n'aime pas le bruit inutile. Je pose mon sac, mami me tend mon bol de céréales, Mala fait la prière, puis on commence à manger.

— Alors, Ekila, ça va ? demande maman.

— Dieu fait grâce, maman.

Elle sourit.

Comme prévu, Bésté prend la parole.

— Euh... Ekila, on s'est réveillées tôt aujourd'hui, hein !

— C'est bien.

— Tu pourrais au moins nous récompenser, non ?

— Einh, yaya ! renchérit Kimia. On demande juste une toute petite chose !

Je pose ma cuillère et les fixe.

— Donc maintenant, il faut vous récompenser chaque fois que vous faites les choses normalement ? Que ce soit la dernière fois. Compris ?

— Oui, yaya... murmurent-elles.

— Et les jours où vous vous réveillerez en retard, je vous corrigerai comme il se doit.

Elles baissent la tête et finissent leur repas en silence.

Après le petit-déjeuner, on monte tous en voiture, sauf maman et mami.

Je dépose Kimia et Bésté au lycée. Étonnamment, elles sont calmes. C'est une bonne chose.
Puis, je dépose Mala et Beverly à la fac. Elles sont dans la même université mais suivent des filières différentes : Mala fait médecine et Beverly, architecture.

Enfin, direction mon travail.

Je suis surdouée. Après mon bac, je me suis lancée dans l'économie et j'ai décroché un bon poste dans une grande entreprise.

En arrivant, je me gare, prends mon sac et entre dans le bâtiment. Ici, tout le monde me respecte. Je ne souris jamais, je ne parle à personne sauf pour des raisons professionnelles.

Je prends l'ascenseur jusqu'au 15 étage, traverse le couloir et entre dans mon bureau. Je suis la secrétaire du DG, mais nous ne partageons pas le même espace de travail.

Je suis en plein travail quand on frappe à la porte.

— Entrez.

C'est Jimmy, le gestionnaire de l'entreprise. Il veut toujours être mon ami, mais moi, je n'ai pas besoin d'amis. Juste des hypocrites, jamais sincères.

— Bonjour, Ekila ! lance-t-il avec enthousiasme.

— Bonjour. Ma voix est sèche, comme toujours. Peu importe la personne, même ma mère, je parle toujours ainsi. Et pour rien au monde je ne changerai.

— Je passais juste te dire bonjour !

— OK.

Il souffle, visiblement frustré, puis sort.

Quelques minutes plus tard, monsieur me demande dans son bureau. Le DG. Mais jamais je ne l'appellerai "patron". Personne sur cette terre n'est mon patron. Peu importe ton statut, je ne suis la boniche de personne.

Je sors de mon bureau, toque à sa porte, entre. Il me donne des instructions. Quand je m'apprête à sortir, il m'interpelle.

— Comment va la famille ?

— Bien.

— Et tes sœurs ?

— J'ai déjà répondu à votre question, monsieur.

Il soupire.

— J'ai fait quoi ? Pourquoi es-tu toujours aussi froide avec moi ? Je veux juste bien faire les choses. Peu importe ce que les autres t'ont fait, sache que je suis différent. Donne-moi une chance et tu verras ! Alors, qu'est-ce que tu en dis ? On mange ensemble à la pause pour en discuter ?

Je lève les yeux au ciel.

— Monsieur, je vous respecte, alors respectez-moi. Vos avances sont sans queue ni tête, et je ne veux plus entendre ces absurdités. La prochaine fois, vous trouverez ma lettre de démission sur votre bureau.

— Non... non... non, tu ne peux pas démissionner pour si peu. Je voulais juste...

— Bonne journée, monsieur.

Je sors sans lui laisser le temps de finir.

Différent ? Mon œil, oui ! Tous les mêmes. Ils ne changeront jamais leur manière de s'asseoir. Prêts à tout pour détruire la vie d'une femme.

alors comment trouvez vous le 2ieme chapitre de notre histoire ???

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ekila :la dame de fer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant